L'alimentation peut avoir de multiples effets sur l'action des médicaments. À l'inverse, certains médicaments peuvent, quant à eux, diminuer l'absorption de nutriments. Afin d'éviter ces conséquences indésirables, il faut adapter son traitement et son alimentation. Avant tout, il convient de lire attentivement la notice de tous les médicaments.
Les effets des aliments sur les médicaments
Les aliments peuvent avoir de nombreux effets sur les médicaments.
Des effets sur l'absorption des médicaments
La prise de nourriture influence l’absorption de nombreux médicaments. Elle peut la diminuer, l’augmenter ou la retarder. Plusieurs mécanismes d’action sont en jeu.
- La modification de l’acidité de l’estomac joue un rôle important dans l’absorption des médicaments. Après un repas, cette acidité augmente. Certains médicaments sont alors moins bien absorbés.
- Selon les cas, la consommation d’un repas riche en graisses peut soit gêner l’absorption de médicaments par le tube digestif, soit au contraire en améliorer l’absorption sans en augmenter la toxicité (médicaments antiviraux, notamment).
Une meilleure tolérance au traitement médicamenteux
Dans le cas de l'aspirine et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, naproxène, etc.), la prise à jeun assure un effet plus rapide, mais la prise au cours du repas limite la survenue de troubles digestifs tels que nausées, brûlures d’estomac ou diarrhée.
Des actions opposées entre médicaments et aliments
Nutriments et médicaments ont parfois des effets opposés : les patients traités par des anticoagulants de la famille des antivitamines K savent combien il est important de connaître leur régime alimentaire, pour empêcher qu’il ne diminue l’effet de leur traitement. Ils doivent éviter les apports significatifs d’aliments réputés riches en vitamine K, comme les abats, l’avocat, les brocolis, les carottes, la choucroute, les choux, choux-fleurs et choux de Bruxelles, les épinards, le fenouil, le foie, la laitue ou les tomates. Ces aliments diminuent l’effet de l’anticoagulant dont le mécanisme d’action repose sur la neutralisation de la vitamine K.
La consommation de sel doit également être surveillée lors de certains traitements sur une longue période, par antihypertenseurs ou corticostéroïdes, par exemple.
Des effets indésirables augmentés par les aliments
Des aliments à éviter
Parfois, les aliments peuvent augmenter la concentration des médicaments dans le sang et, de ce fait, favoriser leurs effets indésirables. Le jus de pamplemousse agit sur une enzyme située dans le foie et les parois de l'intestin et augmente ainsi l'absorption de certains médicaments (certains médicaments contre le cholestérol de la famille des statines, médicaments immunosuppresseurs, certains médicaments du cœur, par exemple). Sa consommation doit être évitée pour limiter le risque d’effets toxiques de ces médicaments.
Un régime alimentaire imposé
Dans des cas rares, la prise d'un médicament impose un régime particulier. Le Marsilid (iproniazide), un antidépresseur rarement prescrit de nos jours, ne doit pas être associé avec certains aliments : tous les fromages, tous les aliments vieillis et faisandés, le foie et les abats (rognons, ris), les fruits et légumes gâtés, les aliments et boissons fermentés (extraits de levure, bière) ou les boissons alcoolisées. La consommation de ces aliments augmente le risque de poussée d'hypertension artérielle, effet indésirable possible de ce traitement. D'autres aliments tels que le chocolat, le café, les colas, les fruits secs ou la choucroute doivent être consommés avec modération.
Les preuves scientifiques du jus de pamplemousse sur les statines ne sont pas claires
pourriez vous citer vos références scientifiques
merci
gorto
Bonjour
Il n'y a pas de débat sur le fait que le jus de pamplemousse augmente les taux plasmatiques de statines, parfois dans des proportions considérables : https://scholar.google.fr/scholar?hl=fr&as_sdt=0%2C5&as_vis=1&q=grapefruit+statins+interaction&btnG=
Il y a en revanche un débat sur ce qu'il faut en penser. Certains cardiologues considèrent que le très faible risque de rhabdomyolyse est acceptable si on le met en balance avec le surcroît de protection cardiovasculaire : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0002934315007743
C'est une façon audacieuse de prendre en compte cette interaction...