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Objectifs de la prise en charge
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Prise en charge
Diabète de type 2
1
Objectif thérapeutique
Il est individualisé, fonction de la présence ou non de comorbidités, FDR cardiovasculaires, complications du diabète, etc.
Une HbA1c ≤ 7 % est recommandée pour la plupart des patients mais l'objectif d'HbA1c peut varier entre 6,5 % et 8 % en fonction des comorbidités et de l'espérance de vie.
2
Prise en charge non médicamenteuse en 1re intention
Modifications des habitudes de vie : programme nutritionnel, lutte contre la sédentarité, activité physique adaptée, éducation thérapeutique (voir Mesures non médicamenteuses).
Prise en charge du risque cardiovasculaire. Lire Risque cardiovasculaire : évaluation et prévention.
3
Monothérapie
En cas d'échec des mesures non médicamenteuses ou d'emblée dans certains cas :
metformine, à dose progressive jusqu'à la dose maximale tolérée ;
en cas d'intolérance ou de contre-indication à la metformine : inhibiteur des SGLT2 (iSGLT2) ou analogue du GLP1 (aGLP1) ou inhibiteur de la DPP4 (iDPP4) ;
si insuffisance cardiaque, maladie cardiovasculaire athéromateuse établie, néphropathie diabétique ou haut risque cardiovasculaire : iSGLT2 ou aGLP1.
4
Bithérapie après échec monothérapie
Si antécédent de maladie cardiovasculaire : metformine + iSGLT2 ou aGLP1.
Si insuffisance cardiaque : metformine + iSGLT2.
Si maladie rénale chronique : metformine + iSGLT2.
Si haut risque CV (prévention primaire) : metformine + iSGLT2 ou aGLP1.
Si obésité ou surpoids : metformine + aGLP1.
Si risque CV modéré (prévention primaire), par ordre préférentiel : metformine + iSGLT2 ou aGLP1, ou DPP4, ou autre (sulfamide, répaglinide, acarbose).
5
Échec d'une 1re bithérapie avec metformine
Autre bithérapie en absence de complications.
Trithérapie avec insuline (voir Insulinothérapie).
Trithérapie sans insuline avec metformine + ajout par ordre préférentiel :
iSGLT2 ou aGLP1 si pas déjà dans le traitement ;
iDPP4 en l'absence d'aGLP1 déjà dans le traitement ;
sulfamide hypoglycémiant (en surveillant poids et hypoglycémies) ou répaglinide (utilisation possible si maladie rénale) ou inhibiteur des alphaglucosidases intestinales.
Ne pas associer aGLP1 et iDPP4 (pas de bénéfice), ni 2 molécules de même classe.
Cas particuliers
Diabète et chirurgie
Le chirurgien et l'anesthésiste doivent prendre en compte l'existence éventuelle d'une cardiopathie ischémique, d'une hypertension artérielle, d'une dysautonomie (risque d'hypotension), d'une insuffisance rénale, d'une gastroparésie (risque de stase gastrique et d'inhalation à l'induction anesthésique).
Une consultation de cardiologie peut être organisée pour décider ou pas de la réalisation d'explorations complémentaires (ECG, voire score calcique quantifiant les calcifications visibles des coronaires à partir d'un scanner cardiaque sans injection, échocardiographie d'effort ou de stress ou scintigraphie myocardique à la recherche d'une ischémie myocardique silencieuse, voire angioscanner des coronaires) et d'une adaptation du traitement.
En raison du risque accru d'insuffisance rénale et d'acidose lactique chez les patients sous metformine, ce médicament doit être interrompu avant ou au moment de l'intervention et réintroduit 48 heures après la reprise de l'alimentation. En cas d'intervention lourde, le recours à l'insuline est souvent nécessaire.
Du fait du risque d'acidocétose diabétique sous iSGLT2, le traitement doit être interrompu chez les patients qui sont hospitalisés pour une intervention chirurgicale lourde ou pour une pathologie médicale aiguë grave.
Une bonne coordination entre le médecin traitant, le cardiologue, l'anesthésiste et le chirurgien est nécessaire. Ainsi certains traitements prolongés (par exemple double anti agrégation après pose de stent coronaire) peuvent compliquer la prise en charge chirurgicale.
Diabète et produits de contraste iodés
Afin de limiter le risque d'insuffisance rénale aiguë secondaire à l'administration d'un produit de contraste iodé, il convient de limiter l'utilisation de tels produits et de vérifier avant chaque examen, outre l'absence d'allergie au produit de contraste iodé, l'absence d'insuffisance rénale, de déshydratation, de prise d'AINS, de myélome. Il est également recommandé d'utiliser des produits de contraste non ioniques et iso-osmolaires en cas d'altération de la fonction rénale, et d'hydrater correctement le patient avant et au décours de l'examen.
Les diurétiques doivent être suspendus pendant 24 à 48 heures si l'état clinique le permet, et un contrôle de la pression artérielle, de l'état cardiaque et de la créatininémie avant et après l'examen est nécessaire.
En raison du risque accru d'insuffisance rénale et d'acidose lactique chez les patients sous metformine, ce médicament doit être interrompu avant ou au moment de l'examen radiologique et ne doit être réintroduit qu'après contrôle de la fonction rénale.
