Au moment de prescrire un traitement, le médecin doit faire un choix parmi les médicaments disponibles et décider de sa durée d’application. Si ce choix est motivé par les symptômes observés, l’état de santé général et le mode de vie du patient, il l’est également par les caractéristiques des médicaments et les recommandations officielles.
Le choix du médicament
Le choix d’un médicament adapté au cas du patient est le fruit d’une analyse complexe. La mise en place d’un traitement est un acte qui requiert autant de connaissances et d’expérience que le diagnostic de la maladie.
Selon les symptômes
Certains symptômes peuvent orienter le choix d’un traitement. Par exemple, dans le cas d’une dépression provoquant des insomnies, le médecin choisira plutôt un médicament antidépresseur sédatif qui aidera le patient à retrouver le sommeil.
Selon l’état de santé
Lors de sa prescription, le médecin tient compte de l’âge du patient, de son état de santé et de l’éventuelle présence d’autres maladies. A un patient âgé, il pourra décider de prescrire des doses plus faibles qu’à un adulte plus jeune. De même, un patient souffrant d’une maladie des reins bénéficiera d’une posologie adaptée à sa capacité d’élimination du médicament.
Selon la sensibilité du patient
Certains patients manifestent une sensibilité particulière à certaines familles de médicaments. Si cette sensibilité est connue, le médecin doit en être informé. Lorsqu’un médicament a déjà entraîné une réaction allergique ou une intolérance chez une personne donnée, il est probable que celle-ci ne tolérera aucun autre médicament de la même famille chimique. Dès lors, le médecin prescrira de préférence un médicament d’une autre famille.
Selon le mode d’administration
Les médicaments sont présentés sous diverses formes, et le médecin choisit la plus adaptée à son patient. Certains traitements ou certaines formes sont réservés à l’usage hospitalier, ou doivent être prescrits par un service hospitalier.
Les comprimés et les gélules sont d’une utilisation commode. Afin de limiter le risque d’oubli, le médecin prescrit lorsque c’est possible des médicaments en une seule prise quotidienne. Il peut aussi proposer des comprimés dits orodispersibles, d’absorption plus facile que les comprimés enrobés. Placés sur la langue, ils fondent en quelques secondes ou peuvent aussi bien se dissoudre dans un verre d'eau ou dans une autre boisson. Les gouttes peuvent être pratiques pour les enfants ou les personnes ayant des difficultés à avaler les comprimés et les gélules.
Enfin, certains médicaments existent sous des formes injectables. Celles-ci sont de deux types : les formes à action rapide et les formes retard à libération prolongée. Les injections à action rapide sont utiles lorsque le médecin recherche une action immédiate, car elles opèrent dans un délai de 15 à 30 minutes. Les formes retard à libération prolongée ont une durée d’action qui, selon les médicaments, peut aller de quelques semaines à plusieurs mois voire une année. Elles évitent aux patients le souci quotidien de la prise de comprimés.
Selon les effets indésirables
Le médecin privilégie les médicaments entraînant peu d’effets indésirables, ou dont les effets sont faciles à soulager. Leur apparition est parfois difficile à prévoir, car elle dépend de la sensibilité de chaque patient.
Selon le mode de vie
Pour qu’il soit pris régulièrement sans gêner la vie quotidienne, un traitement doit pouvoir s’intégrer facilement dans l’emploi du temps du patient. L’exercice de certaines professions impose des horaires particuliers, ou une grande vigilance. Le médecin cherche alors à adapter sa prescription à ces contraintes. Si un traitement est incompatible avec certains aspects du mode de vie du patient, il est important de le signaler rapidement au médecin. Une alternative est souvent possible.
Princeps ou génériques ?
Certains médicaments prennent plusieurs formes commerciales : la marque originale du laboratoire qui a développé le produit (la marque princeps) et les formes génériques établies lorsque le brevet du médicament tombe dans le domaine public. Les génériques possèdent le même principe actif, et donc strictement la même efficacité que le princeps. Ils coûtent souvent moins cher. Un médecin peut décider de prescrire un générique à la place du princeps. S’il prescrit le princeps, le pharmacien peut décider de lui substituer un de ses génériques - sauf si le médecin l’a expressément refusé sur l’ordonnance. De nombreux médicaments sont disponibles sous forme générique.
En cas de grossesse ou d’allaitement
La prescription d’un traitement nécessite des précautions particulières lors de la grossesse et de l’allaitement. En cas de grossesse, le médecin fait une évaluation comparative des bénéfices attendus du traitement et des risques encourus par la mère et l’enfant à naître. Il fonde également son choix sur les recommandations officielles, sur son expérience clinique et celle de ses confrères. Après la naissance, un traitement nécessaire pour la mère peut se révéler incompatible avec l’allaitement ; le médecin pourra proposer une alternative d’allaitement artificiel.
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