La poliomyélite est une infection virale d’une partie de la moelle épinière. Véritable fléau responsable de très nombreux handicaps moteurs, cette maladie a presque été éradiquée des pays industrialisés par la vaccination. Pour maintenir ce succès, le vaccin reste nécessaire chez l’enfant comme chez l’adulte.
Pourquoi vacciner contre la poliomyélite ?
La poliomyélite est due à un virus qui se multiplie dans les selles des personnes infectées. La contamination se fait par la bouche à partir d’eau ou d’aliments contaminés. De l’intestin, le virus passe dans le sang puis dans la moelle épinière où il va provoquer une inflammation plus ou moins sévère et de durée variable. Au bout de quelques jours, la personne contaminée développe des symptômes semblables à ceux de la grippe (fièvre et courbatures) associés à des vomissements et à de violentes douleurs dans les reins et le dos. Lorsque les paralysies apparaissent (dans environ quatre cas sur mille), elles touchent le plus souvent les jambes et tendent à remonter progressivement le long du corps jusqu’à, parfois, empêcher la respiration. La guérison est soit rapide, soit très lente avec d’importantes séquelles pouvant aller jusqu’à la paralysie permanente.
La vaccination contre la poliomyélite permet de prévenir efficacement la maladie et entraîne peu d’effets indésirables (douleur au point d’injection, par exemple). Si la poliomyélite a disparu en France, elle reste présente dans de nombreuses régions du monde. Pour cette raison, et considérant la gravité de la maladie, la vaccination systématique est donc toujours aussi indispensable : il est important de respecter le calendrier de vaccination, chez l’enfant comme chez l’adulte.
La vaccination contre la poliomyélite est obligatoire pour tous les nourrissons et pour les professionnels de santé en France.
Les rappels chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte sont indispensables pour obtenir une protection à long terme.
Le vaccin contre la poliomyélite
Actuellement, en France, seul le vaccin injectable contre la poliomyélite est utilisé. Il est constitué de virus inactivés (tués). Ce vaccin est toujours présent dans des formes combinées de vaccins qui permettent de limiter le nombre d'injections. Il est ainsi associé aux vaccins :
- contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche ;
- contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, le Hib avec ou sans l’hépatite B pour la vaccination des nouveau-nés.
Le vaccin contre la poliomyélite seul (Imovax Polio) et le vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (REVAXIS) ne sont plus disponibles en France.
La vaccination contre la poliomyélite en pratique
La vaccination contre la poliomyélite est pratiquée chez le nourrisson avec un vaccin combiné. Elle comporte deux doses, injectées à l'âge de 2 mois et de 4 mois, suivies d'une 3e dose à 11 mois.
Des rappels du vaccin sont recommandés ensuite tout au long de la vie :
- chez l'enfant à 6 ans, en association avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche ;
- chez l'adolescent entre 11 et 13 ans, avec un vaccin combiné contenant des doses réduites d’anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux ;
- chez l’adulte à 25 ans, à 45 ans, à 65 ans, puis tous les 10 ans chez les adultes de plus de 65 ans. Ces rappels se font avec un vaccin à doses réduites d'anatoxine diphtérique.
Les recommandations pour les voyageurs
En 2021, la poliomyélite dite "sauvage" n'est plus présente que dans deux pays : l'Afghanistan et le Pakistan. Dans certains pays où la couverture vaccinale est faible, il arrive qu'il y ait des cas de poliomyélite dite "vaccinale". Dans ce cas, le virus atténué utilisé dans certains types de vaccins circule parmi les personnes non vaccinées (via les eaux usées contaminées par le virus atténué) et, après au moins 12 mois de circulation, retrouve une partie de son pouvoir infectieux. Ces cas sont rares et rapidement contrôlés. L'abandon progressif des vaccins atténués devrait permettre, enfin, l'éradication de la poliomyélite.
En 2021, les pays où circulent des poliovirus dérivés d’une souche vaccinale sont l'Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, la Malaisie, la Mali, le Niger, le Nigeria, les Philippines, la Somalie, le Sud Soudan, le Soudan, le Togo, le Yémen et la Zambie. De plus, cette forme de poliomyélite est toujours possible en Chine, en Indonésie, au Mozambique, au Myanmar et en Papouasie Nouvelle-Guinée.
Les recommandations pour les voyageurs se rendant dans un pays où circule le virus sauvage ou le virus dérivé d’une souche vaccinale sont les suivantes :
- si la durée du séjour est inférieure à 4 semaines, il n’y a rien à faire si la vaccination contre la poliomyélite est à jour selon le calendrier vaccinal français. Si ce n’est pas le cas, une dose de rappel est nécessaire avant le départ ;
- si la durée du séjour est de 4 semaines ou plus, une dose de vaccin contre la poliomyélite doit être administrée dans un délai de 4 semaines à 12 mois avant le départ, même si les personnes sont à jour de leur vaccination. L’administration d’une dose de rappel permet de renforcer l'immunité de la muqueuse intestinale et d’empêcher le portage du poliovirus. Si le séjour dure plus de 12 mois, un 2éme rappel peut être exigé avant de quitter le pays.
Enfin, certains pays où ne circulent pas de poliovirus exigent également une vaccination ou l’administration d’une dose de rappel à l’entrée sur leur territoire.
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