Diabète et corticothérapie
Les corticoïdes ont un effet hyperglycémiant, dose et durée dépendant plus marqué lors de l'utilisation par voie systémique. L'instauration d'une autosurveillance glycémique et son renforcement est un préalable à la mise en route de la corticothérapie prolongée. Le traitement antidiabétique doit parfois être adapté en tenant compte de l'évolution des glycémies capillaires. En cas de corticothérapie par voie intramusculaire ou intra-articulaire, le déséquilibre glycémique peut être prolongé jusqu'à 6, voire 9 semaines.
Situations nécessitant un dépistage du diabète de type 2
Le repérage s'effectue par le dosage de la glycémie à jeun, chez les patients âgés de plus de 45 ans ayant un des facteurs de risque suivants :
surpoids (IMC > 25 kg/m2) ou obésité (IMC ≥ 30 kg/m2) ;
diabète chez le père, la mère ou la fratrie ;
antécédents obstétricaux (diabète gestationnel, macrosomie) ;
hypertension artérielle ;
dyslipidémie ;
médicament pouvant induire un diabète (antipsychotiques atypiques, corticoïdes, etc.) ;
antécédent de diabète induit.
Un dépistage est également recommandé tous les 3 ans en cas de syndrome métabolique défini par l'existence d'au moins 3 des critères suivants :
tour de taille ≥ 102 cm chez l'homme, ou ≥ 88 cm chez la femme ;
pression artérielle (systolique ≥ 130 mmHg et/ou diastolique ≥ 85 mmHg) ;
glycémie à jeun ≥ 1,10 g/l ;
triglycérides ≥ 1,50 g/l ;
HDL-cholestérol < 0,40 g/l chez l'homme, ou < 0,50 g/l chez la femme.
Cibles et suivi de l'HbA1c
Le dosage sanguin de l'HbA1c
Il témoigne de la glycémie moyenne des 4 mois précédents (fonction de la durée de vie des hématies, soit environ 120 jours).
Pour rappel, le taux d'HbA1c est interprétable uniquement si la quantité et la qualité de l'hémoglobinémie sont normales et fixes. Ainsi, une baisse de l'hémoglobinémie (hémorragie à bas bruit, insuffisance rénale, hémodilution, etc.) ou une élévation de l'hémoglobinémie (hémoconcentration, traitement par érythropoïétine, etc.) entraînent respectivement une diminution et une élévation du taux d'HbA1c non liée à une modification du diabète. De même, des anomalies de la structure des hématies ou de leur durée de vie (hémolyse congénitale ou immunologique, hypersplénisme), une transfusion sanguine peuvent perturber l'interprétation des résultats biologiques. Dans ces circonstances, la surveillance repose sur l'autosurveillance glycémique ou d'autres méthodes prescrites dans le cadre d'un suivi spécialisé en endocrinologie : hémoglobine glyquée totale, albumine glyquée, fructosamine (voir « Monitoring Glycaemic Control in Patients with Diabetes Mellitus », Sodi R. et al., BMJ, 20 novembre 2018).
Plus récemment, le temps dans la cible ou « Time in range » est le critère pris en compte chez les patients ayant un capteur de glucose ou une surveillance par mesure du glucose interstitiel avec des objectifs dans l'hypo et dans l'hyperglycémie colligés via une application.
L'objectif glycémique
Basé sur le taux d'HbA1c, il doit être individualisé en fonction du profil des patients. Il évolue au cours du temps. Il doit être connu du patient.
Cet objectif est différent en population générale et dans certaines sous-populations (HAS, 2024).
En population générale : HbA1c ≤ 7 % pour la plupart des patients mais à moduler en fonction de l'âge, de la durée d'évolution du diabète et des comorbidités. Ainsi, est proposé un objectif d'HbA1c ≤ 6,5 % pour les patients dont le diabète de type 2 est récent, l'espérance de vie > 15 ans, et qui n'ont pas d'antécédent cardiovasculaire, et un objectif d'HbA1c ≤ 8 % pour les patients avec comorbidité grave, ou avec complications microvasculaires évoluées, ou ayant un diabète évoluant depuis > 10 ans, et pour lesquels la cible de 7 % s'avère difficile à atteindre car l'intensification médicamenteuse provoque des hypoglycémies sévères.
Pour des populations particulières :
Patients âgés : HbA1c ≤ 7 % si non fragiles ; HbA1c ≤ 8 % si état de santé intermédiaire ; HbA1c ≤ 9 % et/ou glycémies capillaires préprandiales entre 1 et 2 g/l si mauvais état de santé en raison de polypathologies chroniques évoluées génératrices de handicaps et d'isolement social.
Patients avec complication macrovasculaire : HbA1c ≤ 7 % si non évoluée ; HbA1c ≤ 8 % si évoluée.
Patients avec insuffisance ou maladie rénale chronique : HbA1c ≤ 7 % si modérée ; HbA1c ≤ 8 % si sévère ou terminale.
Femmes enceintes ou envisageant de l'être : HbA1c ≤ 6,5 % avant d'envisager la grossesse et pendant la grossesse HbA1c ≤ 6,5 % et glycémies < 0,95 g/l à jeun et < 1,20 g/l en post-prandial à 2 heures.
