Continent : Amérique
Zones du continent : Amérique australe, Amérique centrale et Caraïbes, Amérique du Nord, Amérique du Sud (hors Bassin amazonien), Bassin amazonien.
Pays :
- Nord de la Bolivie
- Nord du Brésil
- Sud-Est de la Colombie
- Est de l’Équateur
- Guyana
- Guyane française
- Nord et Est du Pérou
- Suriname
- Sud-Est du Venezuela
Comme l’ensemble des forêts équatoriales, l’Amazonie est un milieu hostile pour les touristes. On y rencontre des risques infectieux importants, un climat intense, ainsi qu’une faune et une flore parfois dangereuses. C’est une destination de vacances plutôt réservée aux aventuriers aguerris et, surtout, aux adultes.
Problèmes liés au climat et à la géographie
- Le Bassin amazonien se caractérise par un climat tropical, chaud et humide, avec une saison des pluies de janvier à mai (la pluie est néanmoins présente tout au long de l’année). Il est nécessaire de se protéger du soleil et de la chaleur, particulièrement étouffante pendant l’été.
- Les pluies intenses entraînent fréquemment des inondations, des coulées de boue et des glissements de terrain. Il est préférable d’éviter la région pendant la saison des pluies.
Problèmes liés aux transports
Transports routiers
La plupart des routes d’Amazonie sont des pistes en terre mal entretenues et souvent inondées pendant la saison des pluies. Les conducteurs sont indisciplinés et parfois sous l’emprise de l’alcool ; les accidents sont fréquents. La plus grande prudence est requise au volant et la conduite de nuit est vivement déconseillée. Prévoyez une réserve d’essence suffisante lors de longs déplacements, il n’y a pas toujours de stations service sur les pistes. Vous aurez besoin d’un permis international en Colombie, au Guyana et au Surinam. On conduit à gauche au Guyana et au Surinam.
Transports maritimes
Les côtes caraïbes de la Colombie et du Venezuela, du Suriname (côté Guyana) sont déconseillées aux plaisanciers (risque de piraterie et présence d’un important trafic de drogue maritime).
Transports aériens
Au Suriname, la compagnie Blue Wings, qui opère des vols intérieurs, figure sur la liste des compagnies aériennes interdites au sein de l’Union Européenne.
Dans toute la zone, assurez-vous de la bonne renommée des compagnies aériennes locales et de la fiabilité des appareils.
Maladies transmises par l’eau ou les aliments
Diarrhée du voyageur
La diarrhée du voyageur est fréquente dans la région. Le risque est plus élevé lorsque les conditions climatiques sont défavorables (pluies, inondations). Respectez les règles d’hygiène alimentaire. L’eau du robinet ne doit pas être bue mais peut être utilisée pour se brosser les dents. Préférez l’eau en bouteille capsulée.
Hépatite A et fièvre typhoïde
Le risque d’hépatite A et de fièvre typhoïde existe partout. Pensez à vous faire vacciner quelles que soient les conditions de voyage (pour l’hépatite A) et en cas de séjour prolongé ou dans de mauvaises conditions (pour la typhoïde).
Leptospirose et bilharziose
La leptospirose est présente au Brésil, au Suriname et au Venezuela, surtout en cas d’inondations ou de fortes pluies. Des foyers de bilharziose sont également signalés dans ces pays. Évitez de vous baigner en eau douce sauf avis favorable recueilli sur place
Larva migrans
Des cas de larva migrans cutanée sont possibles. Évitez de marcher pieds nus et de vous allonger à même le sable.
Choléra
Des cas de choléra ont été signalés en Équateur.
Prévention du paludisme dans le Bassin amazonien
Aujourd'hui, pour l'Amérique tropicale, les spécialistes considèrent que la chimioprophylaxie n'est pas nécessaire pour les voyages dits "conventionnels" : séjour de moins d'un mois, nuitées essentiellement en ville, conditions d'hégergement favorables, à condition de respecter les mesures de protection contre les moustisques et de rester vigilant pendant les 3 mois suivant le retour (toute fièvre doit entraîner une consultation en urgence).
Par contre, la chimioprophylaxie y reste indispensable lors de séjours dits "non conventionnels" : immigrants en visite au pays, randonneurs au long cours, séjours longs, séjours en zones rurales (agronomes, chercheurs, militaires, humanitaires, etc.). Dans le contexte du bassin amazonien, cette chimioprophylaxie reste donc souvent nécessaire lors de séjours en forêt.
La décision de prescrire, ou non, un traitement préventif du paludisme sera prise par votre médecin traitant en fonction de divers paramètres : la zone visitée et son altitude, la saison du voyage, la durée du séjour, l’hébergement (urbain ou rural), votre état de santé (votre risque de développer un paludisme grave, par exemple si vous êtes enceinte, si vous avez subi une ablation de la rate, si vous séropositif pour le VIH, si vous êtes âgé, par exemple), etc.
