L’asthme est une maladie de longue durée qui peut être traitée efficacement pour permettre de mener une vie aussi normale et active que possible. L’objectif du traitement de fond est d’obtenir un contrôle de l’asthme et de retrouver une fonction pulmonaire optimale, avec des effets indésirables quasi inexistants, voire nuls.
Pourquoi prescrit-on un traitement de fond de l'asthme ?
En maintenant une ouverture optimale des bronches, les traitements de fond de l’asthme rétablissent le passage de l’air et donc améliorent la fonction respiratoire. Le traitement de fond permet aussi de prévenir l’apparition d’une insuffisance respiratoire permanente et invalidante.
Les médicaments prescrits dans le traitement de fond de l’asthme ont très peu ou pas du tout d’effets indésirables s’ils sont utilisés aux doses minimales efficaces (c'est-à-dire la dose la plus faible qui permet de contrôler efficacement l'asthme). Pour trouver ces doses minimales efficaces, une réduction progressive des doses est souvent proposée par paliers d’une durée de trois mois, une fois que l’asthme est contrôlé.
Tous les asthmatiques ont-ils besoin d'un traitement de fond ?
Le traitement de l'asthme est déterminé par la sévérité de la maladie : celle-ci est évaluée sur des critères cliniques (observation et interrogatoire du malade par le médecin) et fonctionnels respiratoires (résultats des épreuves fonctionnelles respiratoires, EFR).
On distingue plusieurs niveaux de traitement selon la sévérité de l’asthme. En principe, seules les personnes ayant un asthme intermittent (palier1), avec des crises très peu fréquentes, n’ont pas besoin d’un traitement de fond. Tous les autres asthmatiques devraient en revanche bénéficier d'un traitement de fond. Le tableau ci-dessous détaille les différents niveaux de traitement de fond chez l'adulte et l'adolescent de plus de 12 ans.
Stade de sévérité | Traitement de fond préférentiel | Autres options de traitement de fond |
Palier 1 Asthme intermittent |
Corticoïdes inhalés à faible dose à la demande + formotérol | Corticoïdes inhalés à faible dose + bronchodilatateur de courte durée d'action |
Palier 2 Asthme persistant léger |
Corticoïdes inhalés à faible dose + formotérol | Montélukast ou Corticoïdes inhalés à faible dose + bronchodilatateur de courte durée d'action |
Palier 3 Asthme persistant modéré |
Corticoïdes inhalés à faible dose + Bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques à longue durée d'action |
Corticoïdes inhalés à dose moyenne ou Corticoïdes inhalés à faible dose + Montélukast |
Palier 4 Asthme persistant sévère |
Corticoïdes inhalés à dose moyenne + Bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques à longue durée d'action |
Corticoïdes inhalés à dose moyenne ou forte + Montélukast ou Tiotropium |
Palier 5 Asthme persistant très sévère |
Traitement du palier 4 + Omalizumab, Benralizumab, Mépolizumab ou tiopropium (après réunion collégiale ou avis spécialisé) |
+ faible dose de corticoïdes en comprimé |
Sources : GINA (Global Initiative for Asthma), 2019.
Est-ce qu'un traitement de fond peut empêcher les crises d'asthme ?
Pour obtenir le contrôle de l’asthme, et donc éviter les crises, il est recommandé de :
- suivre régulièrement son traitement de fond, même après obtention d’une amélioration. Établi en fonction de la sévérité de l’asthme, ce traitement de fond quotidien a pour objectif de contrôler la maladie et de réduire considérablement les symptômes et le nombre de crises d’asthme ;
- consulter régulièrement son médecin traitant pour son asthme, même si celui-ci paraît contrôlé. La mesure du DEP et du VEMS permet, par ailleurs, de ne pas passer à côté d'une dégradation de la fonction respiratoire et entraîne, éventuellement, un réajustement du traitement de fond ;
- éviter l’exposition aux facteurs déclenchant ou aggravant l’asthme (tabagisme actif et passif, contact avec des animaux domestiques responsables d’une allergie, exposition à des irritants pouvant être d’origine professionnelle, etc.) ;
- prendre, dès l’apparition de symptômes (et sans attendre la survenue d’une vraie crise d’asthme), un traitement de la crise, c’est-à-dire un bronchodilatateur d'action rapide.
Comment savoir si son traitement de fond de l'asthme est efficace ?
Le bon contrôle d’un asthme est défini par :
- des symptômes absents ou minimes,
- une activité physique normale, y compris à l’effort,
- un sommeil normal,
- un nombre minimum de crises, c’est à dire ne perturbant pas la vie quotidienne,
- aucune consultation en urgence ou hospitalisation,
- une consommation nulle ou minimale de bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques d'action rapide,
- une fonction respiratoire optimale,
- des effets indésirables des médicaments minimes ou absents.
L’aggravation de l'asthme se manifeste par plusieurs symptômes :
- crises répétées ou inhabituelles,
- symptômes nocturnes,
- essoufflement pour des efforts habituellement bien supportés,
- augmentation du recours aux bronchodilatateurs d’action rapide, ceux-ci devenant de moins en moins efficaces,
- ces signes sont associés dans la grande majorité des cas, à une diminution du DEP.
Tous ces signes doivent alerter et faire consulter pour réajuster le traitement de l’asthme. Faute de quoi, l’évolution vers une crise sévère nécessitant l’hospitalisation est toujours possible. Il faut être particulièrement vigilant si l’asthme a déjà donné lieu à des hospitalisations.
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