Les VIDAL Recos sont des synthèses des recommandations thérapeutiques de l'ANSM, de la HAS et des sociétés savantes françaises et internationales, rédigées par le comité scientifique VIDAL et des experts du domaine.
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La maladie

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Diagnostic

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Quels patients traiter ?

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Objectifs de la prise en charge

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Prise en charge
Hypothyroïdie
Hypothyroïdie
1
Traitement de l'hypothyroïdie fruste avec TSH < 10 mUI/L :
L'évolution vers l'hypothyroïdie avérée n'est pas systématique et les répercussions cliniques sont inconstantes, non spécifiques, et généralement négligeables. Le traitement n'est donc pas justifié, sauf cas particuliers et sur avis spécialisé.
Les femmes enceintes ou prises en charge pour troubles de la fertilité font l'objet d'une prise en charge spécifique (voir Cas particuliers).
2
Posologie initiale de lévothyroxine (LT4)
Hypothyroïdie avérée sévère ou thyroïdectomie totale : débuter à 1,6 µg/kg/jour par jour chez les patients de moins de 65 ans et sans antécédents cardiovasculaires.
Hypothyroïdie avérée peu symptomatique : débuter à une dose inférieure (50-75 µg/jour).
Hypothyroïdie fruste, sujet âgé ou à risque cardiovasculaire : débuter à 25-50 µg/jour.
3
Situations nécessitant des précautions particulières
Sujets âgés ou à risque cardiovasculaire : la substitution d'une insuffisance thyroïdienne augmente le travail cardiaque, justifiant une faible posologie initiale, une augmentation progressive des doses ± un avis spécialisé (voir Cas particuliers).
Une consultation par un endocrinologue est recommandée dans les cas suivants : patient non équilibré, troubles de la fertilité, présence d'un nodule palpable ou d'un goitre, suspicion d'insuffisance thyréotrope. En dehors des cas particuliers, la prise en charge relève de la médecine générale.
4
Recherche de la dose cible
La dose cible de lévothyroxine (LT4) est celle qui permet d'améliorer les symptômes, puis de normaliser la TSH. La régression de la symptomatologie est progressive et la normalisation de la TSH très lentement progressive.
La posologie est adaptée, si nécessaire, par paliers successifs de 12,5-25 µg/jour (ou plus si l'hypothyroïdie est profonde). L'apparition de signes d'hyperthyroïdie (palpitations, tachycardie, insomnie, thermophobie, amaigrissement, diarrhée) signe un surdosage et doit faire diminuer la dose.
Une fois la dose cible obtenue, aucun ajustement n'est nécessaire, excepté en cas de prise de poids importante et en fonction de l'âge.
5
Surveillance sous traitement
Si le patient est bien équilibré, la surveillance est annuelle (interrogatoire, examen clinique et TSH). Le traitement est poursuivi à vie.
Si les symptômes persistent malgré une TSH normalisée, il faut se demander s'ils ne sont pas indûment attribués à l'hypothyroïdie. En cas d'hypothyroïdie fruste, l'indication du traitement doit être réévaluée.
1
Traitement de l'hypothyroïdie fruste avec TSH < 10 mUI/L :
L'évolution vers l'hypothyroïdie avérée n'est pas systématique et les répercussions cliniques sont inconstantes, non spécifiques, et généralement négligeables. Le traitement n'est donc pas justifié, sauf cas particuliers et sur avis spécialisé.
Les femmes enceintes ou prises en charge pour troubles de la fertilité font l'objet d'une prise en charge spécifique (voir Cas particuliers).
2
Posologie initiale de lévothyroxine (LT4)
Hypothyroïdie avérée sévère ou thyroïdectomie totale : débuter à 1,6 µg/kg/jour par jour chez les patients de moins de 65 ans et sans antécédents cardiovasculaires.
Hypothyroïdie avérée peu symptomatique : débuter à une dose inférieure (50-75 µg/jour).
Hypothyroïdie fruste, sujet âgé ou à risque cardiovasculaire : débuter à 25-50 µg/jour.
