Comment diagnostique-t-on l’hépatite E ?
Cette hépatite, comme d’autres hépatites virales chroniques (B, C et D) passe très souvent inaperçue et n’est pas diagnostiquée.
Le diagnostic d’hépatite E repose sur la détection d’anticorps spécifiquement dirigés contre le virus de l’hépatite E dans le sang de la personne infectée et sur des tests de type RT-PCR pour rechercher l’ARN du virus dans le sang et les selles.
Comment traite-t-on l’hépatite E ?
Pour les formes aiguës, les plus fréquentes, il n’existe pas de traitement spécifique et, chez la plupart des personnes en bonne santé, l’hépatite E aiguë guérit spontanément en 2 à 6 semaines. Pendant cette période, le médecin conseille le repos et d’éviter ce qui peut fatiguer le foie (boissons alcoolisées, aliments gras, certains médicaments dont le paracétamol, etc.). Il surveille la réaction du foie par des prises de sang régulières.
Chez les femmes enceintes, une hospitalisation est parfois nécessaire car la maladie peut être sévère. Chez les personnes immunodéprimées, la maladie est suivie de près pour dépister précocement un éventuel passage à une forme chronique.
Pour les formes chroniques, un traitement antiviral non spécifique (ribavirine) est prescrit pendant 3 mois. Lorsque l’immunodépression est liée à un ou plusieurs médicaments, il peut être nécessaire de suspendre ces traitements jusqu’à la guérison de l’hépatite E.
Comment prévenir l’hépatite E ?
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite E en France (un vaccin est disponible uniquement en Chine). Les mesures de protection contre cette maladie varient selon si l’on est exposé en tant que consommateur et/ou en tant que professionnel. Ces mesures sont importantes chez les personnes le plus à risque de développer une forme symptomatique. Chez celles-ci, la recherche d’une éventuelle infection passée (via la recherche d’anticorps) peut s’avérer utile pour identifier celles qui doivent respecter rigoureusement ces mesures de prévention.
Les mesures de prévention de l’hépatite E pour les consommateurs
- Toutes les personnes ayant été en contact avec la viande de porc, de sanglier ou de chevreuil et cerf (chasseurs, consommateurs) doivent se laver les mains après ce contact.
- L’entretien des surfaces de travail et des ustensiles (grattage, lavage à l’eau chaude et au détergent) doit être rigoureux et s’effectuer immédiatement après chaque utilisation, et en particulier après manipulation de foie de porc cru.
- Tous les aliments contenant du foie de porc/sanglier/chevreuil cru (figatelli, saucisses de foie de porc crues, fraîches ou sèches, quenelles de foie) sont des aliments à risque et ne doivent pas être consommés crus. Ils doivent être cuits à cœur, comme tous les produits issus de cochons de lait et porcelets (le virus est particulièrement présent chez les jeunes porcs).
- Dans les pays à faible niveau d’hygiène ou en régions où cette hépatite est fréquente (Asie du Sud et de l’Est, Afrique subsaharienne et du Nord, Moyen-Orient), il est recommandé de ne consommer que des végétaux cuits ou pelés après lavage. Dans ces pays, l’eau de boisson ou servant à la préparation culinaire (notamment au lavage des végétaux) doit être une eau embouteillée, ou bouillie (10 minutes) ou filtrée puis désinfectée (avec des pastilles chlorées ou dérivés).
Les mesures de prévention de l’hépatite E pour les professionnels
- Les professionnels exposés (notamment les éleveurs de porcs, vétérinaires, techniciens) doivent se protéger en s'équipant de protections individuelles et en respectant les bonnes pratiques d’hygiène, en particulier au contact des jeunes animaux.
- Le personnel de cuisine ou toute personne amenée à manipuler des aliments, surtout si ces aliments sont destinés à être consommés crus ou peu cuits, doit être sensibilisé au risque de transmission et à la nécessaire mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène.
- Le personnel se sachant atteint d’une hépatite E doit être incité à prendre un avis médical et à ne pas manipuler directement des aliments en période de contagiosité.
- Les procédures de nettoyage-désinfection des surfaces et du matériel doivent être respectées, avec les désinfectants habituels.
- L’eau utilisée dans la production des aliments que ce soit en tant qu'ingrédient, pour le contact direct avec les denrées ou pour le nettoyage des surfaces en contact avec elles, doit répondre aux exigences réglementaires.
- Les viandes et abats de cochons de lait et de porcelets sont plus à risque de contamination et doivent être manipulés et traités en conséquence.
- L’étiquetage des produits contenant du foie cru de porc doit porter lisiblement la mention « À consommer cuit à cœur. »
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