La tuberculose est une des maladies infectieuses des plus meurtrières, avec plus de deux millions de morts chaque année. L’Afrique et l’Asie du Sud-est sont les plus touchées et les pays industrialisés ne sont pas épargnés. En France, le nombre de nouveaux cas s’élève à environ 5 500 chaque année, entraînant près de 700 décès. Le vaccin permet surtout d'éviter les formes sévères de la maladie chez l’enfant.
Que penser du vaccin BCG ?
La tuberculose est une infection due à une bactérie très résistante, le bacille de Koch. La contamination a lieu lors de contacts répétés avec une source de bacilles, un environnement contaminé ou une personne malade. La maladie évolue différemment selon les cas. Le plus souvent, dans les pays industrialisés, il s’agit d’une infection (une « primo-infection » qui guérit spontanément) et permet de développer une immunité. Mais le bacille de Koch peut parfois échapper au système immunitaire. La bactérie peut alors infecter divers organes, les poumons, les reins, les os, le cerveau, etc. Il existe plusieurs facteurs aggravants : l’alcoolisme, la dénutrition, un déficit immunitaire lié à une maladie (sida, cancer, par exemple) ou à un traitement (chimiothérapie). Les malades atteints de tuberculose doivent subir de très longs traitements antibiotiques pouvant durer plusieurs années. Certaines populations sont plus touchées, celles des immigrants, des sans-logis, des toxicomanes ou des détenus, par exemple.
Le vaccin BCG doit ses initiales au bacille de Calmette et Guérin, un bacille tuberculeux rendu inoffensif qui permet de stimuler sans danger l’immunité. Néanmoins, son efficacité n’est pas totale et il évite surtout les formes sévères de la maladie chez l’enfant (en particulier les méningites).
Qui vaccine-t-on avec le vaccin BCG ?
Depuis le 11 juillet 2007, l'obligation de vaccination par le BCG chez l'enfant et l’adolescent est suspendue au profit d'une recommandation forte de vaccination des enfants les plus exposés à la tuberculose, c’est-à-dire ceux qui répondent au moins à l'un des critères suivants :
- enfant né dans un pays où la tuberculose est répandue ;
- enfant dont au moins l'un des parents est originaire de l’un de ces pays ;
- enfant devant séjourner au moins un mois d’affilée dans l’un de ces pays ;
- enfant ayant des antécédents familiaux de tuberculose (parents ou frères et sœurs) ;
- enfant résidant en Ile-de-France ou en Guyane ;
- enfant dans toute situation jugée par le médecin à risque d'exposition au bacille tuberculeux notamment les enfants vivant dans des conditions de logement défavorables (habitat précaire ou surpeuplé) ou des conditions socio-économiques précaires, ainsi que ceux en contact régulier avec des adultes originaires d’un pays où la tuberculose est répandue.
Concernant la vaccination des professionnels de santé, le décret suspendant l’obligation de vaccination contre la tuberculose des professionnels de santé a été publié le 1er mars 2019. Ainsi la vaccination par le BCG n’est plus exigée lors de la formation ou de l’embauche de ces professionnels.
Les régions à forte incidence de tuberculose |
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Les zones géographiques à forte incidence tuberculeuse sont :
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La vaccination par le BCG en pratique
Lorsqu’elle est nécessaire, la vaccination par le BCG doit être réalisée si possible à partir de l’âge de 1 mois et idéalement au cours du 2e mois, à l’exception des nourrissons de Guyane, de Mayotte ou ayant une personne de leur entourage atteint de tuberculose. Dans ce cas, la vaccination doit être pratiquée à la naissance. La vaccination peut être réalisée jusqu’à l’âge de 15 ans. Une intradermoréaction (IDR) à la tuberculine préalable à la vaccination n’est plus recommandée chez les enfants de moins de 6 ans, sauf s’ils ont résidé plus de 1 mois dans un pays à forte incidence de tuberculose. La revaccination ainsi que les tests tuberculiniques systématiques de contrôle n'ont plus lieu d'être pratiqués (arrêté du 13 juillet 2004).
Le vaccin BCG est un vaccin vivant atténué. Il est composé de bacilles tuberculeux vivants, mais affaiblis. Il est administré par voie intradermique sur la face externe du bras gauche. Il ne doit jamais être utilisé chez les personnes infectées par le VIH. Chez les enfants nés de mère séropositive, la vaccination ne doit pas être pratiquée avant de s'être assuré de l'absence d'infection de l'enfant par le VIH.
Des pénuries successives de vaccin BCG
Depuis quelques années, certains vaccins, dont le vaccin contre la tuberculose, font l’objet de tensions d’approvisionnement en France. Cette situation a amené les autorités de santé, pour les périodes de pénurie, à autoriser l’importation de vaccin et à faire des recommandations spécifiques qui définissent les populations prioritaires à vacciner et les schémas de vaccination alternatifs.
Le vaccin contre la tuberculose, le vaccin BCG SSI, est en rupture de stock pour une durée indéterminée. Un vaccin contre la tuberculose est importé en France, pour répondre aux besoins de vaccination des enfants à risque élevé de tuberculose. Il ne peut pas être obtenu en pharmacie de ville ; il est uniquement mis à disposition des centres de PMI, des centres de lutte antituberculeuse (CLAT), des maternités et des centres de vaccination qui peuvent regrouper les vaccinations. Il se présente sous forme de flacons multidoses à reconstituer avant emploi.
Les enfants qui doivent être vaccinés en priorité sont les enfants âgés de moins de 5 ans qui présentent un facteur de risque lié à leur environnement ou leurs proches (notamment un antécédent familial de tuberculose ou des liens avec un pays où la tuberculose est très fréquente). Les enfants vivant en Ile-de-France ne sont plus prioritaires pour la vaccination, en l’absence d’autres facteurs de risque. Les enfants nés à Mayotte ou en Guyane restent prioritaires.
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