3
Situations nécessitant des précautions particulières
Sujets âgés ou à risque cardiovasculaire : la substitution d'une insuffisance thyroïdienne augmente le travail cardiaque, justifiant une faible posologie initiale, une augmentation progressive des doses ± un avis spécialisé (voir Cas particuliers).
Une consultation par un endocrinologue est recommandée dans les cas suivants : patient non équilibré, troubles de la fertilité, présence d'un nodule palpable ou d'un goitre, suspicion d'insuffisance thyréotrope. En dehors des cas particuliers, la prise en charge relève de la médecine générale.
4
Recherche de la dose cible
La dose cible de lévothyroxine (LT4) est celle qui permet d'améliorer les symptômes, puis de normaliser la TSH. La régression de la symptomatologie est progressive et la normalisation de la TSH très lentement progressive.
La posologie est adaptée, si nécessaire, par paliers successifs de 12,5-25 µg/jour (ou plus si l'hypothyroïdie est profonde). L'apparition de signes d'hyperthyroïdie (palpitations, tachycardie, insomnie, thermophobie, amaigrissement, diarrhée) signe un surdosage et doit faire diminuer la dose.
Une fois la dose cible obtenue, aucun ajustement n'est nécessaire, excepté en cas de prise de poids importante et en fonction de l'âge.
5
Surveillance sous traitement
Si le patient est bien équilibré, la surveillance est annuelle (interrogatoire, examen clinique et TSH). Le traitement est poursuivi à vie.
Si les symptômes persistent malgré une TSH normalisée, il faut se demander s'ils ne sont pas indûment attribués à l'hypothyroïdie. En cas d'hypothyroïdie fruste, l'indication du traitement doit être réévaluée.
Cas particuliers
Hypothyroïdie de la personne âgée de plus de 65 ans
En France, 40 % des patients traités pour hypothyroïdie ont plus de 65 ans. Le vieillissement s'accompagne de modifications progressives anatomiques et fonctionnelles de la thyroïde et les concentrations de TSH augmentent avec l'âge. Après 65 ans, le risque de survenue d'une hypothyroïdie iatrogène (et, en particulier, liée à l'amiodarone) est plus élevé. Enfin, les comorbidités sont plus nombreuses et augmentent le risque de survenue d'une hypothyroïdie en lien avec une maladie sous-jacente.
Il faut donc, chez les personnes de plus de 65 ans, distinguer ce qui relève d'un processus physiologique de ce qui est d'ordre pathologique ou iatrogène.
Diagnostic et dépistage :
Chez les personnes âgées en bonne santé, sans antécédent thyroïdien, il n'est pas recommandé de réaliser un dosage de la TSH de routine, du simple fait de l'âge.
Le dosage de la TSH est recommandé dans les situations suivantes, à distance si possible de tout événement intercurrent récent (infection, chirurgie, etc.) :
association de signes cliniques concordants d'hypothyroïdie (un signe isolé ne suffit pas) ;
découverte ou décompensation d'une insuffisance cardiaque ;
déclin cognitif récent ou aggravation de troubles cognitifs connus ;
syndrome anxio-dépressif inexpliqué ;
altération de l'état général sans cause évidente ;
constipation récente, inhabituelle et persistante ;
traitement par amiodarone ou lithium ;
découverte récente d'une hypercholestérolémie sévère.
Si la TSH est dans les normes (adaptées à l'âge), il n'y a pas lieu de la contrôler en l'absence de nouvel évènement clinique.
Valeurs de référence adaptées à l'âge :
Les concentrations de TSH augmentant avec l'âge, les valeurs de l'intervalle de référence doivent être adaptées. Il est convenu que la limite supérieure (en mUI/L) est égale à la décennie de l'âge du patient à partir de 60 ans. Par exemple, 7 mUI/L pour les personnes de 70 à 79 ans, 8 mUI/L pour les personnes de 80 à 89 ans, etc.
Conduite à tenir en fonction de la valeur de TSH :
L'enjeu est de ne pas sur-traiter ou, à l'inverse, sous-traiter les patients âgés.
