Mise à jour : 11 juillet 2024
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La dengue est une infection virale due à un flavivirus transmis par la piqûre de certains moustiques du genre Ædes, principalement Ædes ægypti et Ædes albopictus (le moustique tigre). Ces moustiques vivent en milieu urbain et péri-urbain et se reproduisent dans les points d'eau stagnante autour des habitations (décharges, flaques permanentes, coupelles d'eau sous les plantes, sanitaires inutilisés, etc.). Ils sont actifs en journée. S’ils piquent une personne infectée par le virus de la dengue, ils peuvent ensuite le transmettre à leurs prochaines victimes. Ils peuvent également transmettre le virus Zika et celui du chikungunya.

Où attrape-t-on la dengue ?

moustique tigre

La dengue sévit principalement dans les zones intertropicales : Afrique, Amérique centrale et du Sud, dans les Caraïbes, en Inde, et surtout en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique, ces 2 zones étant les plus touchées. La forte saison de mousson en Asie, attribuée au réchauffement climatique, a provoqué une explosion du nombre de cas de dengue, y compris dans des zones touristiques qui se croyaient jusque-là à l'abri de ce genre d'épidémie.

La dengue connaît une forte recrudescence depuis quelques années avec une extension mondiale à toutes les zones tropicales et subtropicales. Selon une estimation récente de l’OMS, on compterait environ 50 à 100 millions de cas de dengue par an.

En France hexagonale, le moustique tigre a fait son apparition en 2004 dans les Alpes-Maritimes. Depuis, son aire de répartition n’a cessé d’augmenter, phénomène également observé aux niveaux européen et mondial. En 2024, il est considéré comme implanté et actif dans 78 des 96 départements hexagonaux.

En France hexagonale, la grande majorité des cas de dengue diagnostiqués sont observés chez des personnes qui rentrent d’un séjour en zone où cette maladie est fréquente : ce sont des « cas importés ». Jusqu’en 2022, le nombre de cas importés annuel était relativement stable (2019 : 657 cas, 2020 : 834, 2021 : 164, 2022 : 378). Mais, en 2023, 2 524 cas de dengue importés ont été signalés. Et en 2024, entre le 1er janvier et le 25 juin, Santé publique France a déjà reçu 2 828 notifications de cas de dengue importés, soit près de 13 fois plus qu'en 2023 sur la même période ! Plus de 80 % de ces cas revenaient de Martinique ou de Guadeloupe, et 6 % de Guyane, où des épidémies sont en cours depuis mi-2023.

Depuis 2010, on observe également des cas où la contamination a eu lieu en France hexagonale, par des moustiques tigres locaux. On parle alors de « cas de transmission autochtone ». Ces dengues autochtones trouvent toujours leur source dans un cas de dengue importée par un voyageur : les moustiques « hexagonaux » s’infectent en le piquant et transmettent ensuite la maladie à ses voisins. Entre 2010 et 2021, un total de 48 cas de dengue autochtone avaient été signalés en France hexagonale, ce qui en faisait une maladie très rare. Mais, en 2022, 66 cas ont été signalés issus de 9 foyers d’infection dans le sud de la France. En 2023, Santé publique France a recensé 45 cas de dengue autochtone (9 foyers, dans les Alpes Maritimes, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, le Gard, l’Hérault, les Pyrénées-Orientales et le Val-de-Marne).

Quand attrape-t-on la dengue ?

La dengue sévit toute l'année dans les pays tropicaux, seulement l'été dans les régions tempérées. Les moustiques du genre Ædes piquent habituellement le jour.

Quels sont les symptômes de la dengue ?

Le virus de la dengue provoque des symptômes chez environ 25 % des personnes infectées : fièvre élevée, maux de tête intenses, courbatures, troubles digestifs et, plus tard, éruption cutanée. Le plus souvent, il n’y a pas de complications et la guérison survient spontanément en quelques jours, même si la fatigue et les courbatures peuvent persister plusieurs semaines ou mois (« syndrome post-dengue »). Le traitement est symptomatique (antalgiques, antipyrétiques). L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont à proscrire. 

Environ 5 % des patients symptomatiques évoluent vers une dengue sévère (souvent après disparition de la fièvre), qui se manifeste par des saignements (nez, gencives, estomac, selles), des hémorragies (digestives, cutanées, cérébrales...), de violentes douleurs abdominales, des vomissements, etc. Le risque de dengue grave est plus élevé chez les nourrissons, les sujets âgés, les personnes ayant contracté la dengue une seconde fois, celles souffrant de certaines comorbidités. Il n'existe pas de traitement antiviral et, en l'absence d'une prise en charge appropriée, la mortalité due à la dengue peut atteindre 13 %.

L'infection entraîne une immunité spécifique contre le sérotype responsable tout au long de la vie, et une immunité croisée limitée contre les autres sérotypes qui dure jusqu'à 2 ans.

Chez la femme enceinte, la dengue n'est pas plus grave. Elle n'entraîne pas de malformations du fœtus mais peut être à l'origine d'une fausse couche (au 1er trimestre), de décès du fœtus, d'accouchement prématuré ou de retard de croissance du fœtus. Le risque d'hémorragie à l'accouchement est également augmenté.

Lors de l'allaitement, la transmission est possible de la mère à l'enfant. Pour cette raison, en cas de dengue, l'allaitement maternel est suspendu tant que la fièvre est présente et pendant les 6 jours suivant la fin de la fièvre.

Consultez un médecin en cas d’apparition brutale d’une fièvre associée à au moins un signe douloureux (mal de tête, douleurs musculaires ou articulaires, mal de dos, douleur autour de l’œil) dans le 15 jours qui suivent le retour d’un séjour dans une zone où le virus est présent.

Comment soigne-t-on la dengue ?

Il n’existe pas de traitement spécifique. Le traitement de la dengue est celui des symptômes, en particulier la fièvre. L'aspirine ou d’anti-inflammatoire sont fortement déconseillés en raison du risque hémorragique ; préférez le paracétamol.

Sans attendre la confirmation biologique de l'infection, il est conseillé de se protéger des piqûres de moustique pour éviter la transmission de la maladie à d’autres personnes.

Comment prévenir la dengue ?

La prévention de la dengue repose sur l'application rigoureuse des mesures de protection contre les piqûres de moustiques.

Il existe 4 sérotypes de virus responsables de la dengue. Une infection par un des sérotypes entraîne une immunité durable contre ce sérotype. Pour être totalement protégée contre la dengue, une personne doit être infectée par les 4 sérotypes de virus différents.

Une autorisation de mise sur le marché dans l’Union européenne a été accordée au vaccin DENGVAXIA en décembre 2018. Ce vaccin est réservé aux personnes vivant dans des zones d’endémie et ayant un antécédent prouvé d’infection par le virus de la dengue. Un nouveau vaccin (QDENGA) devrait être disponible en 2025, adapté à toutes les personnes âgées de 4 ans et plus.

En l’absence de données de tolérance et d’efficacité chez les sujets vivant dans des zones non endémiques et devant se rendre dans des zones d’endémie (le cas des touristes), et compte tenu en outre de la faible probabilité que ces voyageurs aient déjà contracté la dengue et de la difficulté à le prouver, la vaccination contre la dengue n’est pas recommandée actuellement chez les voyageurs.

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