Recommandations de prise en charge pour les populations particulières de patients ayant un DT2
Personne ayant une contre-indication ou une intolérance à la metformine
En cas d'impossibilité d'avoir recours à la metformine : monothérapie par iSGLT2 ou aGLP1 ou iDDP4.
Si une bithérapie est nécessaire : association de deux traitements proposés en monothérapie, à l'exception de l'association aGLP1 + iDD4.
En cas d'échec, ajout d'une insulinothérapie (voir Insulinothérapie).
Personnes âgées de plus de 75 ans
Les personnes âgées non fragiles : même prise en charge (pas de sous-traitement) que les sujets plus jeunes avec un objectif d'HbA1c ≤ 7 %. Les sulfamides et les glinides ne sont pas indiqués en raison du risque d'hypoglycémie. Les aGLP1 s'accompagnent d'un risque de dénutrition et de sarcopénie qu'il faut surveiller.
Chez les personnes âgées fragiles, l'objectif d'HbA1c est plus souple (HbA1c ≤ 8 %), a fortiori en présence de polypathologies chroniques évoluées (HbA1c < 9 % et/ou glycémies capillaires préprandiales entre 1 et 2 g/l) afin de limiter le risque d'hypoglycémie et de iatrogénie.
Débuter par de la metformine en monothérapie à faible posologie, augmentée progressivement par paliers de 4 semaines.
En cas d'échec : association metformine + iDPP4 (option à privilégier) ou metformine + iSGLT2 (si maladie cardiovasculaire ou rénale chronique). Une dernière option consiste à associer metformine + insuline basale (± iSGLT2 si maladie cardiovasculaire ou rénale chronique).
Personnes en situation d'obésité (IMC ≥ 30 kg/m2)
L'objectif de perte d'au moins 5 % du poids est adapté pour la plupart des patients et constitue une clé de la prise en charge.
Débuter par de la metformine en monothérapie, jusqu'à la dose optimale tolérée. Dès que cette dose est atteinte, et indépendamment de la valeur d'HbA1c, il est recommandé l'ajout d'un aGLP1 à dose anti-obésité sous couvert d'un suivi rétinien (risque de baisse rapide de l'HbA1c).
En cas d'intolérance ou de contre-indication, les iSGLT2 (en association avec la metformine) sont une alternative aux aGLP1.
Pour les autres éléments de prise en charge (y compris la chirurgie bariatrique), se reporter à la VIDAL Reco Obésités. Lire Obésités.
Personnes avec insuffisance cardiaque
La metformine est maintenue, afin d'atteindre l'objectif d'HbA1c fixé.
L'ajout d'un iSGLT2 est recommandé, indépendamment de la valeur d'HbA1c, pour diminuer la mortalité et le risque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
En cas d'intolérance ou de contre-indication aux iSGLT2, les aGLP-1 (en association avec la metformine) sont une alternative, mais doivent être évités si l'insuffisance cardiaque est instable.
En cas de contre-indication aux iSGLT2 et aux aGLP1, la sitagliptine (iDDP4) peut être utilisée pour améliorer le contrôle glycémique (pas de surrisque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque).
Si une insulinothérapie s'avère nécessaire, poursuivre le traitement par aGLP1 ou iSGLT2.
Personnes avec maladie cardiovasculaire athéromateuse avérée
Il est recommandé d'ajouter à la metformine soit un aGLP1 (en cas d'antécédent d'AVC), soit un iSGLT2 (en cas de maladie rénale ou d'insuffisance cardiaque associée), et ce indépendamment de l'HbA1c et des autres anti-hypoglycémiants, quitte à réduire ces autres anti-hypoglycémiants pour prévenir le risque d'hypoglycémie.
En cas d'échec de la bithérapie metformine + iSGLT2, passage à une trithérapie metformine + iSGLT2 + aGLP1.
Si une insulinothérapie devient nécessaire, ajouter l'insuline à iSGLT2 + aGLP1.
En cas de contre-indication aux iSGLT2 et aux aGLP1, la sitagliptine (iDDP4) peut être utilisée.
Personne avec maladie rénale chronique
La maladie rénale chronique est définie par la présence, pendant au moins 3 mois, d'un DFG < 60 ml/min et/ou d'un ratio albuminurie/créatininurie > 30 mg/g (3 mg/mmol).
L'objectif d'HbA1c est fonction du DFG et des comorbidités :
Si le DFG ≥ 30 mL/min, l'objectif d'HbA1c est ≤ 7 %.
Si le DFG est < 30 mL/min, l'objectif d'HbA1c est ≤ 8 %, sans aller en dessous de 7 % en présence d'un médicament provoquant des hypoglycémies (sulfamide hypoglycémiant, glinide, insuline).
La stratégie thérapeutique est la suivante :
La metformine est maintenue tant que DFG ≥ 30 mL/min (dose maximale : 2 g par jour si DFG 45 à 59 mL/min, 1 g par jour si DFG 30 à 44 mL/min).