TSH comprise entre la limite supérieure adaptée à l'âge et 10 mUI/L : contrôle à 3-6 mois. Pas de traitement substitutif.
TSH entre 10 et 20 mUI/L : contrôle TSH et T4L à 3-6 mois. Discuter l'introduction d'un traitement au cas par cas, en fonction des symptômes, des comorbidités cardiovasculaires et de la valeur de T4L.
TSH > 20 mUI/L : débuter un traitement, même en l'absence de symptômes.
La substitution par lévothyroxine (LT4) doit être débutée à faible posologie pour limiter le risque iatrogène cardiovasculaire : 12,5 à 25 µg/jour, puis majoration progressive si nécessaire.
La cible thérapeutique de TSH se situe dans les valeurs hautes de l'intervalle de référence adaptées à l'âge, en lien avec le ressenti du patient et le risque iatrogène, et dans tous les cas > à 1 mUI/L.
Surveillance :
Chez les patients non substitués avec élévation modérée de la TSH : contrôle à 3-6 mois, puis une fois par an en l'absence de nouvel élément clinique.
En cas de substitution par LT4 : contrôle de la TSH toutes les 6 à 8 semaines après l'introduction, jusqu'à obtenir 2 valeurs de TSH dans la cible à 3 mois d'intervalle, puis contrôle 1 fois par an.
Hypothyroïdie et grossesse ou désir de grossesse, hypothyroïdie et troubles de la fertilité
Pendant la grossesse, la stimulation de la thyroïde est exacerbée dès les premières semaines et l'activité de la thyroïde augmente d'environ 50 % pour compenser les besoins et maintenir une euthyroïdie. En cas de pathologie thyroïdienne sous-jacente, cette compensation peut être insuffisante et justifie un traitement substitutif.
Par ailleurs, le fœtus est totalement dépendant des hormones thyroïdiennes maternelles pendant le premier trimestre de grossesse.
Les conséquences délétères pendant la grossesse de l'hypothyroïdie avérée (2 à 4 % des grossesses) sont bien démontrées :
Conséquences maternelles : fausses-couches, infertilité, HTA gravidique ;
Conséquences fœtales : prématurité, petit poids de naissance, troubles du développement intellectuel.
L'impact de l'hypothyroïdie fruste sur la fertilité et le déroulement de la grossesse n'est, en revanche, pas formellement démontré.
L'auto-immunité thyroïdienne (jusqu'à 20 % des femmes en âge de procréer), même en cas d'euthyroïdie, est associée à une élévation du risque de fausses-couches précoces et de naissances prématurées.
Dépistage
En cas de grossesse ou de désir de grossesse, le dépistage de l'hypothyroïdie doit être ciblé. Le dosage de la TSH est recommandé en présence de facteurs de risque ou de signes évocateurs d'hypothyroïdie :
symptômes ou signes cliniques évocateurs ;
antécédent personnel de dysthyroïdie et/ou positivité des Ac anti-TPO connue ;
antécédent personnel de diabète de type 1 ou de maladie auto-immune ;
antécédent personnel de radiothérapie cervicale ou de chirurgie thyroïdienne ;
âge > 35 ans ;
IMC ≥ 40 kg/m2;
goitre ;
traitement par amiodarone ou lithium ;
antécédent d'accouchement prématuré, de fausses-couches, de troubles de la fertilité, prise en charge en assistance médicale à la procréation (AMP) ;
antécédent familial de dysthyroïdie (1er degré).
En l'absence d'anomalie de la TSH, les dosages de T4L et T3L sont inutiles car leurs résultats n'impactent pas la décision thérapeutique.
Le dosage des anticorps (Ac) anti-TPO est recommandé en cas de TSH > 2,5 mUI/L.
On distingue 3 cas de figure :
Cas de l'hypothyroïdie connue et traitée
La liothyronine (LT3) est contre-indiquée chez la femme enceinte (risque d'altération du développement cérébral du fœtus) et l'association LT3-lévothyroxine est déconseillée. En cas de traitement préalable par LT3, il faudra donc la remplacer par la lévothyroxine (LT4), idéalement en pré-conceptionnel, sinon dès le début de la grossesse.
