Mise à jour : 20 mai 2021
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Parce que la minceur est un marché considérable, les industriels rivalisent de créativité pour proposer des compléments alimentaires destinés à favoriser la perte de poids. Chaque mois, de nouveaux produits apparaissent (et disparaissent...) des rayons des pharmacies, des parapharmacies et des supermarchés. Leurs ingrédients suivent des modes mais, au final, aucun d'entre eux n'a véritablement fait ses preuves pour mincir en toute sécurité, à l'exception relative des substances de lest (algues, par exemple).

Quels compléments alimentaires contre le surpoids et l'obésité ?

compléments alimentaires

Les très nombreux ingrédients des compléments alimentaires proposés pour aider à perdre du poids peuvent se classer en plusieurs familles :

  • ceux qui visent à augmenter les dépenses caloriques au repos (hors activité physique) ou brûle-graisses ;
  • ceux qui sont censés réduire l’appétit ou coupe-faim ;
  • ceux qui provoquent une sensation de ventre plein (satiété) ou substances de lest ;
  • et ceux qui empêcheraient l’absorption intestinale d’une partie des graisses ingérées.

Les brûle-graisses contre le surpoids et l'obésité

L’acide linoléique conjugué (CLA ou ALC) est utilisé pour augmenter la masse musculaire du bétail, c’est-à-dire la viande, et diminuer sa masse grasse. Il est naturellement présent dans la viande et le lait. Les études faites depuis quelques années dans le cadre du surpoids chez l’homme ont abouti à des résultats contradictoires qui ne justifient pas encore son usage dans le contrôle du surpoids.

En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de l’acide linolénique conjugué de prétendre contribuer à maintenir un poids normal en luttant contre l’accumulation de graisses ou l’effet yo-yo dû aux régimes amincissants.

Le chrome est un oligoélément nécessaire à l’utilisation des acides gras et des protéines ainsi qu’à celle des glucides. Il contribuerait en outre à la régulation du taux de sucre dans le sang. Il est parfois proposé pour perdre du poids mais, à ce jour, aucune étude n’a démontré son efficacité dans la lutte contre les kilos en trop.

En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant du chrome de prétendre aider à contrôler son poids en favorisant le métabolisme des glucides (sucres).

Plusieurs études de courte durée ont évalué les effets du pyruvate, une substance produite par l’organisme qui est supposée favoriser l’utilisation des graisses accumulées dans le tissu adipeux. Ces études ont utilisé des doses élevées de pyruvate, entraînant des effets indésirables inacceptables, et leurs résultats ne justifient aucunement l’usage de cette substance.

Les coupe-faim contre le surpoids et l'obésité

La caféine est fréquemment utilisée comme coupe-faim dans les compléments alimentaires. Cependant, les effets coupe-faim de la caféine sont limités et disparaissent chez les personnes qui en consomment régulièrement. En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la caféine de prétendre aider à perdre du poids ou à maintenir un poids optimal, en augmentant le métabolisme de base (pour brûler des calories) ou en favorisant l’utilisation de la graisse par le corps.

Les sources de caféine le plus souvent employées dans les compléments alimentaires destinés à favoriser la perte de poids sont le guarana, le maté et le thé vert.

L’éphédra est une plante utilisée en médecine traditionnelle chinoise qui contient une substance coupe-faim, l’éphédrine. Ces dernières années, cette plante a connu un regain d’intérêt comme adjuvant à la perte de poids en association avec la caféine. Néanmoins, les effets des produits à base d’éphédra sur la perte de poids sont transitoires. De plus, suite à de nombreux accidents, l’importation, la prescription et la commercialisation de produits contenant de l’éphédra sont interdites en France depuis 2003.

Le zeste d’orange amère (Citrus aurantium, bigaradier) contient de la synéphrine, substance dont les effets sont proches de ceux de la caféine ou de l’éphédrine. L’interdiction de l’éphédrine a entraîné une multiplication des compléments alimentaires destinés à perdre du poids contenant des extraits d’orange amère à des doses très variables. Aucune étude n’a confirmé d’effet durable dans la perte de poids et la synéphrine est suspectée d’effets indésirables potentiellement dangereux : troubles du rythme cardiaque, voire infarctus du myocarde, en particulier lorsqu'elle est prise avec un aliment contenant de la caféine.

De fait, en 2012, l'ANSM (Agence nationale de sécurité sanitaire des produits de santé) a interdit la vente et l'administration de produits contenant du fruit vert de Citrus aurantium vert, du fait de cas de tocixité cardiaque.

Les substances de lest contre le surpoids et l'obésité

L’usage des algues pour faciliter la perte de poids repose sur leur richesse en fibres et leur capacité à retenir l’eau des aliments. Ces propriétés permettraient de se sentir rassasié plus rapidement et plus durablement. Aucune étude clinique ne justifie cette utilisation, en particulier sur le long terme.

De la même manière, les pectines extraites des citrons et des pommes sont parfois proposées pour augmenter la sensation de satiété. En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant des pectines de prétendre augmenter l’impression de satiété dans le but de réduire la prise de calories.

Les substances qui bloqueraient l’absorption des graisses contre le surpoids et l'obésité

Qu’elles soient extraites de la carapace des crustacés, dans le cas du chitosane, ou des graines de fenugrec, certaines fibres auraient la propriété de fixer une partie des graisses contenues dans les aliments ingérés, empêchant ainsi leur absorption par l’intestin. Néanmoins, aucune étude n’a jamais confirmé de façon certaine cette hypothèse. En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant du chitosane de prétendre aider à perdre du poids ou à maintenir un poids optimal en réduisant l’absorption des matières grasses.

Les autres compléments alimentaires contre le surpoids et l'obésité

En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de l'acide alpha-lipoïque, de la bromélaïne ou des extraits d'ananas, du calcium, de la carnitine ou de l'acétyl-L-carnitine, des inulines, du L-5-hydroxytryptophane (5-HTP), des protéines de soja, des triglycérides à chaînes moyennes (TCM), des flavonoïdes (par exemple catéchines du thé vert ou acide chlorogénique du café), des pectines, du DHA (acide gras oméga-3) ou de l'acide gamma-linolénique de prétendre aider à contrôler ou à perdre du poids.

Existe-t-il des risques avec les compléments alimentaires contre le surpoids et l'obésité ?

Les personnes diabétiques qui prennent du chrome, de l’acide linoléique conjugué ou des graines de fenugrec doivent surveiller attentivement leur glycémie.

L’excès de caféine provoque de nombreux effets indésirables tels que nervosité, agitation, anxiété, insomnie ou irritation de l’estomac. En outre, la caféine est déconseillée aux personnes souffrant de maladie cardiaque, d’anxiété, d’ulcères gastriques ou d’hypertension artérielle.

Les produits à base d’éphédra sont interdits dans de nombreux pays mais sont néanmoins proposés à la vente sur Internet. Ils sont à éviter absolument.

Des intoxications ont été signalées après la prise de produits contenant des extraits d’orange amère, en particulier lorsque ceux-ci étaient associés à de la caféine. Ces produits devraient être évités, tout particulièrement chez les personnes souffrant de glaucome, de diabète, de troubles cardiaques, d’hypertension, d’adénome de la prostate, de dépression ou de troubles de la thyroïde.

La consommation démesurée d’algues peut provoquer un apport excessif d’iode. Cet excès peut entraîner des problèmes de thyroïde.

Les pectines et le chitosane bloquent l'absorption de nombreux nutriments et ne devraient pas être utilisés plus de quelques jours d'affilée.

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