Le traitement médicamenteux des poussées de spondylarthrite repose sur la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et autres médicaments antalgiques (contre la douleur). Si ces médicaments sont insuffisants pour ralentir l’évolution de la maladie, des traitements dits « de fond » peuvent être prescrits. Ces traitements visent à diminuer la réaction inflammatoire de manière durable.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens dans la spondylarthrite
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) visent à diminuer l’inflammation au niveau des articulations. Les AINS sont les premiers médicaments prescrits aux personnes qui souffrent de spondylarthrite afin de soulager les poussées douloureuses. Ils diminuent l’inflammation (et donc la douleur) et améliore la mobilité en réduisant la raideur.
Dans le traitement de la spondylarthrite, les AINS doivent être pris dès l’apparition des symptômes douloureux pour éviter d’adopter de mauvaises positions destinées à soulager la douleur. Néanmoins, il est préférable de les prendre à la dose minimale efficace et pour la plus courte durée possible afin de réduire leurs effets indésirables (brûlures d’estomac, nausées, troubles digestifs, démangeaisons, etc.). Dans certains cas, le médecin prescrit également un protecteur gastrique (médicaments anti-acides) pour prévenir les effets indésirables digestifs. Les personnes âgées sont plus susceptibles de développer des effets indésirables lors de traitement par les AINS.
- Médicament référent
- Médicament générique
Les médicaments contre la douleur dans la spondylarthrite
Les médicaments antalgiques de type paracétamol, néfopam (ACUPAN et génériques) et opioïdes faibles (codéine, tramadol) sont utilisés pour soulager les douleurs provoquées par une poussée de spondylarthrite lorsque les AINS sont contre-indiqués ou ne suffisent pas à soulager les symptômes.
Les opioïdes faibles sont disponibles seuls ou, plus souvent, en association avec un autre antalgique, notamment le paracétamol. Leur utilisation doit être la plus courte possible. Si le traitement est prolongé au-delà de 6 mois, il faut diminuer progressivement la dose.
Les corticoïdes en infiltrations dans la spondylarthrite
Des injections locales de corticoïdes (anti-inflammatoires de la famille de la cortisone) peuvent être pratiquées dans les articulations douloureuses ou autour des tendons enflammés. Les corticoïdes par voie orale ne sont pas utilisés dans le traitement de la spondylarthrite.
Les biomédicaments dans le traitement de la spondylarthrite
Lorsqu'une spondylarthrite s'aggrave malgré les traitements anti-inflammatoires, le médecin peut décider de mettre en place un traitement de fond, sur la durée, qui fait appel à des traitements ciblés biologiques (agents anti-TNF, inhibiteurs d'interleukines).
Ces biomédicaments peuvent diminuer la résistance de l'organisme aux infections. Avant la mise en route du traitement, un bilan préalable comportant un dépistage de la tuberculose et de l’hépatite B et un examen dentaire est effectué pour dépister une éventuelle infection, même bénigne. Si une infection est dépistée, elle est traitée par des antibiotiques avant la mise en route du traitement
Les patients sont suivis régulièrement pour dépister au plus tôt d’éventuelles infections. Lorsqu’on reçoit une biothérapie, il est important de rester vigilant et de signaler à son médecin tout signe pouvant évoquer une infection : fièvre (même peu élevée) ou perte de poids (même modérée). En effet, une infection négligée peut avoir des conséquences extrêmement graves chez les personnes qui reçoivent des biomédicaments.
Les agents anti-TNF
Les agents anti-TNF (adalimumab, certolizumab pegol, étanercept, golimumab, infliximab) bloquent l’action d’une substance produite par les cellules de l’immunité, le Tumor Necrosis Factor ou TNF, qui joue un rôle central dans la progression de la spondylarthrite. Ils peuvent être prescrits en traitement de fond quand la spondylarthrite est sévère et persistante malgré les traitements conventionnels.
Ils sont administrés par injections, soit intraveineuse à l’hôpital de jour, soit sous-cutanée (par une infirmière ou le patient même) à intervalles réguliers variables selon les substances.