Informer la patiente qu'il faudra augmenter les doses de LT4 de 20 à 30 % dès la connaissance d'une grossesse, ce qui correspond à la prise de 2 doses quotidiennes supplémentaires par semaine, en attendant d'avoir une nouvelle ordonnance adaptée.
Pour répondre aux besoins hormonaux augmentés en cas de grossesse, l'objectif de TSH est plus bas qu'en population générale et doit se situer entre 0,4 mUI/L et 2,5 mUI/L.
Cas de la découverte d'une hypothyroïdie chez une femme enceinte
TSH > 4 mUI/L (confirmée par un 2e prélèvement rapide) : traitement substitutif par LT4 recommandé.
TSH comprise entre 2,5 et 4 mUI/L et Ac anti-TPO positifs : discuter un traitement par LT4 (non systématique, à envisager selon le terrain en consultation spécialisée).
TSH comprise entre 2,5 et 4 mUI/L et Ac anti-TPO négatifs : pas d'indication à un traitement substitutif.
La dose d'initiation de LT4 proposée chez une femme sans surpoids est de :
25 à 50 µg/jour si la TSH se situe entre 2,5 et 10 mUI/L ;
50 à 75 µg/jour si la TSH se situe entre 10 et 20 mUI/L ;
75 à 100 µg/jour si la TSH est > 20 mUI/L.
En cas de traitement, l'objectif de TSH est plus bas qu'en population générale et doit se situer entre 0,4 mUI/L et 2,5 mUI/L.
La surveillance de la TSH est recommandée toutes les 4 à 6 semaines jusqu'à 22 SA, une fois entre 30 et 34 SA, puis en post-partum. Dans le cas où les anticorps anti-TPO sont positifs, et où un traitement n'a pas été introduit, la même surveillance s'impose, quelle que soit la valeur initiale de TSH.
Cas des femmes suivies pour troubles de la fertilité
Le dépistage d'une hypothyroïdie est toujours recommandé en cas de troubles de la fertilité, d'antécédents de fausses-couches, et de recours à la PMA.
Il repose, comme en population générale, sur le dosage de la TSH en 1re intention :
En cas de TSH comprise entre 4 et 10 mUI/L, renouveler le dosage à 4 semaines d'intervalle. Si elle reste élevée, doser la T4L (en cascade sur le prélèvement initial).
En cas de TSH > 10 mUI/L, doser la T4L d'emblée (en cascade sur le prélèvement initial).
En cas de TSH > 2,5 mUI/L confirmée par un 2e prélèvement, le dosage des Ac anti-TPO est recommandé.
Chez les femmes prises en charge en PMA, le dosage de la TSH doit être réalisé en amont de toute procédure, l'hyperstimulation ovarienne pouvant augmenter transitoirement la concentration de TSH et rendre son interprétation difficile.
Le traitement substitutif repose sur la lévothyroxine (LT4) :
En cas de TSH > 4 mUI/L confirmée : débuter rapidement la substitution.
En cas de TSH comprise entre 2,5 mUI/L et 4 mUI/L : le traitement substitutif peut être envisagé en cas de parcours de PMA, ou en cas de positivité des Ac anti-TPO associée à des antécédents de fausses-couches. Il n'est pas indiqué dans les autres situations.
En cas de traitement, l'objectif de TSH est plus bas qu'en population générale et doit se situer entre 0,4 mUI/L et 2,5 mUI/L.
Chez les femmes non traitées ayant une TSH > 2,5 mUI/L avec Ac anti-TPO positifs, la TSH doit être surveillée tous les 3 à 6 mois.
Conduite à tenir en post-partum
En cas d'hypothyroïdie antérieure à la grossesse connue et traitée : diminuer la dose de lévothyroxine à la dose pré-conceptionnelle et doser la TSH 6 semaines après.