Un iSGLT2 est ajouté si le DFG > 20 ou 25 mL/min en fonction des molécules (voir RCP), quel que soit le taux d'HbA1c, quitte à réduire les autres hypoglycémiants pour prévenir le risque d'hypoglycémie. Le bénéfice rénal des iSGLT2 est établi dans la maladie rénale chronique et en cas de macroalbuminurie (bénéfice moins bien documenté dans la microalbuminurie isolée).
En cas de contre-indication ou d'intolérance à l'iSGLT2 : ajout d'un aGLP1 (sous surveillance ophtalmologique en raison d'un risque de baisse rapide de l'HbA1c et d'aggravation d'une rétinopathie diabétique).
En cas d'échec de la bithérapie metformine + iSGLT2 : passage à une trithérapie par ajout d'un aGLP1.
Si une insulinothérapie est nécessaire, le traitement par iSGLT2/aGLP1 est poursuivi.
Diabète et femme en âge de procréer/grossesse
Le diabète augmente les risques pour la grossesse et pour la mère (avortement spontané, pré-éclampsie), et pour le développement embryofœtal (macrosomie, anencéphalie, microcéphalie, cardiopathie) et néonatal (hypoglycémie et hyperbilirubinémie).
Une patiente diabétique de type 2 en âge de procréer doit planifier sa grossesse (contraception en l'absence de désir de grossesse) et être éduquée et informée de l'intérêt d'un bon contrôle glycémique avant et pendant la grossesse. Sa prise en charge doit être assurée par un gynécologue et un diabétologue, en lien avec le médecin traitant.
Un objectif d'HbA1c ≤ 6,5 % (48 mmol/mol) est recommandé au moins 2 mois avant le début d'une grossesse planifiée.
Pendant la grossesse, la glycémie à jeun doit être < 0,95 g/L et la glycémie post-prandiale < 1,20-1,40 g/L, à individualiser pour éviter les hypoglycémies, au cas par cas avec l'équipe soignante.
Le traitement du diabète pendant la grossesse est fondé sur l'insulinothérapie (insuline lente et analogue rapide), administrée dans certains cas à l'aide d'une pompe à insuline externe. Les autres antidiabétiques doivent être arrêtés en préconceptionnel.
Les mesures de modifications thérapeutiques du mode de vie, en particulier la pratique de l'activité physique et l'activité physique adaptée, seront maintenues.
L'aggravation possible d'une rétinopathie lors de la grossesse impose la réalisation d'un fond d'œil dilaté lors du 1er trimestre, puis chaque trimestre, en fonction des recommandations de l'ophtalmologiste.
La prise d'aspirine à dose anti-agrégante plaquettaire est conseillée en l'absence d'allergie à la fin du premier trimestre chez les diabétiques à risque de pré-éclampsie.
Diabète gestationnel
Il apparaît au cours de la grossesse et expose à un surrisque fœtal.
En présence de facteurs de risque (cf. ci-après), il doit être dépisté dès la 1re consultation prénatale (glycémie à jeun) puis entre 24 et 28 SA (HGPO 75 g de glucose) :
antécédent personnel de diabète gestationnel ou d'enfant macrosome,
âge maternel ≥ 35 ans, IMC ≥ 25 kg/m2,
diabète de type 1 ou 2 chez un parent du 1er degré : père, mère, fratrie.
Au 1er trimestre, le diagnostic est posé devant une glycémie à jeun ≥ 0,92 g/l.
Entre 24 et 28 SA, le diagnostic est posé si un ou plusieurs critères dépassent les valeurs suivantes :
glycémie veineuse à jeun ≥ 5 mmol/l (0,92 g/l) ;
glycémie à 1 heure post-HGPO ≥ 10 mmol/l (1,80 g/l) ;
glycémie à 2 heures post-HGPO ≥ 8,5 mmol/l (1,53 g/l).
Pour mémoire, la présence d'une glycosurie modérée et temporaire peut être physiologique pendant la grossesse.
La stratégie thérapeutique consiste à mettre en place immédiatement des mesures hygiénodiététiques, ainsi qu'une autosurveillance glycémique, pour une durée initiale de 7 à 10 jours.
À l'issue de cette surveillance, dans la moitié des cas, la normalisation glycémique est obtenue. En cas de glycémie à jeun ≥ 0,95 g/l et/ou glycémie postprandiale ≥ 1,20 g/l, l'insulinothérapie doit être instaurée. Les analogues d'insulines d'action rapide, asparte et lispro, ou d'action lente, lévémir et glargine, peuvent être utilisés.
La télésurveillance pendant la grossesse (prise en charge par l'Assurance maladie) est un appoint utile pour le suivi des patientes.
Un suivi en post-partum est impératif pour vérifier la normalisation des glycémies, pour inciter la patiente à poursuivre les mesures hygiénodiététiques, pour la recherche régulière et le traitement des éventuels autres facteurs de risque cardiovasculaire associés et le dépistage d'un diabète de type 2 lors de la consultation postnatale, puis tous les 1 à 3 ans, selon les facteurs de risque, pendant au moins 25 ans et avant une nouvelle grossesse. Un diabète gestationnel augmente par 7 le risque d'avoir un diabète de type 2.