Outre le risque infectieux, les agents anti-TNF peuvent être à l’origine d’une insuffisance cardiaque, d’atteintes neurologiques ou de réaction allergique grave (dont choc anaphylactique). Le risque de réaction allergique justifie que la première injection sous-cutanée soit réalisée en milieu hospitalier.
- Médicament biosimilaire
Les inhibiteurs d’interleukine
Deux inhibiteurs d’interleukines (ixékizumab, sécukinumab) ciblant spécifiquement l’interleukine-17A sont indiqués dans le traitement de la spondylarthrite ankylosante en cas d'échec, de réponse insuffisante, ou de contre-indication aux AINS. L'interleukine-17A est une protéine produite en excès chez les personnes souffrant de spondylarthrite. En bloquant la fixation de l’interleukine-17A avec son récepteur, ils réduisent les effets induits par cette interleukine dans les maladies auto-immunes et inflammatoires, comme la spondylarthrite.
Leur mécanisme d'action étant différent de celui des anti-TNF, ces médicaments peuvent représenter une alternative aux anti-TNF. Néanmoins, le recul d'utilisation est moins important qu’avec les anti-TNF et leur tolérance est moins établie. Leurs principaux effets indésirables sont notamment des infections, des réactions au site d'injection, des réactions allergiques. Plus rarement, des anticorps anti-médicament peuvent se développer.
Ces médicaments se présentent sous forme de solution injectable. Comme pour les agents anti-TNF, il est conseillé de réaliser la première injection sous-cutanée dans une structure de soins adaptée compte tenu du risque de réaction allergique, rare mais grave.
Un autre inhibiteur d’interleukine (le bimékizumab) qui cible les interleukines 17A, 17F et 17AF est également indiqué dans le traitement de la spondylarthrite ankylosante en cas de réponse insuffisante ou de contre-indication aux AINS. Il expose également à un risque accru d’infections. Un bilan à la recherche d'une infection, notamment de la tuberculose, doit être effectué avant la mise en route du traitement.
Il se présente sous forme de solution injectable en seringue ou en stylo à usage unique.
Les inhibiteurs des Janus kinases dans le traitement de la spondylarthrite
Les inhibiteurs des Janus kinases ciblent des enzymes appelées « Janus kinase » qui jouent un rôle-clé dans la production de cytokines intervenant dans l'inflammation et l'immunité. En se liant et en bloquant l’action de ces enzymes, ces médicaments réduisent l’inflammation dans l’organisme.
Ces médicaments sont destinés au traitement de la spondylarthrite active chez l’adulte en cas de réponse insuffisante aux autres traitements conventionnels. Ils se présentent sous forme de comprimés à avaler. Ils doivent obligatoirement être prescrits pour la première fois à l'hôpital.
Ils ne doivent pas être utilisés pendant la grossesse. Les femmes en âge de procréer doivent avoir une contraception efficace pendant le traitement et les 4 semaines suivant son arrêt.
La prise des inhibiteurs des Janus kinases est associée à une augmentation du risque de certains effets indésirables rares, mais graves, comme des accidents thromboemboliques (phlébite, embolie pulmonaire), des événements cardiaques, des cancers et certaines infections. Il est important de discuter de ces risques avec votre médecin si vous êtes âgé de plus de 65 ans, si vous êtes fumeur ou ancien fumeur de longue durée ou si vous avez des facteurs de risque cardiovasculaire, de cancer ou d'infections graves.
Le méthotrexate dans la spondylarthrite
Le méthotrexate est parfois utilisé en traitement de fond lorsque la spondylarthrite affecte surtout les grosses articulations (hors de la colonne vertébrale). Ses effets indésirables, parfois sévères, en limitent l’usage.
La sulfasalazine dans la spondylarthrite
Comme le méthotrexate, la sulfasalazine est utilisée comme traitement de fond quand la spondylarthrite affecte surtout les grosses articulations (hanche, genou, cheville, épaule, etc.). Ses effets indésirables sont surtout digestifs.
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