Quelles sont les causes de la grippe ?
La grippe est causée par les virus influenza, classés en 3 groupes : A, B et C. Les plus fréquents sont ceux du groupe A. Ces virus évoluent régulièrement. Ils se transmettent aisément d’une personne à l’autre par les minuscules gouttelettes projetées dans l’air en éternuant ou en toussant. Ils peuvent également être transmis par contact avec des objets souillés (poignée de porte, téléphone…) par une personne malade. C’est notamment pour cela qu’ils se manifestent plus fréquemment à la mauvaise saison où les locaux sont moins aérés et où nous vivons les uns près des autres dans des milieux confinés, ce qui facilite la contagion.
La période d'incubation du virus de la grippe dure de 24 à 48 heures. Après cette période d'incubation, les premiers symptômes apparaissent. Une personne grippée est contagieuse pendant environ six jours, y compris le jour qui précède le début de ses symptômes.
La grippe H1N1 de l’hiver 2009-2010
La grippe H1N1 a touché des millions de personnes entre 2009 et 2010. Le virus responsable de cette grippe était différent du virus A(H1N1) de la grippe saisonnière de l’époque car il contenait des gènes d’origine porcine, aviaire et humaine. Il a diffusé très rapidement et l’épidémie a été qualifiée de pandémie par l’OMS.
Les symptômes de la grippe H1N1 étaient identiques à ceux de la grippe saisonnière : fièvre, courbatures, toux, fatigue, mal de gorge, écoulement nasal, éventuellement nausées, vomissements ou diarrhée. La grande majorité des cas confirmés lors de la pandémie de 2010 a présenté des symptômes modérés. Cependant, des formes graves nécessitant une prise en charge en réanimation ont été observées chez l’adulte jeune, alors que les personnes âgées qui avaient été en contact avec des souches virales proches par le passé ont été moins touchées.
Le mode de transmission de la grippe H1N1 est le même que celui de la grippe saisonnière. Des vaccins ont été développés dans les mois qui ont suivi l’émergence du virus.
La grippe, une maladie sous surveillance |
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La grande instabilité des virus de la grippe et leur capacité à se propager ont conduit les autorités sanitaires internationales à mettre en place depuis 1952 une surveillance épidémiologique et virologique de la grippe. Il existe en France un système de surveillance de la grippe assuré par l'agence nationale de santé publique (Santé publique France). Le dispositif repose sur un réseau de médecins de ville (médecins généralistes, pédiatres, etc.) et de médecins hospitaliers, urgentistes, etc. Ils fournissent pendant la période d’épidémie le décompte du nombre de malades reçus, le type de virus incriminé, les complications observées. Ces données sont rassemblées et un bulletin hebdomadaire, consultable sur le site de Santé publique France, est publié chaque semaine. |
Et la grippe aviaire ?
La grippe aviaire (également appelée « influenza aviaire ») est une infection respiratoire des oiseaux due à des virus Influenza de type A, comme pour certaines grippes humaines. Comme celles-ci, les variants à l’origine des épidémies de grippe aviaire changent régulièrement. En France, par exemple, en 2017, il s’agissait du variant H5N8. Depuis 2021, il s’agit du variant H5N1.
La grippe aviaire touche tous les oiseaux mais certaines espèces sont plus à risque de formes sévères, souvent mortelles : les canards, les oies, les cygnes, les mouettes, les goélands, mais aussi les rapaces et les échassiers.
Les virus de la grippe aviaire sont extrêmement contagieux. Au début d’une épidémie, ils se transmettent des oiseaux sauvages aux oiseaux domestiques par contact direct. Ensuite, il peut y avoir transmission entre les élevages via les fientes et le fumier, mais aussi par transport involontaire de matières infectieuses par les personnes, le matériel d’élevage, les véhicules, etc. Pour empêcher ces transmissions, il est nécessaire d’éliminer tous les oiseaux d’un élevage, de désinfecter l’exploitation agricole, de définir un périmètre d’isolement autour de celle-ci et de contrôler les mouvements de personnes ou de véhicules entre les élevages (avec des mesures de désinfection drastiques).
Il existe des cas de transmission de la grippe aviaire à l’homme. Cette transmission est rare et se fait au sein des élevages par le biais d’aérosols (les excrétions respiratoires des oiseaux infectés, ou leurs fientes séchées pulvérisées). Il n’y a pas de transmission par les viandes ou les produits alimentaires issus des oiseaux. Chez l’homme, les symptômes sont semblables à ceux de la grippe humaine mais le risque de complications est élevé : troubles respiratoires sévères, voire fatals. Le traitement vise avant tout à soulager les symptômes, même si certains antiviraux peuvent également être utilisés.
La capacité d’un virus de la grippe aviaire à infecter l’homme varie selon les variants. Elle est plus importante pour les souches H5N1 (environ 1000 cas et 500 décès dans le monde depuis 2003, aucun en France à ce jour) et H7N9 (environ 1600 cas et 600 décès dans le monde depuis 2013). Ces chiffres sont modestes si l’on considère le nombre d’oiseaux victimes de la grippe aviaire pendant cette période (probablement plusieurs centaines de millions). La très vaste majorité des cas de transmission chez l’homme ont eu lieu en Asie.
Depuis le printemps 2024, les États-Unis connaissent une épidémie de virus Influenza A(H5N1) dans certains élevages bovins laitiers et de volailles (début 2025, plus de 900 élevages touchés dans 16 États). En 2024, les autorités de santé américaines ont identifié un total de 66 cas d’infections humaines dues à ce virus, essentiellement des personnes en contact avec des animaux infectés. Un seul décès a été recensé, chez une personne fragile.
À noter, il n’a pas été décrit de cas de transmission interhumaine de ces virus : les personnes malades n'ont pas transmis le virus de la grippe aviaire à leur entourage.
Commentaires
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Bien que rares des transmissions de virus aviaires entre humain ont été décrites de façon convaincantes , voir par exemple Herstal Eurosurveillance 2014
le risque deviendrait majeur si des mutations rendaient des virus aviaires plus aptes à pénétrer dans les cellules humaines
Merci beaucoup.