Diabète de l'enfant et de l'adolescent
Le diabète de type 2 de l'enfant et de l'adolescent, apparu en France à la fin des années 90, est une pathologie de plus en plus préoccupante, en lien étroit avec l'augmentation de l'obésité dans cette tranche d'âge. En France, environ 700 à 800 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année chez les jeunes de moins de 20 ans, et il est estimé que ce nombre pourrait considérablement augmenter au cours des prochaines décennies. Cette progression rapide s'accompagne d'une aggravation plus précoce et accélérée des complications microvasculaires et macrovasculaires par rapport aux adultes, en raison d'un déclin plus rapide de la fonction des cellules bêta du pancréas.
Le dépistage du diabète de type 2 chez les enfants à risque (surpoids, obésité, antécédents de diabète maternel ou familial, signes d'insulinorésistance, petit poids de naissance) est recommandé dès l'âge de 10 ans ou à l'apparition de la puberté, à renouveler tous les 2 à 3 ans. Les méthodes de dépistage incluent la mesure de la glycémie à jeun et de l'HbA1c.
La démarche thérapeutique chez l'enfant et l'adolescent nécessite une approche individualisée. Les objectifs glycémiques sont généralement plus stricts que chez l'adulte, en raison des risques accrus de complications précoces. L'éducation thérapeutique joue un rôle central. Lors de l'initiation du traitement, une surveillance accrue des glycémies est nécessaire pour ne pas méconnaître le diagnostic de diabète de type 1, qui peut se présenter de manière similaire.
Les mesures hygiénodiététiques doivent être prônées, mais sont difficiles à appliquer, ce qui les rend décevantes sur le contrôle glycémique.
Les médicaments dotés d'une AMM chez l'enfant sont : la metformine (AMM à partir de 10 ans), des analogues du GLP-1 (liraglutide, dulaglutide AMM à partir de 10 ans, mais non évalués par la HAS), des iSGLT2 (AMM à partir de 10 ans : dapagliflozine non évaluée par la HAS et empagliflozine, évaluée par la HAS en avril 2024). La metformine et l'insuline sont les traitements de choix et la HAS considère que l'empagliflozine peut être utilisée en ajout à la metformine ou à l'association metformine + insuline basale, en cas d'échec de ces médicaments. En revanche, l'empagliflozine n'a pas de place en monothérapie en cas d'intolérance à la metformine (avis de la Commission de la Transparence, HAS, avril 2024).
Insulinothérapie
Le recours au spécialiste est recommandé pour le choix du schéma d'insulinothérapie et la décision doit être discutée avec le patient.
En effet, l'insulinothérapie nécessite une éducation thérapeutique : apprentissage par le patient et/ou son aidant des objectifs glycémiques, de l'autosurveillance glycémique, de l'adaptation des doses d'insuline, des moyens de prévenir et de corriger les hypoglycémies etc.
Un examen ophtalmologique est recommandé avant de prescrire l'insuline. Une baisse trop rapide de l'HbA1c est susceptible d'aggraver une rétinopathie diabétique pré-existante.
L'insulinothérapie est débutée en général par une injection quotidienne basale (analogues lents de l'insuline, insuline intermédiaire) à dose initiale faible (à titre indicatif 0,1 unité/kg par 24 heures) puis adaptée (à titre indicatif de 1 ou 2 UI) tous les 3 jours en fonction des glycémies au réveil et de l'objectif fixé.
La réévaluation du traitement (antidiabétiques oraux et/ou insuline) s'effectue régulièrement en fonction des hypoglycémies.
Plusieurs schémas sont possibles : soit un schéma basal-bolus (insuline d'action lente et insuline d'action rapide ou ultrarapide avant un ou plusieurs repas de la journée) ; soit un schéma de 1 à 2 injections par jour d'insuline (mélange d'insuline à action rapide ou ultrarapide et d'insuline à action intermédiaire ou lente).
L'intérêt de maintenir les antidiabétiques non insuliniques doit être évalué :
La metformine est souvent maintenue après l'introduction de l'insuline (si le DFG le permet) car elle améliore la sensibilité à l'insuline et joue un rôle dans la protection cardiovasculaire. L'épargne d'insuline permet aussi de limiter la prise de poids.
Les sulfamides hypoglycémiants sont généralement arrêtés lorsque l'insuline est introduite, la combinaison des deux exposant à un risque d'hypoglycémie.
L'insuline se substitue à la metformine lorsqu'une grossesse est envisagée ou pendant la grossesse, dans le respect des AMM. Voir « Diabète et femme en âge de procréer/grossesse »
L'insulinothérapie est une contre-indication au renouvellement de certains permis poids lourd (C, D, E) sauf avis spécialisé favorable (consultation d'un médecin agréé).
Dépistage et suivi des complications
Complications liées au diabète
Les complications du diabète sont dues :
à l'athérome : cardiopathie ischémique, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, AVC ischémique ;
à la microangiopathie : rétinopathie, néphropathie ;
à la neuropathie périphérique des membres ou à la neuropathie autonome (diarrhée, hypotension orthostatique, dysfonction érectile, etc.) ;
à l'hyperglycémie, qui peut mener à l'acidocétose et au coma hyperosmolaire (en cas de déshydratation) ;
aux risques infectieux en partie liés à l'hyperglycémie ;
aux effets indésirables des médicaments : hypoglycémie des sulfamides, des glinides et de l'insuline (voir rubrique « Hypoglycémie ») ; acidose lactique de la metformine (exceptionnelle) ; nausées, diarrhée, déshydratation sous aGLP1 ; infections génitales et plus rarement acidocétoses sous iSGLT2.
