Parce qu'elle accroit le risque de fractures, parfois gravissimes, l'ostéoporose est un problème de santé publique. Si des traitements existent pour corriger la fragilité osseuse, des progrès restent à faire pour la dépister et de trop nombreux patients à risque sont diagnostiqués tardivement. Pourtant, un examen existe, appelé ostéodensitométrie ou densitométrie osseuse, qui permet d'évaluer la densité des os et de dépister une éventuelle fragilité.
Quelques rappels sur l'ostéoporose
L'ostéoporose est une maladie osseuse qui touche une femme sur trois après la ménopause, soit entre 2 et 3 millions de Françaises. Elle se caractérise par une diminution accélérée de la masse osseuse, avec pour conséquence une fragilité accrue des os du squelette qui peuvent se briser facilement. En l’absence de traitement préventif, le pourcentage de Françaises qui souffre d’ostéoporose est de 10 % à 50 ans, de 20 % après 60 ans, de 40 % après 70 ans, et de 70 % après 80 ans.
Si les femmes sont principalement touchées par l'ostéoporose, les hommes ne sont cependant pas épargnés puisqu'une victime sur quatre de fracture due à l’ostéoporose est un homme. Un homme d’une soixantaine d’années perd en moyenne 0,5 % de sa masse osseuse par an. Chez la femme, cette perte est de 3 à 5 % pendant les deux ou trois années qui suivent la ménopause, puis de 1 à 2 % par an pendant les cinq à dix années qui suivent.
En France, chaque année, l’ostéoporose est responsable de 51 000 fractures de hanche, entre 40 et 65 000 fractures vertébrales, environ 35 000 fractures du poignet, et environ 12 000 fractures de l’humérus. Environ 85 % des fractures de hanche surviennent chez les personnes de plus de 74 ans et 11 % chez les personnes entre 60 et 74 ans.
L’impact de l’ostéoporose sur le système de santé est considérable : 68 000 hospitalisations chaque année, dont 83 % chez des personnes de plus de 75 ans, et plus de 40 000 séjours en centres de rééducation d’une durée moyenne de 43 jours.
Douze mois après une fracture de la hanche, on observe une perte d’autonomie chez 80 % des patients, un handicap au long cours chez 30 % des patients et un décès chez 20 à 27 % des patients.
Qu'est-ce que l'ostéodensitométrie ?
L'ostéodensitométrie est un examen qui mesure la densité minérale osseuse (DMO) par une technique utilisant des rayons X de faible intensité. Elle permet ainsi de déterminer le degré de déminéralisation du squelette et l'importance du risque de fracture.
En pratique, cet examen est sans douleur et facile à réaliser. Le patient s’allonge sur une table de radiologie et l’appareil de mesure se déplace au-dessus de lui. Il faut rester immobile quelques minutes. Les mesures sont faites le plus souvent au niveau du fémur et des vertèbres lombaires.
Aujourd’hui, en France, environ 420 000 ostéodensitométries sont faites chaque année. Depuis 2006, cet examen est pris en charge par l’Assurance maladie dans des conditions précises (prescription médicale pour les patients qui présentent des facteurs de risque). Il est remboursé à 70 % sur la base d’un tarif fixé à 40 € environ. La plupart des assurances complémentaires de santé (mutuelles) remboursent la partie du coût qui n’est pas prise en charge par l’Assurance maladie.
Existe-t-il des risques ou des précautions à prendre ?
L’irradiation émise pendant l’examen est vingt fois moins importante que pour une radiographie des poumons, mais par précaution, celui-ci est contre-indiqué chez les femmes enceintes. Les résultats de l’ostéodensitométrie peuvent être faussés en cas de scintigraphie osseuse de moins de trois jours (un examen destiné à évaluer la santé du squelette) ou d’examen du tube digestif ayant nécessité l’utilisation d’un produit de contraste.
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