Le gingembre est une plante utilisée depuis des siècles en Asie, en cuisine comme en médecine traditionnelle. En phytothérapie, il est utilisé pour lutter contre les nausées et les vomissements, pour stimuler la production de bile par le foie et pour faciliter la digestion.
Origine et usages du gingembre
Le gingembre (Zingiber officinale) est une plante rampante originaire d’Asie du Sud-Est. Il est utilisé depuis plus de 6 000 ans dans la cuisine, ainsi que dans les médecines asiatiques et indiennes. Le commerce du gingembre était déjà florissant sous l’Empire romain.
En phytothérapie, on utilise son rhizome (tige souterraine) qui est épluché, lavé, cuit et séché avant d'être réduit en poudre. Le gingembre est proposé pour prévenir les nausées et les vomissements dans une grande variété de situations : mal des transports, mal de mer, réveil post-chirurgical, chimiothérapie anticancéreuse, grossesse, etc. Le gingembre est également proposé pour stimuler la production et la sécrétion de bile, en cas de digestion difficile. Son huile essentielle est parfois utilisée en application locale contre les douleurs de l'arthrose (rhumatismes).
Les autres usages traditionnels du gingembre |
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Le gingembre est également proposé en cas de douleurs dentaires, de migraines, d’insomnies, d’hémorroïdes ou de flatulences. En médecine traditionnelle asiatique, il est considéré comme un tonique général et s’emploie aussi contre les rhumes et les maladies respiratoires. |
Comment le gingembre agit-il ?
Le rhizome de gingembre contient des essences (responsables de son arôme) ainsi que des sesquiterpènes, des alcools monoterpéniques, des citrols et des phénols. Parmi ceux-ci, les gingérols et les shogaols sont considérés comme responsables des propriétés anti-nauséeuses du gingembre en agissant directement sur la muqueuse de l’estomac. Ces substances pourraient être également à l’origine des effets stimulants du gingembre sur la sécrétion de salive, de sucs gastriques et de bile.
Quelques autres plantes utilisées pour stimuler la production de bile |
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Quelle efficacité pour le gingembre ?
L’efficacité du gingembre a surtout été étudiée dans la prévention des nausées et des vomissements. Ses effets sur la digestion sont mal documentés et reposent essentiellement sur la tradition.
De nombreuses études contrôlées avec placebo ont démontré l’efficacité du gingembre dans la prévention et le traitement des nausées dues au mal des transports ou au mal de mer. Dans le cadre des nausées faisant suite à une intervention chirurgicale, plusieurs études ont évalué l’efficacité du gingembre, en particulier après des interventions gynécologiques mineures. Les résultats de ces études sont discordants, mais justifient de poursuivre les études dans ce domaine.
Une étude clinique contrôlée a montré que le gingembre pouvait soulager les nausées provoquées par une chimiothérapie anticancéreuse. Des études sont en cours pour confirmer ce résultat préliminaire. Dans le cadre des nausées liées à la grossesse, deux études avec placebo ont montré à la fois une efficacité certaine du gingembre et une absence d’effets négatifs sur la grossesse et le fœtus.
Enfin, les études portant sur l’application locale d’huile essentielle de gingembre sur les articulations douloureuses n’ont pas obtenu de résultats probants.
Ce qu’en pensent les autorités de santé
... l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé reconnaît comme « cliniquement justifié » l’usage du gingembre dans « la prévention des nausées et des vomissements dus au mal des transports et au mal de mer, ainsi que ceux liés à une intervention chirurgicale ou à la grossesse ». Elle reconnaît comme « traditionnel » son usage dans le traitement « des troubles digestifs, du rhume et de la grippe, de la perte d’appétit et comme anti-inflammatoire dans les migraines et les douleurs musculaires ou articulaires ».
... la Commission E
La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage du gingembre dans « le traitement des troubles digestifs et la prévention du mal des transports ».
... l’ESCOP
La Coordination scientifique européenne en phytothérapie reconnaît l’usage du gingembre dans « la prévention des nausées et des vomissements dus au mal des transports, ou à la suite d’interventions chirurgicales mineures ».
Comment utiliser le gingembre ?
Formes et dosage du gingembre
Le gingembre s’utilise frais ou séché, ou sous forme de poudre ou de jus (obtenu avec une centrifugeuse ménagère). En cas de nausée, on peut mâchonner une tranche de gingembre frais ou faire une infusion (une tranche de rhizome frais ou 0,5 à 1 g de rhizome séché dans une tasse d’eau bouillante). Dans le cadre de la prévention du mal des transports, la prise de gingembre doit avoir lieu une demi-heure à une heure avant le départ.
Contre-indications du gingembre
Le gingembre est déconseillé en cas d’obstruction des voies biliaires (calculs).
Effets indésirables et surdosage du gingembre
Les effets indésirables du gingembre sont des brûlures d’estomac en cas de doses élevées. Un surdosage se traduit par des crampes de l’estomac et de l’intestin.
Interactions du gingembre avec d’autres substances
Les produits contenant du gingembre pourraient interagir avec les médicaments fluidifiants du sang, ainsi qu’avec les plantes aux propriétés anticoagulantes (ail, curcuma, ginkgo, ginseng, éleuthérocoque, kava, fève tonka, etc.).
Gingembre, grossesse et allaitement
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) admet l’usage du gingembre dans le traitement des nausées liées à la grossesse, à la dose de 250 mg de rhizome séché, en infusion quatre fois par jour. Cette dose correspond à 10 g de gingembre frais par jour (une tranche de 6 à 7 mm d’épaisseur).
En dépit des deux études cliniques qui fondent les recommandations de l'OMS, la Commission E allemande et l'ESCOP contre-indiquent l'usage du gingembre pendant la grossesse. Dans le doute, les femmes enceintes qui souhaitent essayer de prévenir leurs nausées en consommant du gingembre doivent demander conseil à leur médecin.
Les femmes qui allaitent devraient s’abstenir de prendre du gingembre, hors usage alimentaire.
Le gingembre chez les enfants
L’usage du gingembre chez les enfants de moins de six ans est déconseillé par l’Organisation mondiale de la santé. Passé cet âge, une étude a montré l’intérêt du gingembre pour réduire les nausées liées à un excès de corps cétoniques dans le sang (par exemple chez les enfants qui s’alimentent insuffisamment suite à un problème de santé).
L'avis du spécialiste sur le gingembre |
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Le gingembre fait partie des nombreuses plantes digestives qui sont également des ingrédients culinaires essentiels : fenouil, coriandre, menthe, cumin, genièvre, etc. Même si cela n'est quasiment plus le cas dans les pays industrialisés, l'alimentation fait toujours partie intégrante de la médecine traditionnelle de nombreuses cultures, où la frontière entre épices et plantes médicinales est difficile à définir. |
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