Hypoglycémies
Les patients ayant un diabète de type 2 doivent être informés du risque d'hypoglycémies liées à leur traitement et doivent savoir les gérer.
Les signes d'hypoglycémies sont polymorphes : sueurs, tachycardie, pâleur, tremblements, asthénie, sensation de fringale, malaise lipothymique, manifestations d'angoisse. Le tableau est parfois plus sévère : signe neurologique focalisé (déficit moteur, diplopie voire hémiplégie) ; crise comitiale ; épisode psychiatrique aigu.
Le diagnostic est posé sur une mesure de la glycémie capillaire pour ne pas retarder la correction de l'hypoglycémie : toute valeur < 4 mmol/l (0,70 g/l) doit la faire évoquer en présence de signes cliniques. Cette valeur seuil est fonction également du delta glycémique puisqu'un patient ayant en permanence une glycémie à 2,5 g/l peut ressentir des signes d'hypoglycémie malgré une glycémie de 1 g/l.
Dans tous les cas, il faut traiter l'hypoglycémie en urgence et trouver sa cause pour limiter sa récidive :
En l'absence de troubles de la conscience : ingérer 1 à 3 morceaux de sucre (saccharose, dilué ou pas dans un verre d'eau) et contrôle de la glycémie au décours. La prise concomitante d'une tartine de pain avec confiture, ou d'un féculent complémentaire est en général conseillée. La prise de jus de fruits, de chocolat n'est pas indiquée pour corriger une hypoglycémie.
Ces mesures suffisent au retour à l'euglycémie s'il s'agit d'une hypoglycémie sous insuline. En revanche l'hypoglycémie peut être prolongée et récidiver chez un diabétique sous sulfamides hypoglycémiants, nécessitant une surveillance plus longue voire une hospitalisation, en particulier chez le sujet âgé.
Une enquête à la recherche d'une cause déclenchante de l'hypoglycémie est primordiale : repas sauté, erreur de dose ou de prise du médicament, exercice physique imprévu, prise d'alcool, aggravation d'une insuffisance rénale, amaigrissement non accompagné de réduction de dose des médicaments hypoglycémiants ou encore une modification transitoire de dose d'insuline. Une reprise de l'éducation thérapeutique est à envisager.
En présence de troubles de la conscience (voire coma hypoglycémique) : la prise en charge est décrite dans la Reco traitant du diabète de type 1, en considérant que chez les patients traités par sulfamides hypoglycémiants, l'administration de glucagon est contre-indiquée (avis de la Commission de la Transparence, HAS, septembre 2015). Lire Diabète de type 1.
Complications ophtalmologiques du diabète
Il s'agit essentiellement de la rétinopathie diabétique spécifique, ainsi que d'atteintes moins spécifiques, ou plus rares. Elles doivent être recherchées systématiquement afin d'adresser le patient à l'ophtalmologiste en cas de symptômes d'appel (« Référentiel pour le dépistage et la surveillance des complications oculaires du patient diabétique », validé par la Société Francophone du Diabète [SFD]) et par la Société Française d'Ophtalmologie [SFO], 2016).
La rétinopathie diabétique (RD) est liée à la microangiopathie rétinienne. On distingue par gravité croissante pouvant aller jusqu'à la cécité : la rétinopathie diabétique non proliférante, proliférante (avec néovaisseaux) et proliférante compliquée (hémorragie intravitréenne, décollement de rétine, glaucome).
La prévalence de la RD est comprise entre 25 et 30 %, celle de la RD proliférante est de 2,5 %.
Le dépistage de la rétinopathie diabétique est nécessaire :
dès le diagnostic du diabète : le 1er examen comprend au moins une mesure de la tension oculaire, de l'acuité visuelle et l'observation du fond d'œil avec mydriase ;
tous les 2 ans : chez les patients non insulino-traités et dont les objectifs de contrôle de la glycémie et de la pression artérielle sont atteints ;
1 fois par an, soit lorsque les objectifs de contrôle glycémique et/ou de contrôle de pression artérielle ne sont pas atteints, soit chez les patients traités par insuline ;
en cas de grossesse : dépistage avant la grossesse puis trimestriel pendant la grossesse et en post-partum ;
au moment d'une intensification du contrôle glycémique si le fond d'œil date de plus d'1 an, ou en cas de rétinopathie connue.
La rétinopathie peut être associée à une maculopathie. L'œdème maculaire diabétique (OMD) est une atteinte assez rare (3 %), mais qui peut entraîner une ischémie maculaire et une atrophie rétinienne. Il bénéficie de médicaments administrés par voie intravitréenne anti-VEGF et corticoïdes (voir Médicaments à visée ophtalmologique). La photocoagulation au laser est également un traitement de 1re intention, comme les anti-VEGF intravitréens. La photocoagulation focale s'adresse uniquement aux formes focales d'OMD situées à distance de la fovéa ; la photocoagulation en grille s'envisage en cas d'œdème diffus ne réagissant pas aux anti-VEGF. La photocoagulation pan-rétinienne est indiquée en présence de territoires ischémiques et de néovaisseaux pré-rétiniens, pour prévenir les complications des formes proliférantes de rétinopathie diabétique (hémorragies intravitréennes, glaucome néovasculaire et décollement de rétine jusqu'à la perte fonctionnelle de l'œil).
