Le ginkgo fait partie des plantes qui ont fait l’objet d’un grand nombre d’études cliniques sous la forme d’extraits standardisés. En France, plusieurs médicaments à base de ginkgo sont prescrits pour traiter les symptômes du vieillissement cérébral et de la démence sénile, ainsi que certaines affections liées à des problèmes de circulation sanguine : claudication intermittente, vertiges, acouphènes, maladie de Raynaud, etc.
Origine et usages du ginkgo
Le ginkgo (Ginkgo biloba), également appelé « arbre aux mille écus », est un arbre peu commun. Il peut vivre plus de 1 000 ans et existe depuis plus de 300 millions d’années, ce qui en fait une sorte de fossile vivant. Originaire d’Asie, il est aujourd’hui présent dans de nombreux pays. Les noyaux des fruits du ginkgo, uniquement produits pas les arbres femelles, sont utilisés depuis fort longtemps en médecine traditionnelle chinoise.
Dans les années 1950, des chercheurs allemands ont commencé à étudier les effets thérapeutiques de ses feuilles et ont isolé plusieurs substances actives. Le ginkgo est aujourd'hui cultivé et ses feuilles servent à la préparation d'extraits standardisés.
Les extraits de feuille de ginkgo sont utilisés dans le traitement de la démence sénile (altérations de la mémoire et du raisonnement, difficultés d'attention liées au vieillissement) et de divers troubles liés à des problèmes de circulation sanguine : jambes lourdes, hémorroïdes, artérite et claudication intermittente (douleurs au cours de la marche), maladie de Raynaud (trouble de la circulation dans les doigts et les orteils se traduisant par un engourdissement et des fourmillements), troubles de la vue, baisse de l'audition, vertiges et acouphènes (bourdonnements d'oreille).
Ils sont parfois proposés pour améliorer la mémoire après 50 ans et dans le traitement d'affections aussi diverses que le mal des montagnes, les maux de tête, le syndrome prémenstruel, les troubles de l'érection, etc.
Les autres usages traditionnels du ginkgo |
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Traditionnellement, les feuilles et les graines du ginkgo ont été proposées pour soulager les symptômes de l’asthme et de la bronchite, pour déclencher l’accouchement ou pour éliminer les vers intestinaux. |
Comment le ginkgo agit-il ?
Les feuilles de ginkgo contiennent des polyphénols, de nombreux flavonoïdes anti-oxydants (dérivés des catéchines, procyanidines, etc.) et des terpénolactones (ginkgolides A, B et C ; bilobalides) dotés de propriétés anticoagulantes.
En laboratoire, ces substances ont également montré des effets protecteurs sur les parois des vaisseaux sanguins : augmentation du tonus des veines, diminution de la perméabilité des plus petits vaisseaux (les capillaires). Il semble que les extraits de ginkgo agissent en fluidifiant le sang (ce qui améliore l'irrigation des organes), en protégeant la paroi des vaisseaux sanguins, voire en augmentant leur diamètre. Néanmoins, l'ensemble des mécanismes d'action des extraits de feuilles de ginkgo n'a probablement pas encore été découvert.
Quelques autres plantes utilisées pour protéger les petits vaisseaux sanguins |
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La phytothérapie traditionnelle utilise également les plantes suivantes pour lutter contre la fragilité des vaisseaux capillaires :
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Quelle efficacité pour le ginkgo ?
Les extraits de feuille de ginkgo ont fait l’objet de plus de quatre cents études cliniques, dans diverses indications. Leur efficacité dans les troubles liés au vieillissement du cerveau est la mieux démontrée : de nombreuses études cliniques et une méta-analyse (analyse croisée de plusieurs études) ont conclu que les extraits de ginkgo soulagent les symptômes de démence sénile lorsque celle-ci n’a pas d’autre cause que le vieillissement (les essais cliniques sur la maladie d’Alzheimer ont été décevants).
Les études sur la claudication intermittente ont montré une efficacité certaine, quoique modeste, comme cela a été également observé sur la maladie de Raynaud, les vertiges et les acouphènes (lorsque ceux-ci sont dus à des problèmes circulatoires).
Les études sur l’usage d’extraits de ginkgo pour soulager les jambes lourdes, les hémorroïdes, traiter les troubles de l’érection, le syndrome prémenstruel, le mal d’altitude ou les troubles de la mémoire bénins chez les personnes de moins de 50 ans ont montré des résultats contradictoires, voire non significatifs.
Ce qu’en pensent les autorités de santé
… l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé reconnaît comme « cliniquement prouvé » l’usage des extraits de feuille de ginkgo dans « le traitement symptomatique des déficits cérébraux légers à modérés liés à la démence sénile : pertes de mémoire, troubles de la concentration, dépression, vertiges, acouphènes ou maux de tête sans autre cause connue que le vieillissement ». Elle reconnaît également son usage « pour améliorer la marche dans la claudication intermittente ou après une phlébite, et pour soulager les vertiges et les acouphènes d’origine circulatoire ».
… la Commission E
La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage des extraits de feuille de ginkgo dans les mêmes indications que l’OMS. Elle recommande un traitement d’au moins six semaines dans la claudication intermittente et d’au moins huit semaines dans les troubles liés à la démence sénile.
… l’ESCOP
La Coopération scientifique européenne en phytothérapie reconnaît l’usage des extraits de feuille de ginkgo dans les mêmes indications que l’OMS, ainsi que « dans l’amélioration des performances intellectuelles chez les sujets âgés ». Elle recommande un traitement d’une durée supérieure à douze semaines dans ces indications.
