Les bouffées délirantes (également appelées bouffées délirantes aiguës ou BDA) se caractérisent par un ou plusieurs épisodes de délire passager pendant lesquels la personne tient des propos incohérents ou adopte un comportement irrationnel. Elles apparaissent de façon soudaine et brutale.
Qu'est-ce qu'une bouffée délirante ?
Les bouffées délirantes sont des épisodes de délire survenant brusquement chez une personne n’ayant jamais manifesté auparavant de problème psychique de ce type. La personne atteinte n’a pas conscience qu’elle délire ; elle ne manifeste aucun recul par rapport à ses pensées et son discours est incohérent. Sa perception de la réalité est modifiée, le fonctionnement de son esprit et ses relations avec le monde extérieur sont profondément bouleversés. Une bouffée délirante peut rester sans suite, ou être annonciatrice d’une maladie psychique.
Ce phénomène soudain et brutal est vécu comme un cataclysme par l’entourage, « un coup de tonnerre dans un ciel serein »…
Quels sont les symptômes d'une bouffée délirante ?
La bouffée délirante se traduit pas un ensemble de propos irrationnels, voire incohérents, qu’une personne soutient sans la moindre capacité de sens critique lui permettant d’en percevoir l’étrangeté. Ces propos s’appuient sur des croyances tout aussi irrationnelles qui sont propres à la personne, sans être pour autant liées à son environnement culturel. Le délire peut déboucher sur des comportements singuliers ou inadaptés : mutisme, colère, fugue, etc. Une bouffée peut durer quelques heures, quelques jours ou quelques semaines.
Les signes avant-coureurs d’une bouffée délirante
Le signe le plus caractéristique est l’insomnie. Très souvent, dans les jours précédant la bouffée délirante, la personne ne dort plus ou très peu. Elle peut aussi avoir un comportement inhabituel ou ressentir une anxiété diffuse, qui peut se manifester par de la tristesse ou une certaine exaltation.
Les signes caractéristiques d'une bouffée délirante
Le symptôme le plus caractéristique d’une bouffée délirante est le délire : l’expression soudaine et brutale de pensées irrationnelles, comme dans une psychose. Les thèmes développés peuvent être multiples : mégalomanie, persécution, culpabilité, jalousie, interprétation extravagante d’événements vécus, sensation d’avoir des intuitions clairvoyantes, impression d’être possédé ou influencé, délire paranoïaque, mystique ou érotique, illusion que son corps est transformé, etc.
Le discours est incohérent, désordonné. Les idées se chevauchent, se mélangent et la personne délirante est incapable de les organiser de manière logique. Ces divagations peuvent s’accompagner d’un sentiment de dépersonnalisation (impression de ne plus être soi-même), de dédoublement de la personnalité, de déréalisation (sentiment que le monde environnant est bizarre).
Les hallucinations sensorielles sont fréquentes. La personne délirante entend des voix. Elle peut être persuadée que d’autres personnes lisent dans ses pensées, lui volent ses idées ou lui imposent des actes. Elle a parfois le sentiment que des phrases entendues à la télévision ou à la radio sont des messages à son intention.
Parallèlement, l’humeur est changeante au cours de la journée. Tantôt euphorique, tantôt abattue, la personne peut rester par moments prostrée, ou au contraire être agitée. Une bouffée délirante provoque de l’anxiété chez celui qui la subit. Cette détresse peut l’amener à commettre une tentative de suicide ou un acte agressif.
Qu’appelle-t-on confusion mentale ? |
---|
La confusion mentale peut ressembler à une bouffée délirante : la personne atteinte tient des propos incohérents, s’agite, refuse d’être soignée. Ces épisodes de confusion apparaissent lors de certaines maladies comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, l’épilepsie, un traumatisme crânien, une hémorragie ou une tumeur cérébrale, des infections, ou le diabète. L’absorption de substances toxiques, de drogues, d’alcool ou de médicaments peut aussi déclencher des confusions mentales. Pour cette raison, un état délirant impose toujours des examens complémentaires (notamment une prise de sang) qui permettent de distinguer une confusion d’une bouffée délirante. |
Comment évolue une bouffée délirante ?
La guérison est souvent obtenue au bout de quelques semaines ou quelques mois de traitement. Parfois, la bouffée délirante cesse aussi brutalement qu’elle a commencé. Contrairement à une idée reçue, elle n’évolue pas systématiquement vers la schizophrénie (qui a plutôt tendance à apparaître de manière progressive et insidieuse).
Chez 25 % des patients, cet épisode reste unique et ne se reproduit jamais. D’autres bouffées surviendront par intermittence chez un autre quart des patients, mais sans évoluer vers une maladie particulière. Les 50 % restants auront tendance à progresser vers une autre maladie psychique : schématiquement, un tiers vers la schizophrénie, un tiers vers les psychoses chroniques non schizophréniques et un tiers vers des troubles bipolaires. La gravité de la bouffée délirante, sa durée et sa résistance aux traitements sont des éléments qui peuvent indiquer une évolution vers d’autres maladies psychiques. Dans tous les cas, les personnes qui ont développé une bouffée délirante doivent être suivies par un spécialiste pendant un à deux ans.
Impossible de lire tous vos articles d.'un seul tenant.
Au risque de me répéter il est crucial de rédiger tous vos articles dun seul tenant. Les appréhender par petits fragments est tout à fait dissuasif.