Existe-t-il des risques de rechute ?
Dans la dépression, les risques de rechute sont importants, surtout si le traitement n’a pas été correctement suivi lors du premier épisode dépressif. Dans la moitié des cas, la rechute survient dans un délai de deux ans. Elle peut être évitée par un traitement à long terme et le suivi régulier d’une psychothérapie. Il ne suffit pas d’aller voir un psy deux ou trois fois, puis de se dire : « C’est bon, j’ai fait le tour de la question, je n’en ai plus besoin. »
Généralement, les rechutes se multiplient et s’accélèrent : la durée des intervalles entre deux épisodes dépressifs diminue avec le temps. Une personne qui a déjà fait un épisode dépressif a une chance sur deux d’en faire un autre au cours de sa vie.
Quatre malades sur dix ne respectent pas la stratégie thérapeutique décidée avec leur praticien et arrêtent les médicaments après moins de trois mois de traitement, sans en parler avec leur médecin. En cas de rechute, celle-ci se manifeste rapidement, le plus souvent dans les deux mois qui suivent l’arrêt prématuré du traitement. Un manque d’information sur l’intérêt d’un suivi correct du traitement et sur la fréquence des rechutes est certainement responsable en partie de cette situation.
Il existe également des facteurs de risque qui favorisent les rechutes. Si une personne est vulnérable psychiquement et qu’elle ne suit pas une psychothérapie lui permettant d’apprendre à affronter les aléas de la vie, l’apparition d’un nouvel événement douloureux ou perturbant pourra déclencher un nouvel épisode dépressif. Là encore, les femmes sont les plus mal loties. Il y a 22 % de récidives chez les femmes, contre 13 % chez les hommes. Par ailleurs, les personnes âgées subissent davantage de dépressions chroniques, et leurs rechutes sont plus fréquentes.
En revanche, l’entourage affectif et social joue un rôle important dans la prévention des rechutes. Les malades divorcés ou veufs et les personnes ayant peu de relations sociales font davantage de rechutes que celles qui bénéficient du soutien de leur entourage.
- Les personnes ayant connu plusieurs épisodes de dépression peuvent bénéficier d’approches complémentaires pour éviter une récidive :
- un traitement médicamenteux au long cours (éventuellement sur plusieurs années) ; certains antidépresseurs ont été particulièrement étudiés dans la prévention des récidives (Effexor, Sertraline Génériques, Zoloft) ;
- une thérapie cognitive pour apprendre à reconnaître des pensées négatives dites automatiques (qui apparaissent de manière quasi-réflexe face à certaines situations) et leur apprendre à leur substituer une vision plus positive des choses ;
- éventuellement, si le patient en a le désir, une démarche de type psychanalytique visant à identifier les causes profondes et anciennes qui contribuent à l’apparition des symptômes dépressifs.
Que peut-il arriver si une dépression est mal soignée ?
Il arrive que des personnes souffrant de dépression guérissent sans traitement. Cette guérison spontanée intervient après plusieurs mois ou années. Cependant, les épisodes de dépression auront de grandes probabilités de se répéter chez les deux tiers de ces personnes et quelques-unes connaîtront un état dépressif permanent. L’autre tiers n’en sortira pas totalement indemne. La très grande majorité souffrira toute sa vie de symptômes invalidants (anxiété, troubles du sommeil, mauvaise estime de soi) et éprouvera des difficultés à s’intégrer dans la société et à mener une vie équilibrée et heureuse. Certaines personnes développent une alternance de phases d’euphorie et de dépression, ce sont les troubles bipolaires.
Le principal risque d’une dépression non traitée ou mal traitée est le suicide. Sur dix personnes ayant mis fin à leurs jours, sept étaient des malades dépressifs, pour la plupart non soignés. Chaque année, en France, 8 400 morts seraient ainsi causées par la dépression. Le risque de suicide est considérablement augmenté si la personne dépressive souffre en même temps de troubles anxieux persistants.
Commentaires
Cliquez ici pour revenir à l'accueil.