Mise à jour : 01 septembre 2022
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Un traitement antidépresseur doit être mis en place progressivement, et généralement pour une durée prolongée. Ses effets se font généralement sentir au bout de quelques semaines. Il s’agit de médicaments qui ne sont pas anodins et leur association avec d’autres substances peut être dangereuse.

Bien comprendre son traitement contre la dépression

    Ces questions peuvent vous aider à dialoguer avec votre médecin lors d’une prescription d’antidépresseurs.
  • Quand et comment dois-je prendre mes médicaments ?
  • Quel sera le délai avant que leurs effets positifs ne se fassent ressentir ?
  • Combien de temps devrai-je continuer le traitement après l’amélioration de mon état ?
  • Qui contacter en cas de questions ou de problèmes ?
  • Quels sont les effets indésirables les plus fréquents ?
  • Comment se passera l’arrêt du traitement ?

Respecter la prescription des antidépresseurs

Un traitement antidépresseur doit être mis en place progressivement afin d’identifier la dose optimale pour le patient. Des effets indésirables peuvent apparaître au début du traitement, dont la plupart disparaissent en quelques semaines. En général, on évalue l’efficacité du médicament après trois semaines de traitement. Le bon respect des heures de prise est important : un antidépresseur sédatif sera pris avant le coucher, alors qu’un antidépresseur stimulant sera pris avant 17 heures pour prévenir toute difficulté d’endormissement.

Respecter les précautions d’utilisation des antidépresseurs

La conduite ou l’utilisation de machines potentiellement dangereuses peut présenter des risques, surtout en début de traitement. Il est préférable de s’assurer que l’antidépresseur n’altère pas votre vigilance avant de reprendre ces activités.

Le médecin adaptera le suivi du traitement en fonction du type d’antidépresseur, de votre âge et d’éventuels risques d’interaction. N’omettez pas de lui signaler tous vos antécédents médicaux.

Chez les personnes prédisposées, les médicaments antidépresseurs peuvent induire une euphorie excessive, voire des symptômes d’hypomanie. Prévenez rapidement votre médecin si vous constatez une excitation inhabituelle ou une confusion de vos idées.

Respecter la durée du traitement antidépresseur

Un antidépresseur doit être pris sur une longue période, au moins six mois, pour produire les effets escomptés et prévenir les rechutes. Le traitement doit être prolongé si les troubles dépressifs persistent, ou si la personne a déjà connu plusieurs épisodes successifs de dépression. Il est possible, sur avis d’un psychiatre, de prendre un antidépresseur pendant plusieurs années.

Bien arrêter son traitement antidépresseur

Il est fondamental de ne pas arrêter le traitement de son propre chef et trop tôt, même si l’on se sent guéri. On estime que, sur dix malades dépressifs traités par antidépresseur, quatre ne respectent pas les indications de leur médecin, en particulier en ce qui concerne la durée du traitement. C’est l’une des principales causes de rechute.

Lorsque le médecin et le patient sont d’accord pour arrêter le traitement, les doses d’antidépresseurs sont réduites progressivement sur une période de un à plusieurs mois afin d’éviter un syndrome de sevrage. En effet, des effets indésirables transitoires sont parfois observés si le traitement est interrompu brutalement : anxiété, irritabilité, cauchemars, insomnie, nausées, vertiges, etc. Ces effets indésirables apparaissent dans les deux à trente jours suivant l’arrêt du traitement. Si ce type de symptômes survient, le médecin peut choisir de reprendre temporairement le traitement à pleine dose, puis de mettre en place un calendrier d’arrêt du traitement encore plus progressif.

Les interactions des antidépresseurs avec d’autres substances

Lorsque l’on prend un antidépresseur, l’absorption d’alcool est fortement déconseillée. Les effets combinés des deux substances entraînent des troubles du comportement et une ivresse plus rapide.

Les antidépresseurs peuvent interagir avec d’autres types de médicaments. Par exemple, les antidépresseurs imipraminiques peuvent augmenter les effets de certains médicaments contre l’hypertension artérielle (la « tension ») ou de certains médicaments antihistaminiques utilisés dans le traitement du rhume, de l’allergie ou de l’insomnie. L’iproniazide (MARSILID) présente également des interactions avec certains aliments (en particulier les aliments et boissons fermentés).

Il est indispensable de signaler la prise d’antidépresseurs à son pharmacien, à tout nouveau médecin consulté, mais également à son dentiste (à cause du risque d’interaction avec les anesthésiques locaux).

Grossesse, allaitement et antidépresseurs

En cas de grossesse ou désir de grossesse, il ne faut jamais modifier son traitement antidépresseur sans en parler au préalable à son médecin.

Certaines données épidémiologiques suggèrent une augmentation du risque de troubles du spectre de l’autisme chez des enfants dont la mère a été traitée avec un inhibiteur de la recapture de la sérotonine (ISRS ou IRSN) pendant la grossesse. Cependant d’autres études ne mettent pas en évidence une augmentation de ce risque.

De plus, une augmentation du risque de malformations cardiovasculaires a été identifiée chez le nouveau-né exposé à la paroxétine ou à la fluoxétine.

Dans ce contexte, les antidépresseurs de la famille des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS et IRSN) ne doivent être utilisés pendant la grossesse que s’ils sont strictement nécessaires. Un traitement non médicamenteux (psychothérapie) doit être privilégié (Risque de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants exposés in-utero à certains antidepresseurs, ANSM, 05/2016).

Par mesure de prudence et en raison de l’absence d’études menées, les notices des antidépresseurs indiquent qu’ils ne peuvent pas être administrés pendant l’allaitement. Le médecin établira s’il est possible d’allaiter en suivant le traitement médicamenteux qui convient. Quoi qu’il en soit, si cela est nécessaire, mieux vaut renoncer à allaiter pour être bien soignée. En effet, une dépression non traitée est préjudiciable à l’enfant : elle peut compromettre son développement psychologique et perturber l’établissement du lien avec la mère.

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