Les antipaludiques recommandés sont Malarone et ses génériques (atovaquone + proguanil), Doxy/Doxypalu/Granudoxy (doxycycline) ou Lariam (méfloquine, uniquement si les deux antipaludiques précédents ne peuvent pas être prescrits) dans les régions suivantes :
- Bolivie : Transmission toute l’année dans les zones en dessous de 2 500 m. Le risque est plus élevé dans le nord du pays, dans les départements de Beni et Pando, surtout dans les localités de Guayaramerín, Sena et Riberalta ;
- Brésil : Transmission dans les États de la « région amazonienne légale » : Acre, Amazonas, Roraima, Pará (sauf la vile de Belém), Amapá, Maranhão, Rondônia, nord du Mato Grosso, et Tocantins (partie occidentale), en dessous de 900 m. L’intensité de la transmission varie d’une municipalité à l’autre, mais elle est plus élevée dans la forêt amazonienne, notamment dans les zones de production minière et d’extension des zones agricoles, dans les territoires autochtones ainsi que dans certaines zones urbaines situées à la périphérie de Cruzeiro do Sul, Porto Velho, Manaus, Boa Vista, Santarém, Macapá, Maraba, et Rio Branco ;
- Colombie : Le risque de paludisme est élevé à l’Ouest et au Nord (départements Antioquia, Bolívar, Cauca, Chocó, Córdoba, La Guajira, Nariño, et Risaralda) et en zone amazonienne à l’Est. Un risque faible existe dans certaines municipalités de l’Amazonas, Caqueta, Guavirare, Guainia, Meta, Norte de Santander, Putumayo, Vaupes et Vichada ;
- Équateur : Transmission toute l’année au-dessous de 1 500 m. Le risque de paludisme à P. falciparum est plus élevé dans la province d’Esmeraldas (Nord-Ouest) et dans la région amazonienne à l’Est (provinces de Pastaza et Morano Santiago). Risque de paludisme à P. vivax dans la région amazonienne, notamment les provinces de Morona Santiago, Pastaza, Orellana, et Sucumbíos. Incidence nulle dans la moitié ouest du pays et le long de la côte pacifique (sauf partie nord). Absence de risque à Guayaquil, risque faible à Quito et dans les autres villes de la région andine ;
- Pérou : Risque faible de transmission toute l’année dans les zones rurales des vallées inter-andines situées au-dessous de 2 500 m et la jungle amazonienne. Les 45 districts les plus exposés sont concentrés dans les régions Amazonas, Junin, San Martin et principalement Loreto (90 % des cas de paludisme dont 16 % à P. falciparum). Absence de transmission dans les régions à plus de 2 500 m (y compris le Machu Picchu, le lac Titicaca et les villes d’Arequipa, Cuzco et Puno) ainsi que dans les villes de Lima et au sud de Lima (Moquegua, Ica, Nazca et Tacna). Risque faible de paludisme dans la ville d’Iquitos mais risque dans les villages alentours sur l’Amazone et affluents ;
- Venezuela : Transmission toute l’année dans les zones situées en dessous de 1 700m. Risque élevé dans les États de Amazonas, Bolívar, Delta Amacuro et Sucre. Risque modéré dans le Zulia. Risque faible dans les États de Anzoátegui et Monagas. Le risque d’infection à P. falciparum est restreint aux municipalités d’Amazonas (Alto Orinoco, Atabapo, Atures, Autana et Manapiare), de Bolívar (Angostura, Cedeño, El Callao, Gran Sabana, Heres, Piar, Rocio et Sifontes), Delta Amacuro, et Sucre (Benítez, Bermúdez, Cajigal et Arismendi) ;
- Guyana : Transmission toute l’année dans l’arrière-pays dans l’ouest du pays (régions 1,7,8 et une partie de 9). Cas sporadiques avec risque très faible sur la côte dans les zones à forte densité de population (régions 2, 3,10 et une partie de la 6). Absence de risque dans les villes de Georgestown et New Amsterdam et dans les régions 4 et 5 ;
- Guyane française : Risque faible de transmission le long du bas Oyapock, de l’Approuague et du Haut Maroni, dans la région centre de la Guyane (entre Saül et Maripa Soula). Un risque de transmission, faible, existe dans les communes de Régina et St Georges de l’Oyapock. Une augmentation significative du nombre de cas a été observée fin 2023 / début 2024 avec une extension de la zone de transmission à certains quartiers éloignés des bourgs des communes de Roura, Montsinéry, Matoury et Kourou situés sur le littoral. Au total, 340 cas de paludisme ont été diagnostiqués en Guyane en 2023 versus 51 cas en 2022. Cette reprise de l’endémie a aussi touché le bourg de Cacao. Un cluster de 5 cas de paludismes autochtones à Plasmodium falciparum a aussi été rapporté en juin 2023 sur la commune de Matoury avant d’être rapidement maitrisé et sans nouveaux cas rapportés depuis ;
- Suriname : Transmission en décroissance depuis plusieurs années. Pays en voie d’élimination. Risque résiduel sur le Haut Maroni. Risque nul dans la ville de Paramaribo et dans les 7 autres districts côtiers depuis 1968.