En cas de traitement introduit pendant la grossesse : discuter l'arrêt du traitement par LT4 après avis spécialisé.
Un contrôle de la fonction thyroïdienne du nouveau-né devra également être réalisé (risque mineur d'hyperthyroïdie néonatale).
Hypothyroïdie chez les patients à risque cardiovasculaire
En cas d'hypothyroïdie, le débit et la fréquence cardiaques sont réduits. Le traitement substitutif, en restaurant l'euthyroïdie, a pour conséquence une augmentation du travail cardiaque et peut entraîner un risque de décompensation chez les sujets de plus de 65 ans et les patients atteints ou à risque de pathologies cardiaques (antécédents coronariens, troubles du rythme ou insuffisance cardiaque).
Chez ces patients, la posologie initiale de lévothyroxine doit donc être plus faible que dans la population générale : 12,5 ou 25 µg/jour en fonction de la gravité du risque ou de la pathologie cardiaque. L'augmentation des doses doit s'effectuer progressivement, sous surveillance clinique et électrocardiographique régulière.
Un avis endocrinologique et/ou cardiologique peut être nécessaire.
Hypothyroïdie du nouveau-né ou hypothyroïdie congénitale
L'hypothyroïdie congénitale est une anomalie constitutionnelle qui touche 1/2 000 à 1/4 000 des nouveaux-nés (source : Orphanet). Elle est liée à une dysgénésie thyroïdienne dans la majorité des cas (85 %), plus rarement à d'autres causes telles qu'une dyshormonosynthèse thyroïdienne ou une exposition fœtale aux antithyroïdiens de synthèse.
En France, le dépistage systématique à la naissance (test de Guthrie) permet un diagnostic et un traitement précoces. Il faut savoir évoquer et rechercher une hypothyroïdie congénitale en cas de signes évocateurs chez un enfant né en dehors de France dans un pays où le dépistage systématique à la naissance peut ne pas avoir été réalisé.
Les signes cliniques sont souvent discrets ou absents à la naissance, probablement en lien avec le passage transplacentaire des hormones thyroïdiennes maternelles. Les symptômes spécifiques n'apparaissent qu'après plusieurs mois : hypoactivité, sommeil important, troubles de la succion, constipation, ictère prolongé, myxœdème, fontanelles larges, macroglossie, distension abdominale avec hernie ombilicale, hypotonie, retard de croissance. Un ralentissement de la croissance et un retard du développement apparaissent vers l'âge de 4 à 6 mois. En l'absence de traitement précoce et optimal, la maladie entraîne un déficit intellectuel sévère et un retard statural.
La prise en charge doit être confiée à un pédiatre expert. Le traitement repose sur la lévothyroxine (solution buvable dosée à 5 µg de LT4 par goutte). Il vise à normaliser rapidement la TSH en maintenant la T4 libre dans les valeurs hautes de la normale.
Compte- tenu des conséquences graves de l'hypothyroïdie sur le développement et la croissance, le suivi de l'enfant doit être scrupuleux dans la petite enfance, et l'ajustement des doses fréquent. Il faut également sensibiliser les parents à l'importance de l'observance du traitement.
Le pronostic est excellent en cas de traitement précoce, avec des QI comparables aux enfants de la fratrie.
Patients présentant une résistance au traitement par lévothyroxine
Certains patients, malgré une dose optimale de lévothyroxine et malgré la normalisation des dosages de TSH et T4L, rapportent la persistance de symptômes. Un avis spécialisé est alors souhaitable.
Après élimination de causes extra-thyroïdiennes, un traitement par l'association lévothyroxine (LT4) - liothyronine (LT3) sera envisagé dans de rares cas. Il s'agit d'une indication d'exception n'ayant pas fait la démonstration de sa supériorité par comparaison au traitement conventionnel par la lévothyroxine.
Cancer de la thyroïde
Après une thyroïdectomie totale, le traitement doit être freinateur et vise à obtenir une TSH à la limite inférieure de la normale, conduisant à adopter des posologies élevées (150 à 200 µg/jour).
