Mise à jour : 20 août 2012
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En pharmacie, au marché, en grande surface, sur Internet ou par correspondance, l’amateur de phytothérapie ne manque pas de choix pour se procurer des produits à base de plantes et obtenir des conseils d’utilisation. Chaque circuit de vente a sa réglementation, qui détermine le mode de commercialisation et les obligations légales concernant la qualité et la publicité.

Les plantes médicinales inscrites à la Pharmacopée

herboristerie

La vente des plantes médicinales inscrites à la Pharmacopée française est, suivant le Code de la santé publique, le monopole des pharmaciens et des herboristes qui en ont la compétence et la responsabilité.

Une liste de 34 plantes médicinales pouvant être vendues au public hors du circuit pharmaceutique avait néanmoins été publiée en 1979. Une nouvelle liste, comportant 148 plantes, a été publiée en 2008 et se substitue à la précédente. Ce décret précise que ces plantes, dites « libérées », ne peuvent être vendues mélangées entre elles ou à d'autres espèces, à l'exception des plantes suivantes : tilleul, verveine, camomille, menthe, oranger amer, cynorrhodon et hibiscus.

En France, on trouve encore sur les marchés des plantes, fraîches ou séchées, y compris celles qui ne sont pas « libérées ». Il s'agit de la survivance d'une tradition, soutenue par la jurisprudence : la vente des plantes est autorisée si elle ne s'accompagne pas d'indications thérapeutiques. Ce circuit de vente permet de pouvoir s'approvisionner en direct auprès des producteurs et de connaître les conditions de culture et de cueillette.

Les herboristes
À la fin du XVIIe siècle, le commerce des plantes médicinales commence à être réglementé en France. En 1778, la Faculté de médecine de Paris décerne le premier diplôme d’herboriste. Vingt-cinq ans plus tard, l’exercice de la profession d’herboriste n’est autorisé qu’après l’obtention d’un diplôme délivré par la Faculté de pharmacie à la suite d’un examen portant sur la connaissance des plantes médicinales.
Ce diplôme a été supprimé par le gouvernement de Vichy en 1941. Aujourd'hui, seules les personnes ayant obtenu leur diplôme avant cette date peuvent donc exercer ce métier, autant dire que les herboristeries se font de plus en plus rares en France... Ils ne peuvent vendre que des plantes inscrites à la Pharmacopée française et les mélanges de plantes qu'ils réalisent ne doivent comporter que certaines espèces apéritives (ouvrant l'appétit), stomachiques (qui favorisent la digestion, comme le carvi, la chicorée et la verveine), pectorales (contre la toux), et vulnéraires (qui guérissent les plaies et blessures).

Les médicaments de phytothérapie

Les médicaments de phytothérapie font partie du monopole du pharmacien : ils ne peuvent être vendus qu’en pharmacie. Ils sont destinés à être utilisés sur les conseils du pharmacien pour des affections mineures, en administration orale ou en application locale. Ils se présentent sous forme de gélules, de comprimés, de crème, de pommade ou encore de mélange pour tisanes. Ce sont de vrais médicaments : ils bénéficient d’indications et de posologies précises en fonction de l’âge du patient. Certains laboratoires proposent des gammes de médicaments de phytothérapie qui couvrent plusieurs domaines thérapeutiques.

Les compléments alimentaires à base de plantes médicinales

Selon le décret du 22 août 2008, 148 plantes sont désormais hors du monopole du pharmacien. Elles peuvent être vendues en l’état pour être infusées et sept d’entre elles peuvent également être vendues en mélange. De nombreux produits à base de plantes, à commencer par les infusions, sont donc aujourd’hui vendus en grandes surfaces, en parapharmacie, dans les magasins de diététique, sur Internet et également en pharmacie.

La majorité des produits contenant des plantes fait aujourd’hui partie de la famille des compléments alimentaires. Depuis le 10 juin 2002, une directive européenne en donne une définition précise. Cette directive a été transposée en droit français en mars 2006. Les compléments alimentaires y sont définis comme des « denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique ». Ces produits sont destinés à être pris par voie orale et sont conditionnés en doses, sous forme de comprimés, gélules ou ampoules.

Les plantes autorisées à figurer dans la composition des compléments alimentaires doivent donc posséder des effets nutritionnels ou physiologiques qui ne les font pas entrer dans la catégorie des plantes ayant des propriétés thérapeutiques. Si tel était le cas, elles seraient considérées comme un médicament et ne pourraient pas être employées comme ingrédient dans un complément alimentaire. Les plantes autorisées peuvent :

  • soit faire partie des 148 plantes « libérées » ;
  • soit être traditionnellement utilisées dans l’alimentation d’au moins l’un des États membres de l’Union européenne (thé, café ou algues, par exemple) ;
  • soit bénéficier d’une autorisation européenne en tant qu’ingrédient alimentaire nouveau (acérola ou guarana, par exemple).

Toutefois, dans la pratique, de nombreux compléments alimentaires contiennent des plantes ayant des propriétés thérapeutiques et le flou continue de régner dans les rayons... Une nouvelle réglementation européenne pourrait mettre davantage d’ordre dans cette situation.

Internet, attention danger !

De nombreux sites proposent aujourd’hui des produits à base de plantes. On peut trouver de tout, y compris des plantes interdites à la vente en France ou en Europe pour des raisons de sécurité ou parce qu’elles ne font pas partie de notre tradition. Hormis quelques sites fiables, la prudence s’impose, car nombreux sont ceux qui poursuivent des objectifs purement mercantiles. Il convient donc de choisir son circuit en fonction des garanties obtenues sur l’origine et la qualité des plantes, tout en sachant que rien ne remplace le dialogue avec un spécialiste.

Voici une liste de questions à se poser pour y voir un peu plus clair.

  • Qui s’occupe de ce site ? Ne vous fiez pas aux sites qui n’offrent pas de rubrique du type « Qui sommes-nous ? ».
  • D’où vient l’information ? La source des affirmations présentées doit être précisée. Méfiez-vous des bénéfices miraculeux sous couvert d’articles prétendument objectifs.
  • Comment l’information est-elle vérifiée ? Les sites sérieux concernant la santé font valider leur information par un comité éditorial composé de médecins ou de praticiens respectés dans leur domaine.

Pour bien choisir les produits de phytothérapie

Tenez compte des éléments suivants :

  • Les plantes doivent être conservées à l'abri de la lumière, car cette dernière provoque une rapide dégradation des principes actifs.
  • Les plantes aromatiques doivent garder leur parfum et leur goût caractéristiques.
  • Les plantes perdent leur couleur en vieillissant et prennent un aspect terne. Il faut donc choisir des produits ayant conservé leurs teintes d'origine, signe d'un séchage et d'un stockage de qualité.

Lorsque vous achetez les plantes sous la forme de gélules, de comprimés ou de teinture mère, vérifiez toujours l'étiquette de l'emballage. Elle doit comporter les mentions suivantes :

  • le nom de tous les composants du produit ;
  • la dose quotidienne recommandée ;
  • le poids ou le pourcentage de chaque constituant de la gélule, du comprimé, etc. ;
  • le nom du fabricant ou du distributeur.
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