Le suivi doit être organisé tous les 3 ou 4 mois (ou plus fréquemment dans les formes cliniquement significatives). Pour mémoire, il n'y a pas de risque accru de DMLA chez les patients diabétiques.
D'autres atteintes oculaires surviennent plus fréquemment et plus précocement chez les diabétiques et doivent être recherchées systématiquement : cataracte ; glaucome chronique à angle ouvert ; paralysies oculo-motrices, secondaires à une mononévrite diabétique ; papillopathie diabétique (plutôt décrite dans le DT1), pathologies vasculaires oculaires (neuropathies ischémiques antérieures aiguës ou ischémie rétinienne chronique) ; rétinopathie hypertensive ; kératite (en particulier par infection microbienne en cas de port de lentilles de contact) ; troubles de la réfraction lors de grandes variations glycémiques.
Complications rénales du diabète
Le diabète est la première cause d'insuffisance rénale terminale en Europe.
Une surveillance de la fonction rénale est nécessaire :
dosage régulier de la créatininémie avec estimation du DFG ;
recherche indispensable d'une albuminurie sur échantillon en faisant le ratio albuminurie/créatininurie : il est dit pathologique s'il est > 3 mg/mmol.
Le recours au néphrologue est recommandé dès qu'il existe un doute diagnostique sur l'origine diabétique de l'atteinte rénale, dès que le DFG est inférieur à 45 ml/mn /1,73 m2 avec un ratio albuminurie/créatininurie > 3 mg/mmol ; il est indispensable en cas d'aggravation rapide de la fonction rénale, de protéinurie > 30 mg/mmol et en cas d'insuffisance rénale aiguë (KDIGO 2024).
Complications cardiovasculaires du diabète
Niveau de risque cardiovasculaire
Le DT2 est un facteur de risque important pour les complications cardiovasculaires. Le niveau de risque cardiovasculaire doit être évalué et pris en charge dès le diagnostic du DT2 pour :
Adapter le traitement (cf. rubrique Recommandations de prise en charge pour les populations particulières de patients ayant un DT2). Lire Risque cardiovasculaire : évaluation et prévention.
Décider de l'intensité des mesures préventives, telles que l'introduction d'un médicament (statine, aspirine), et d'autres interventions thérapeutiques.
Le patient diabétique de type 2 est considéré à risque cardiovasculaire modéré, haut, ou très haut en fonction de son âge, de la durée du diabète, du nombre des FDR cardiovasculaires et de l'atteinte d'organes cibles (ESC 2019). Voir tableau ci-dessous.
Très haut risque cardiovasculaire | Diabète avec maladie cardiovasculaire avérée
ou atteinte d'organe cible
ou ≥ 3 FDR additionnels
|
Haut risque cardiovasculaire | Diabète sans atteinte d'organe,
avec durée ≥ 10 ans ou avec d'autres FDR cardiovasculaires
|
Risque cardiovasculaire modéré | Patients < 50 ans avec durée du diabète < 10 ans sans autre FDR cardiovasculaire |
Un calculateur permet d'évaluer précisément le niveau de risque chez le patient diabétique (SCORE2-Diabetes).
Le suivi du patient est fonction du niveau de risque cardiovasculaire :
En cas de risque cardiovasculaire modéré : le suivi est standard.
En cas de haut risque cardiovasculaire : dans cette zone intermédiaire, la réalisation d'un score calcique est pertinente et permet parfois d'affiner la stratification du risque, donc de reclasser le patient vers un très haut risque cardiovasculaire. Si toutefois le haut risque cardiovasculaire est confirmé, le suivi est standard. Le score calcique devra être réévalué 3-5 ans plus tard.
En cas de très haut risque cardiovasculaire : un avis spécialisé est nécessaire à la recherche d'une cardiopathie ischémique (test d'effort, etc).
Pied diabétique
Les lésions plantaires à haut risque d'ulcération et de surinfection chez le diabétique sont favorisées par des traumatismes mineurs (frottements sur la chaussure, marche pieds nus, petites blessures) et des malformations (hallux valgus, saillie de la tête du 5e métatarsien, orteils en griffe ou en marteau, chevauchement d'orteils, etc.)
Les lésions plantaires au cours du diabète découlent de la triade neuropathie, artériopathie et troubles de l'immunité.
Elles sont fréquentes puisqu'on estime qu'au cours de leur vie, 15 à 25 % des personnes vivant avec un diabète auront une plaie du pied infectée. Le risque de récidive d'ulcère du pied diabétique est élevé, estimé à 40 % à 1 an, 60 % à 3 ans et 65 % à 5 ans. Elles sont graves pouvant conduire à l'amputation.
