En France, le nombre de cas d’hépatite B, une des hépatites virales, a doublé en dix ans : aujourd’hui, plus de 280 000 personnes sont atteintes par la maladie. Cette infection devient chronique et entraîne des troubles graves du foie dans 10 % des cas chez les adultes et dans 90 % des cas chez les enfants. Il existe un vaccin efficace, dont l’image a été ternie par une polémique au sujet de son innocuité.
Pourquoi vacciner contre l’hépatite B ?
L’hépatite B est due à un virus qui se transmet principalement par voie sexuelle ou sanguine, par l’intermédiaire des sécrétions ou liquides corporels (sang, sperme, sécrétions vaginales, salive et liquides issus d’une plaie), mais aussi de la mère à l’enfant pendant l’accouchement ou lors de l’allaitement. Cette infection est bénigne dans la majorité des cas. Néanmoins, dans environ 10 % des cas chez les adultes, elle devient chronique et provoque des dommages sérieux au niveau du foie (dégénérescence et cancer). Des traitements antiviraux existent pour traiter les personnes souffrant d’hépatite B chronique, mais ils ne sont pas toujours efficaces.
La vaccination contre l’hépatite B permet de prévenir efficacement la maladie. Le vaccin contre l’hépatite B existe depuis 1982. Il a été incriminé dans l’apparition de cas de sclérose en plaques (une maladie dégénérative des nerfs) chez de jeunes adultes à la suite d’une campagne de vaccination dans les années 1990. Même si les études menées par la suite semblent disculper le vaccin, les Français restent méfiants à son propos.
Le vaccin de l’hépatite B est particulièrement intéressant chez le nourrisson : il est bien toléré (les cas d’atteinte neurologique évoqués après la vaccination chez des adolescents n’ont jamais été observés lors de la vaccination chez l’enfant de moins de 2 ans), efficace (le taux de protection contre l’hépatite B est de 99 % si le vaccin est effectué avant 15 ans) et la durée de protection est longue (la protection dure toute la vie si la vaccination est faite avant l’âge de 20 ans).
Qui vaccine-t-on contre l’hépatite B ?
La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire pour tous les nourrissons de plus de 2 mois nés après le 1er janvier 2018 et pour les professionnels de santé et les étudiants en filière médicale et paramédicale.
Elle est recommandée pour les enfants et les adolescents de moins de 16 ans non encore vaccinés et pour les personnes qui présentent un risque élevé de contracter la maladie : personnes ayant des comportements à risque (partenaires sexuels multiples, usagers de drogues par voie intraveineuse) ainsi que les personnes incarcérées, sans domicile fixe, originaires d’Afrique subsaharienne, etc.
Les enfants nés d’une mère atteinte d’hépatite B active reçoivent un vaccin dans les vingt-quatre heures suivant la naissance, accompagné d’anticorps contre cette maladie.
Les vaccins contre l’hépatite B
Les vaccins contre l’hépatite B sont composés d'antigènes du virus. Parmi les différents vaccins utilisés pour la vaccination contre l'hépatite B, on trouve :
- Des vaccins combinant l’hépatite B avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche et les infections à Haemophilus influenzae. Ils ont été développés spécialement pour les nourrissons. Ils permettent de limiter le nombre d’injections. Ils peuvent provoquer des réactions locales (rougeur, douleur au point d’injection) ou de la fièvre. Ces réactions apparaissent généralement 24 à 48 heures après la vaccination et disparaissent rapidement.
- Des vaccins contre l’hépatite B seule avec des dosages Adultes et Enfants.
- Un vaccin combinant l’hépatite A et l’hépatite B qui peut être utile pour la vaccination des voyageurs.
Quand vacciner contre l’hépatite B ?
Chez le nourrisson, la vaccination contre l'hépatite B comporte trois injections. Elle est pratiquée à l'âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois en même temps que le vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, les infections à Hib et la coqueluche. Sauf situation particulière, aucun rappel n’est nécessaire après ces trois injections.
Pour les enfants qui n'ont pas été vaccinés dans la petite enfance, une vaccination complète peut toujours être effectuée avec un schéma classique en trois injections (première et deuxième injection espacées d’un mois, deuxième et troisième injection espacées d’au moins 5 mois) ou, pour les adolescents de plus 11 ans, en deux injections espacées d'au moins 6 mois.
Une vaccination précoce peut être pratiquée sur les enfants de mères porteuses du virus de l’hépatite B, avec une dose de vaccin et d’immunoglobulines antihépatite B dans les vingt-quatre heures après la naissance, puis avec deux doses à 1 mois et 6 mois. Des prises de sang sont effectuées à sept et douze mois pour vérifier l’immunité.
Les recommandations en cas de pénurie de vaccin
Depuis quelques années, certains vaccins, dont les vaccins contre l’hépatite B, font l’objet de tensions d’approvisionnement en France. Cette situation a amené les autorités de santé à faire des recommandations spécifiques qui définissent les populations prioritaires à vacciner et les adaptations de la stratégie vaccinale pendant la pénurie.
En cas de tension d’approvisionnement en vaccin contre l’hépatite B, la vaccination doit être réservée aux personnes prioritaires telles que les professionnels de santé soumis à l’obligation vaccinale. Les personnes nécessitant une vaccination contre l’hépatite A et l’hépatite B doivent utiliser le vaccin combiné. La troisième dose du schéma de vaccination peut être reportée après la période de pénurie ; un dosage d’anticorps anti-HBS permet de déterminer si la protection est effective.
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