Thyroïdite d'Hashimoto
La thyroïdite d'Hashimoto, ou thyroïdite lymphocytaire chronique, est une inflammation de la thyroïde d'origine auto-immune caractérisée par l'infiltration lymphocytaire du parenchyme thyroïdien.
Elle est définie par l'association d'un goitre et la présence d'auto-anticorps antithyroperoxydase (anti-TPO) circulants ou, plus rarement, d'anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg).
Initialement euthyroïdienne et asymptomatique, la thyroïdite d'Hashimoto évolue au cours du temps vers l'hypothyroïdie fruste puis avérée, du fait de la destruction progressive des thyréocytes. Une phase transitoire d'hyperthyroïdie peut également être constatée avant la survenue de l'hypothyroïdie.
La thyroïdite d'Hashimoto peut être isolée ou associée à d'autres maladies auto-immunes : diabète de type 1, insuffisance surrénale, maladie de Biermer, vitiligo, etc.
Cliniquement, le goitre est ferme et indolore, diffus, parfois asymétrique. Il peut être lisse ou nodulaire. Les signes cliniques d'hypothyroïdie sont inconstants.
À l'échographie, le goitre est d'aspect hypoéchogène et hétérogène. Certaines zones d'infiltrations lymphocytaires peuvent donner un aspect pseudo-nodulaire hyperéchogène. La thyroïde peut également être atrophique en cas d'involution de la glande.
Il n'y a pas d'indication à réaliser une scintigraphie thyroïdienne.
Un traitement hormonal substitutif par LT4 est recommandé en cas d'hypothyroïdie avérée, et peut s'envisager en cas d'hypothyroïdie fruste.
La thyroïdite d'Hashimoto peut être le lit d'un lymphome thyroïdien dans 1 % des cas. La croissance rapide du goitre ou d'une zone pseudonodulaire doit faire évoquer ce diagnostic,
Hypothyroïdie d'origine médicamenteuse
Le lithium ou l'amiodarone peuvent être responsables d'une anomalie de la libération des hormones thyroïdiennes et entraîner une hyper ou une hypothyroïdie.
Certains inhibiteurs de tyrosine kinase peuvent entraîner une hypothyroïdie.
Les traitements de l'hyperthyroïdie (antithyroïdiens de synthèse, iode radioactif, chirurgie, etc.) peuvent entraîner une hypothyroïdie.
Enfin, les traitements des cancers de la thyroïde induisent souvent une hypothyroïdie.
Si le traitement en cause ne peut être interrompu ou adapté, l'hypothyroïdie sera traitée pendant toute la durée de celui-ci.
Dans le cas d'un traitement par lithium ou amiodarone, le dosage de la TSH est recommandé avant l'instauration du traitement, 3 mois après l'instauration, puis tous les 6 à 12 mois.
Dans tous les cas, une évaluation de l'hypothyroïdie sera nécessaire après l'arrêt du traitement en cause.
Conseils aux patients
Les patients doivent être informés du fait que le traitement hormonal de l'hypothyroïdie est un traitement substitutif qui devra être pris à vie, sauf cas particuliers.
En début de traitement, informer les patients :
de l'importance d'une bonne observance du traitement ;
des modalités de prise : de préférence le matin, à jeun, 30 minutes avant le petit-déjeuner ;
de la régression progressive des symptômes et de la normalisation très lentement progressive de la TSH sous traitement substitutif ;
de l'objectif thérapeutique double : obtenir l'amélioration des symptômes puis une TSH dans la cible ;
des modalités de la surveillance : dosages de TSH dont la fréquence sera précisée, et de l'ajustement posologique progressif ;
de la nécessité de consulter devant toute réapparition de symptômes évocateurs de déséquilibre thyroïdien (exposer les symptômes de surdosage notamment).
Chez les femmes en âge de procréer, il faut expliquer qu'en cas de grossesse, les besoins en hormones thyroïdiennes augmentent et qu'il faudra augmenter la posologie (voir Cas particuliers).
Traitements

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Références

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