Le risque d'ulcération est classé en :
Grade 0 : absence de neuropathie sensitive ;
Grade 1 : neuropathie sensitive isolée ;
Grade 2 : neuropathie sensitive et déformation du pied et/ou artériopathie des membres inférieurs ;
Grade 3 : antécédent d'ulcération du pied pendant plus de 4 semaines et/ou amputation au niveau du membre inférieur.
L'enjeu principal est la précocité du diagnostic. Le patient doit être systématiquement déchaussé à chaque consultation, avec un examen minutieux des pieds et un test au monofilament qui permet de dépister une neuropathie périphérique et d'évaluer le risque d'ulcération. Il doit être appliqué perpendiculairement avec suffisamment de force pour le courber (3 applications par site : la pulpe du gros orteil et en regard de la tête des 1er et 5e métatarsien). Sa non-perception lors de 2 applications sur 3 sur un même site témoigne d'une neuropathie et d'un risque d'ulcération. L'absence de pouls tibial postérieur et la présence d'une malformation augmentent le risque de survenue de lésions plantaires.
Le diagnostic d'infection d'une plaie du pied diabétique est défini par la présence d'au moins deux des signes suivants : œdème local ou induration, érythème > 0,5 cm autour des limites de la plaie, sensibilité ou douleur locale, augmentation de la chaleur locale, présence de pus. L'extension d'une infection d'une plaie du pied diabétique aux structures ostéoarticulaires adjacentes est fréquente (de 20 à 60 % des cas) et doit être reconnue, car sa prise en charge est spécifique.
L'aspect de la plaie elle-même, la présence de signes généraux et l'utilisation d'un score clinique permettent de déterminer s'il faut une hospitalisation.
Le traitement d'une infection de la peau et des tissus mous est basé sur une antibiothérapie générale probabiliste active sur les staphylocoques dorés sensibles à la méticilline si l'infection de la plaie date de moins de 4 semaines, et une antibiothérapie active sur les entérobactéries et les anaérobies si la plaie est présente depuis 4 semaines (Lire article d'actualité VIDAL, février 2024).
Le traitement d'une lésion ulcérée du pied est une urgence et comprend sa mise en décharge, l'identification de la cause et des soins locaux (détersion, débridement, exérèse des tissus nécrotiques, pansements absorbants, non adhésifs et non occlusifs) et prévention du risque thromboembolique.
Le statut vaccinal antitétanique doit être systématiquement vérifié, avec si nécessaire une revaccination qui peut être couplée à celle de la grippe.
La prévention des plaies du pied et de leur récidive passe, outre la réévaluation du traitement du diabète, par une éducation du patient : ne pas marcher pieds nus, éviter de se couper les ongles soi-même, faire appel à un pédicure podologue, se méfier du port de chaussures neuves, pourvoyeuses de plaies ; traiter les pathologies non ulcératives (hyperkératose, mycoses, verrues, ongles épaissis, déformés, incarnés) ; en cas de déformation du pied, consulter un podologue pour prescrire des semelles, voire des chaussures orthopédiques adaptées ; en cas de plaie du pied, consulter sous 24 à 48 heures et accepter une surveillance très rapprochée (Recommandations du Groupe International de Travail sur le Pied Diabétique, 2011). L'assurance maladie rembourse des séances de soins et de prévention chez le podologue pour les patients diabétiques dont les pieds présentent des risques élevés de lésions ou des blessures importantes.
Neuropathie douloureuse diabétique
Lire Douleur de l'adulte. Cas particulier : Douleurs neuropathiques.
Conseils aux patients
La décision médicale partagée implique la définition initiale d'un commun accord des principaux objectifs, de la meilleure stratégie et l'évaluation régulière de ces objectifs, avec la révision si nécessaire des plans de traitement.
Le praticien veillera, d'une part, à expliquer clairement les risques au patient tout en le rassurant, et d'autre part, à souligner l'importance du suivi au long cours et du traitement pour assurer une prise en charge efficace.
Les conditions matérielles et les préférences culturelles du patient seront prises en compte.
L'éducation du patient (et si besoin de ses proches) améliorant l'observance et le contrôle glycémique, l'évaluation de l'intégration des principes d'éducation par le patient doit être réalisée au cours d'un bilan annuel.
Un lien régulier avec les correspondants médicaux est nécessaire.
Le patient doit être informé sur :
la maladie : la participation active, prolongée, régulière et persévérante du patient diabétique à sa prise en charge est indispensable ;
l'autosurveillance glycémique et le suivi de l'hémoglobine glyquée (HbA1c) ;
la surveillance du poids et des conseils diététiques ;
la nécessité d'un examen clinique régulier ;
la prise en charge des facteurs de risque : perte de poids si nécessaire, activité physique, arrêt du tabac ;
les médicaments prescrits, en particulier les risques d'acidose lactique pouvant survenir avec la metformine (signes d'alerte, situations à risque, nécessité de consulter en urgence, possibilité d'interrompre temporairement la metformine), ANSM, mai 2023 ;
l'hypoglycémie et la conduite à tenir.
Si le malade veut s'informer davantage, il trouvera de nombreux renseignements utiles sur le site de la FFD (Fédération française des diabétiques).
Traitements
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Références
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