En cas d'échec du traitement par les antithyroïdiens de synthèse, ou d'intolérance à ces médicaments, le médecin peut avoir recours à la chirurgie et enlever la thyroïde, en partie ou bien en totalité. Il peut également décider de neutraliser définitivement la thyroïde en ayant recours à un traitement par iode radioactif.
La chirurgie dans le traitement de l'hyperthyroïdie
Pour traiter une hyperthyroïdie, il peut être nécessaire d’enlever une partie de la thyroïde (par exemple, l’un des deux lobes si celui-ci contient des nodules), voire la quasi-totalité de la thyroïde, ou la totalité. Dans ce cas, le patient devra, toute sa vie durant, prendre des hormones thyroïdiennes de synthèse. Cela peut paraître un fardeau lourd à porter, mais les hormones thyroïdiennes sont faciles à prendre, peu chères et permettent de compenser l’absence de thyroïde sans avoir d’effets indésirables.
Aujourd’hui, la chirurgie est plus rarement utilisée que l’iode radioactif (voir ci-dessous). Néanmoins, elle est particulièrement indiquée chez les femmes hyperthyroïdiennes qui souhaitent avoir des enfants (sans les soucis des antithyroïdiens de synthèse), ou chez les personnes qui présentent un goitre volumineux.
La prise d'hormones thyroïdiennes de synthèse n'empêche pas d'avoir des enfants : un suivi attentif des taux sanguins de TSH et d'hormones thyroïdiennes sera effectué avant, pendant et après la grossesse.
La neutralisation définitive de la thyroïde par l'iode radioactif
Le traitement de l’hyperthyroïdie par l’iode radioactif repose sur un principe simple : la thyroïde hyperactive a la propriété de capturer de fortes quantités d’iode. Si cet iode est radioactif au point de détruire les cellules qui le contiennent, son administration suffira à supprimer l’ensemble des cellules de la thyroïde qui produisent des hormones thyroïdiennes.
Le traitement par iode radioactif est pratiqué à l’hôpital, parfois associé à des antithyroïdiens de synthèse ou une ablation chirurgicale d’une partie de la thyroïde. Le patient prend une dose d’iode radioactif (I-131, plus puissant que l’iode I-123 utilisé pour le diagnostic) : la thyroïde en capture une partie et le reste est éliminé dans les urines. Dans les jours qui suivent, les cellules de la thyroïde qui contiennent l’iode radioactif meurent (ce qui libère de fortes quantités de T3/T4 et peut aggraver temporairement les symptômes de l’hyperthyroïdie). Petit à petit, l’iode radioactif est éliminé dans les urines et perd de sa radioactivité.
Le traitement par iode radioactif est contre-indiqué chez les femmes enceintes et chez celles qui allaitent. Les femmes en âge de procréer doivent effectuer un test de grossesse avant l’administration d’iode radioactif et utiliser un moyen de contraception efficace tout au long du traitement et pendant les mois qui suivent. Les hommes traités par l’iode radioactif devraient attendre au moins trois mois avant de procréer.
Comme dans le cas de la chirurgie, les patients traités de cette manière devront, toute leur vie durant, prendre des hormones thyroïdiennes de synthèse pour suppléer l’absence de production d’hormones naturelles par la thyroïde. Un retour à la normale est habituellement observé en quelques mois.
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