Maladies transmises par des insectes (hors paludisme)
Dengue, chikungunya et Zika
La dengue est répandue dans toute la région, en particulier dans les villes côtières. De plus en plus de cas sont rencontrés, notamment au Brésil et en Équateur. Depuis 2013, le chikungunya sévit en Guyane et s’est propagé sur en Amérique du sud. De nombreux pays connaissent depuis 2015 des cas d’infections par le virus Zika, également transmis par le moustique tigre. La protection contre les piqûres de moustiques s’impose partout.
Fièvre jaune
La fièvre jaune est présente dans toute la zone. La vaccination contre la fièvre jaune est donc recommandée à tous les voyageurs
Leishmaniose
La leishmaniose est présente dans toute la zone.
Maladie de Chagas
La maladie de Chagas, transmise par des punaises, est présente dans les régions pauvres de Bolivie.
Fièvre Oropouche
La fièvre à virus Oropouche, transmise par des moustiques et qui provoque une maladie similaire à la dengue, touche le Pérou (nord de Cuzco).
Maladies transmises par d’autres animaux
Rage
La rage sévit dans la région. Évitez tout contact avec les chiens errants errants (et les chauves-souris). Envisagez la vaccination en cas de séjour prolongé en zone rurale ou de séjour aventureux.
Fièvres hémorragiques
Les rongeurs peuvent également transmettre, par leurs excréments, des fièvres hémorragiques à arénavirus (fièvre de Mapucho, de Guanarito, par exemple). Lors de séjours prolongés en zone rurale, évitez tout contact avec les rongeurs et de dormir à même le sol dans des maisons anciennes. Évitez également tout contact avec les autres animaux sauvages (raton-laveur, renard, mouffette, chauve-souris, etc.) qui peuvent transmettre la fièvre hémorragique à Hantavirus (au Brésil en particulier).
Autres maladies infectieuses
Rappel important : Pour voyager en bonne santé, mieux vaut être à jour de toutes ses vaccinations usuelles : diphtérie, tétanos, poliomyélite (DTP), coqueluche, rougeole, hépatite B et, si vous êtes à risque de complications, grippe saisonnière. La vaccination contre la rougeole est devenue particulièrement importante ces dernières années avec la recrudescence de cette maladie à travers la planète.
Diphtérie
Le Venezuela connaît depuis 2016 une épidémie de diphtérie, en particulier dans les états de Bolivar, Monagas, Sucre, Miranda et Anzoategui. Vérifiez que vous êtes bien à jour dans votre vaccination contre la diphtérie.
IST
La zone est touchée par le VIH/Sida. Utilisez systématiquement des préservatifs lors de rapports sexuels. L’hépatite B est également répandue. Si vous n’êtes pas immunisé (vaccin ou contact avec le virus), pensez à vous faire vacciner.
Méningites à méningocoques
Des cas de méningites à méningocoques sont régulièrement signalés en Équateur. La vaccination contre les méningites à méningocoques doit être envisagée en cas de séjour dans une zone ou sévit une épidémie dans des conditions de contact prolongé ou étroit avec la population locale.
Piqûres et morsures
- La forêt amazonienne abrite des animaux potentiellement dangereux (piranhas, crocodiles, etc.) ou venimeux (serpents, araignées, scorpions, etc.). Portez des vêtements longs et un chapeau. Enfilez vos bas de pantalons dans vos chaussures. Ne vous baignez dans les eaux douces qu’avec l’accord d’un guide local. Vérifiez votre literie et vos chaussures avant de vous y glisser.
- Prenez garde aux chauves-souris qui sont parfois agressives.
Problèmes liés aux situations politiques et sociales
Avant de partir, n’oubliez pas de consulter les recommandations aux voyageurs du Ministère des Affaires étrangères. Ce site liste les risques propres à chaque pays, selon les régions et la situation politique et sociale du moment. Une carte détaillée indique les zones formellement déconseillées, celles déconseillées sauf raison impérative et celles où la vigilance doit être renforcée. Il contient aussi des informations essentielles sur les risques sanitaires locaux. Respectez leurs mises en garde.
Restez vigilant
- Les plantes et les arbres de la forêt amazonienne peuvent être toxiques. Attention à ce que vous cueillez et aux endroits où vous vous asseyez. L’Ayahuasca (plante hallucinogène) utilisée en Amazonie lors de cérémonies chamaniques peut avoir des conséquences graves pour la santé, voire mortelles.
- La forêt amazonienne renferme de multiples dangers et il est facile de s’y perdre. De plus, les secours peuvent mettre plusieurs heures, voire plusieurs jours à arriver. Les voyageurs doivent se préparer soigneusement avant de partir et prévoir le matériel d’orientation et de détresse nécessaire, ainsi qu’une trousse de secours adaptée. Il est impératif de partir en excursion avec un guide local.
À garder à l’esprit |
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Les informations médicales sont en constante évolution. Ces informations ne prétendent pas se substituer à un avis médical. Suivez toujours les recommandations de votre médecin traitant ou de votre pharmacien.
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