La fécondation in vitro (FIV) est une technique d'aide à la procréation qui permet la fécondation de l'ovocyte à l'extérieur du corps de la femme. Elle a révolutionné la vie des couples qui rencontrent des problèmes de fertilité. Aujourd'hui, en France, environ 34 000 FIV sont réalisées chaque année et donnent lieu à 22 000 naissances.
Quand peut-on avoir recours à une fécondation in vitro ?
En France, la fécondation in vitro (FIV) est réservée aux couples composés d’un homme et d’une femme, mariés ou pouvant justifier d’une vie commune d’au moins deux années, et en âge de procréer (la femme doit avoir moins de 42 ans).
La FIV est envisagée lorsque les autres traitements ont échoué, ou dans les cas où une conception n’est pas possible autrement (par exemple, lorsque le recours au don d’ovocyte est nécessaire ou lorsque les trompes sont absentes ou définitivement bloquées).
Qui pratique la fécondation in vitro ?
La FIV est pratiquée dans les centres d’assistance médicale à la procréation (AMP). Il en existe une centaine en France. Ces centres disposent d’équipes pluridisciplinaires : médecins gynécologistes, endocrinologues, urologues, généticiens, échographistes, biologistes, infirmières, psychologues, etc.
Comment se passe une fécondation in vitro ?
La FIV se passe en quatre étapes qui forment un cycle d’environ deux semaines. La probabilité moyenne de succès d’un cycle est de 20 à 30 %, ce qui rend plusieurs cycles nécessaires dans la plupart des cas.
La phase de stimulation des ovaires
À l’aide de médicaments inducteurs de l’ovulation, injectables ou par voie orale, le médecin stimule la production de follicules par les ovaires. Il surveille l’effet des médicaments inducteurs à l’aide de prises de sang et d’échographies. Quand la taille des follicules est suffisamment élevée, il déclenche artificiellement l’ovulation par l’injection d’hormone hCG. Des effets indésirables sont parfois ressentis pendant cette phase : maux de ventre, saignements vaginaux, bouffées de chaleur, etc.
Le prélèvement des ovocytes mûrs
Entre 32 et 36 heures après l’ovulation, les ovocytes produits par les ovaires sont prélevés. La ponction des ovocytes se fait sous anesthésie locale ou générale, à travers la paroi du vagin, à l’aide d’une aiguille guidée par échographie.
Qu'est-ce que le syndrome d'hyperstimulation ovarienne ? |
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Le syndrome d'hyperstimulation ovarienne est un effet indésirable rare du traitement destiné à stimuler les ovaires lors d'une FIV. Chez 1 à 3 % des femmes traitées, le prélèvement des ovocytes est suivi de symptômes liés à une activité intense des ovaires sous l'action des hormones : maux de ventre, ballonnements, fièvre, nausées, vomissements, diarrhée, etc. Exceptionnellement, des symptômes plus graves peuvent apparaître : déshydratation, thrombose, difficultés respiratoires, accumulation de liquide dans l'abdomen. |
La fertilisation des ovocytes
Les ovocytes récoltés sont placés dans un liquide de culture et mis en présence d’une suspension de spermatozoïdes préparée avec les spermatozoïdes les plus vigoureux. Après plusieurs heures en présence des spermatozoïdes, les ovocytes sont prélevés et observés au microscope pour sélectionner ceux qui commencent à se diviser en cellules embryonnaires.
Qu'appelle-t-on ICSI et IMSI ? |
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L’ICSI (acronyme du nom anglais de l’injection intracytoplasmique de spermatozoïde) est une variante de la FIV où la fécondation ne se fait pas en laissant les spermatozoïdes féconder les ovocytes dans le liquide de culture, mais en injectant directement un spermatozoïde dans un ovocyte. Cette technique est utilisée lorsque les spermatozoïdes ne semblent pas suffisamment robustes ou présentent des anomalies qui empêchent la fertilisation spontanée des ovocytes. Cette technique est employée dans environ 50 % des FIV. Parfois, le spermatozoïde injecté a d’abord été sélectionné à l’aide d’un microscope à haute résolution pour s’assurer de l’absence d’anomalies. On parle alors « d’injection de spermatozoïde sélectionné sur sa morphologie » (IMSI). |
Le transfert embryonnaire
Deux à cinq jours après la fertilisation, un ou deux embryons, voire trois selon les cas, sont placés dans l’utérus par les voies naturelles (en passant par le vagin et le col de l’utérus). Les autres embryons sont congelés pour une éventuelle utilisation ultérieure. Lorsque la nidation a lieu (lorsque les embryons s’installent de manière durable dans l’utérus), la femme peut ressentir des symptômes caractéristiques de début de grossesse : seins sensibles, maux de ventre, constipation, ballonnements, etc.
La nidation (et donc le début de la grossesse) est confirmée par des dosages sanguins hormonaux deux semaines après le transfert des embryons.
Qu'appelle-t-on diagnostic pré-implantatoire ? |
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Lorsque les chromosomes d’un des parents (ou des deux) sont porteurs d’une mutation responsable d’une maladie génétique (par exemple, la mucoviscidose), il est possible de n’implanter dans l’utérus que les embryons qui ne présentent pas cette mutation. Dans ce cas, la FIV est utilisée chez des parents qui ne souffrent pas forcément de troubles de la fertilité. Au tout début de la multiplication des cellules embryonnaires, il est possible de prélever une cellule sans interférer avec la croissance de l’embryon et du futur fœtus. Sur cette cellule, il est alors possible de faire une analyse génétique à la recherche de la mutation. Si cette recherche est négative, l’embryon peut être implanté. Cette procédure est appelée « diagnostic pré-implantatoire » (DPI). |
La fécondation in vitro présente-t-elle des risques ?
Outre le syndrome d’hyperstimulation ovarienne, la FIV semble être associée à un risque plus élevé de naissance prématurée ou par césarienne, et, dans de rares cas, à un risque plus élevé de cancer des ovaires. Par contre, la fécondation in vitro n’est pas associée à un risque plus élevé de fausse couche.
Quel taux de réussite pour la fécondation in vitro ?
On estime entre 20 et 30 % le taux de réussite d’un cycle de FIV. Ce taux varie selon les patients mais également selon l’expérience des centres d’aide médicale à la procréation. Le taux de réussite est similaire lors de recours à l’ICSI.
Pour comparaison, le taux de réussite de l’insémination intra-utérine est d’environ 15 à 20 % et celui de l’implantation d’un embryon congelé de 15 % en moyenne.
Que deviennent les embryons congelés ?
Les couples dont certains embryons ont été congelés après une FIV doivent, chaque année, confirmer le renouvellement de la conservation de ces embryons. Si le couple n’a plus de projet d’enfant, trois choix s’offrent à lui :
- permettre à un autre couple de réaliser son projet d’enfant en donnant les embryons ;
- donner les embryons à la recherche, ce qui aboutira à leur destruction ;
- demander l’arrêt de la conservation des embryons, ce qui aboutira également à leur destruction.
En cas de demande autre que le renouvellement de la conservation, le choix devra être confirmé après trois mois de réflexion.
La conservation des embryons congelés peut aussi être interrompue en cas de séparation ou de désaccord des conjoints ou à l’issue de cinq ans de conservation. Les embryons sont également détruits si le couple ne répond pas à plusieurs reprises aux lettres de relance annuelle du centre d’aide médicale à la procréation.
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