Mise à jour : 05 septembre 2024
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Quels sont les symptômes du Covid long ?

Plus de 200 symptômes distincts ont été rapportés par les personnes qui souffrent de Covid long. Bien sûr, chaque patient ne ressent pas l’ensemble de ces symptômes et tous ces symptômes ne sont pas forcément liés au Covid long. En général, ceux-ci concernent plusieurs organes. Leur sévérité est variable selon les patients et fluctuante dans le temps. Les symptômes les plus couramment signalés comme ayant un impact sur la vie quotidienne sont :

  • un épuisement, souvent aggravé à l’effort (physique ou intellectuel, voir encadré) ;
  • des symptômes cardiorespiratoires (en particulier, l’essoufflement ou la tachycardie) ;
  • une diminution de la capacité à raisonner, se concentrer et à se souvenir, avec une grande fatigabilité, parfois pendant plusieurs jours, après avoir accompli des tâches mentales usuelles (le « brouillard cérébral »).

Parmi les autres types de symptômes, ceux le plus souvent rapportés sont les problèmes oculaires (picotements, sécheresse, troubles de la vision, etc.), dermatologiques (urticaire, couleur rouge violacée des mains ou des pieds, pseudo-engelures, etc.), les chutes de cheveux ou les acouphènes.

Qu’appelle-t-on exacerbation des symptômes post-effort ?

Chez certaines personnes, le Covid long provoque une sensibilité particulière à l’effort physique ou mental : l’exacerbation des symptômes post-effort (ESPE), parfois appelée « crash » par les patients. La fatigue qui s’accompagne d’ESPE est particulièrement intense et handicapante. Elle se traduit par la sensation d’être exténué, écrasé par l’épuisement, au-delà des sensations de fatigue habituelles. Son intensité est disproportionnée à l’effort qui en est la cause : une tâche banale qui n’entraînait jusqu’alors pas la moindre fatigue peut déclencher une ESPE. L’accumulation d’exacerbations dont la récupération n’est pas complète aggrave le ressenti d’épuisement total.

En pratique, les ESPE se traduisent par l’apparition ou l’aggravation de symptômes physiques ou cognitifs à la suite d’un effort pouvant être minime :

  • physique : monter un escalier, faire le ménage, se doucher, marcher, s’habiller, se brosser les dents, suivre une séance de rééducation chez un kinésithérapeute, etc. ;
  • mental : lire, travailler sur son ordinateur, regarder un film, remplir un questionnaire ou faire un test, conduire, etc. ;
  • émotionnel : vivre un événement stressant (même s’il est heureux), interagir avec d’autres personnes (avec ou sans tensions), recevoir certains soins médicaux, etc.

Les ESPE surviennent parfois avec un délai de 2 ou 3 jours après l’effort et peuvent durer de quelques heures à quelques semaines, pendant lesquelles le repos n’est pas ressenti comme récupérateur.

Les symptômes d’ESPE sont extrêmement variés : fatigue, douleurs musculo-articulaires, troubles de l’attention ou de la mémoire, brouillard cérébral, essoufflement ou palpitations, mais aussi d’autres symptômes décrits pour le Covid long : symptômes pseudogrippaux, étourdissements, fourmillements, etc. En fait, tous les symptômes présents chez la personne peuvent être exacerbés par l’effort.
Le seuil d’apparition de ces exacerbations est variable d’une personne à l’autre, mais aussi d’une journée à l’autre pour une personne donnée, ou selon les situations particulières mentionnées précédemment, ce qui les rend difficile à prévoir et peut générer de l’anxiété.

Comment évolue le Covid long ?

Pour les personnes dont les symptômes post-Covid-19 persistent, plusieurs trajectoires d’évolution sont possibles. Globalement, la probabilité d’un rétablissement ou d’une amélioration significative des symptômes est plus élevée dans les 12 mois qui suivent l’infection aiguë. Si la majorité des patients qui ont encore des symptômes 4 semaines après l’épisode aigu voient leur état de santé s’améliorer rapidement, ceux qui présentent encore des symptômes 12 semaines après l’infection initiale connaissent une amélioration plus lente avec, pour certains, des rechutes régulières pendant 18 mois, voire plus.

La cohorte française ComPaRe Long-Covid a analysé l’évolution chez 2 197 patients ayant des symptômes persistant plus de 2 mois après l’épisode aigu. Cette étude a identifié trois types d’évolution :

  • 4 % des patients ont eu une amélioration relativement rapide de leurs symptômes au cours du temps (avec disparition complète des symptômes dans les 2 ans après leur apparition). Comparés aux autres patients, ces patients étaient plus jeunes ;
  • 91 % des patients avaient une amélioration lente de leurs symptômes au cours du temps (avec une réduction d’environ un quart du nombre de symptômes dans les 2 années suivant leur apparition) ;
  • 5 % des patients avaient des symptômes importants et persistants au cours du temps et sans amélioration. Ces patients étaient généralement âgés, fumeurs et avaient des antécédents de maladies impliquant plusieurs organes. Environ la moitié de ces personnes ont signalé des symptômes quotidiens, avec peu de changement au cours des 18 mois suivant l'apparition des symptômes.

La disparition des symptômes est plus longue chez les patients ayant été hospitalisés lors de l’épisode aigu. Une étude sur le sujet a été menée auprès des anciens combattants américains souffrant de Covid long (plus de 130 000 personnes comparées à presque 6 millions de personnes non infectées). Chez ces personnes, 77 symptômes persistants du Covid-19 ont été suivis pendant 2 ans. Au cours de cette période :

  • 69 % de ces symptômes (53 sur 77) ont disparu chez les personnes qui n’avaient pas été hospitalisées lors de l’infection aiguë. Pour nombre de ces symptômes, la résolution a eu lieu pendant les 6 premiers mois de suivi. Chez ces personnes, les symptômes persistants au-delà de la 1e année étaient plutôt gastro-intestinaux, musculaires ou neurologiques ;
  • 35 % de ces symptômes (27 sur 77) ont disparu chez les personnes qui avaient dû être hospitalisées.

Dans les deux groupes, environ un quart des symptômes toujours présents à 2 ans sont apparus au cours de la deuxième année de Covid long.

Quelles sont les complications du Covid long ?

Les symptômes du Covid long peuvent avoir un impact sévère sur la vie familiale, sociale et professionnelle. La qualité de vie des patients souffrant de Covid long est également diminuée par le fait, que face à l’absence de critères de diagnostic spécifiques au Covid long et du fait de la très grande variété des symptômes signalés, il leur est parfois difficile de faire reconnaître leur maladie comme telle, auprès de leurs proches, de leur employeur ou des professionnels de santé.

De plus, l’anxiété et la dépression, les incertitudes sur l’évolution de leur maladie, sur ses causes, ainsi que l’absence de traitements spécifiques, tout cela peut participer à la fragilisation des personnes concernées. L’impact sur leur vie affective, familiale et amicale, est important. Les conséquences en termes d’isolement social, de décrochage scolaire, d’arrêts maladie prolongés, de nécessité d’adaptation des conditions de travail, voire de précarisation sont réelles.

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