Comment utiliser le ginkgo ?
Formes et dosage du ginkgo
Les médicaments à base de ginkgo disponibles en France possèdent une concentration en principes actifs normalisée : 22 à 27 % de flavonoïdes et 5 à 7 % de terpénolactones (ginkgolides et bilobalide). Ils sont habituellement administrés à la dose de 120 à 240 mg d’extraits standardisés par jour. Ces extraits se présentent sous forme de gélules ou de solution buvable. Des solutions injectables existent dans certains pays. Leur usage est réservé aux professionnels de santé, du fait de leur toxicité potentielle.
Le traitement par voie orale commence dans la plupart des cas à faible dose pendant quelques jours, pour éviter les éventuels maux de tête. Il se poursuit en général pendant au moins trois à six mois.
Contre-indications du ginkgo
Les personnes qui prennent des médicaments anticoagulants (fluidifiants du sang) doivent s’abstenir de prendre des produits à base de ginkgo : des cas de saignements spontanés ont été signalés. Pour la même raison, il est recommandé de cesser la prise de ginkgo trois à quatre jours avant une intervention chirurgicale.
Effets indésirables et surdosage du ginkgo
Les effets indésirables du ginkgo sont habituellement limités : maux de tête, troubles digestifs (diarrhées, ballonnements, gaz, etc.), ainsi que des manifestations allergiques.
Interactions du ginkgo avec d’autres substances
Les extraits de ginkgo interagissent potentiellement avec un grand nombre de substances : ils pourraient augmenter les effets des médicaments anticoagulants, dont l’aspirine (risque de saignement). Ils pourraient également diminuer l’effet d’autres médicaments : antiépileptiques (risque de réapparition des convulsions), diurétiques (risque d’hypertension artérielle), médicaments du reflux gastro-œsophagien (oméprazole), médicaments de l’hypertension et de l’angine de poitrine (nifédipine), etc. De plus, les extraits de ginkgo pourraient déséquilibrer un traitement antidiabétique.
Enfin, les extraits de ginkgo ne doivent pas être pris avec d’autres plantes aux propriétés anticoagulantes : saule blanc, ail, ginseng, éleuthérocoque, kava, fève tonka, etc.
Ginkgo, grossesse et allaitement
En l’absence d’études cliniques, les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent éviter les produits à base de ginkgo.
Le ginkgo chez les enfants
Les produits à base de ginkgo n’ont pas d’indication chez les enfants et leur usage est déconseillé chez les personnes de moins de dix-huit ans.
L'avis du spécialiste sur le ginkgo |
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Il est toujours préférable de prendre des extraits de ginkgo sous la forme de médicaments, en bénéficiant d'un suivi médical. En effet, il semble que les produits non médicamenteux à base de ginkgo soient très irrégulièrement dosés en principes actifs. Les traitements à base de ginkgo exigent souvent une durée de traitement de plus de six mois avant de commencer à manifester leurs effets. |
Bonjour, je suis sous traitement pour l'hyper tension avec du telmisartan 80mg.
Y a-t-il une contre-indication avec la prise de gélules de GINKGO ?
si ce n'est pas le cas que me conseillez-vous en posologie journalière sachant que les gelules sont dosées à 250mg ?
D'avance merci pour votre réponse.
Bonjour
Pas de contre-indication.
Je suis désolé, mais nous ne donnons pas de conseils d'automédication. Parlez-en avec votre pharmacien.
BONJOUR JE PREND TCAP PLUS DE THYROHID ESQUE JE PEUT PREND GINGHO BILOBA MERCI
Bonjour
L'association de ces médicaments n'est pas connue pour être délétère.
Bonjour,
Peut on prendre du ginko biloba si l'on est sous traitement antidepresseur ? (Paroxetine)
Il n'y a pas de risque d'interaction négative ?
Je vous remercie
Cordialement
Bonjour
Non, pas d'interaction connue entre ces produits.
Bonjour,
Bonjour,
Actuellement je prends de la Quetiapine150mg , pour des insomnies chroniques , du coup j'ai le cerveau au ralenti. Je voudrais savoir si je peux prendre du ginkgo Biloba pour ma mémoire. Je ne suis pas sous anticoagulants. Je prends aussi du Levothyrox.
Bonjour
L'extrait de Ginkgo biloba est compatible avec vos autres médicaments.
Bonjour,
En j'ai fait une cure à base de gélules de Ginko Biloba pour des problèmes hémorroïdaires en juillet 2021. La posologie était de 3 gélules par jour (à chaque repas) dosées à 200 mg d'extrait sec de feuilles. Au bout de 5 semaines de traitement, j'ai subitement manifesté une épistaxis abondante de la narine gauche qui a duré une quinzaine de minutes, que j'ai pu stopper moi-même par un point compressif de la narine. Le lendemain un saignement plus léger est survenu, j'ai donc pris la décision de stopper mon traitement. Suite à cela aucune autre crise d'épistaxis n'est apparue. Par expérience je sais mes cavités nasales sensibles aux anti-coagulents, par exemple il m'est impossible de prendre de l'aspirine sans constater dans les heures qui suivent des phénomènes d'épistaxis.
Célia-Violaine B.
Bonjour,
Ce problème ne figure pas dans les documents que nous avons consultés, comme étant potentiellement en rapport avec la prise de ce médicament. Parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien. Vous pouvez aussi déclarer vous-même cet effet indésirable potentiel sur le site : https://signalement.social-sante.gouv.fr/psig_ihm_utilisateurs/index.html#/accueil