Mise à jour : 11 avril 2024
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Les méningites infectieuses peuvent être dues à des virus, des bactéries ou d’autres micro-organismes.

Les méningites dues à des virus

Les méningites virales, qui sont les plus fréquentes (70 à 80 % des cas), sont généralement bénignes. La guérison survient en cinq à dix jours, mais des maux de tête peuvent persister plusieurs semaines. Les méningites virales ont des origines variées : virus de la famille des Entérovirus, virus de la varicelle, de la mononucléose infectieuse, de la rougeole, des oreillons, de la grippe ou de l’herpès (qui provoque les méningites virales les plus graves), etc.

Les méningites dues à des bactéries

Les méningites bactériennes mettent la vie du patient en danger. Elles nécessitent une prise en charge médicale urgente. Plusieurs types de bactéries peuvent être à l’origine de méningites.

Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) est le plus fréquent (environ la moitié cas de méningite bactérienne en France). Cette bactérie se développe dans le nez et la gorge (rhinopharynx) où elle peut rester plusieurs mois sans provoquer de symptômes (c’est ce qu’on appelle le « portage sain »). Parfois, sans que l’on en sache les mécanismes, ce pneumocoque provoque des otites, une pneumonie, une méningite voire une septicémie (infection généralisée).

Le méningocoque (Neisseria meningitidis) est responsable d’environ un quart des cas de méningite bactérienne en France. Comme le pneumocoque, ce germe peut être présent dans le nez et la gorge sans provoquer de symptômes. Toutefois, chez certaines personnes, le méningocoque peut se multiplier et passer dans le sang : on parle d’infection invasive à méningocoques. Il peut alors provoquer une méningite ou une septicémie. Les méningocoques à l’origine d’épidémies de méningite en France appartiennent aux sérogroupes B, C, W et Y. La contamination se fait par contact proche et prolongé avec une personne malade.
La méningite à méningocoques a connu un rebond sans précédent à l’automne 2022, avec, à l’automne 2023, un nombre de cas supérieur à la période qui a précédé la pandémie de Covid-19. Si 298 cas ont été enregistrés entre janvier et septembre 2019, 421 cas ont déjà été répertoriés entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36 % des cas, alors même que le pic hivernal n’avait pas encore eu lieu. Ce chiffre était de 53 cas pour la même période en 2021. À cela, deux explications principales : une diminution de l’immunité générale suite à la diminution de la circulation des souches dans le contexte de la pandémie de Covid-19, mais aussi à la baisse de la vaccination, qui a chuté de 20 % pour la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement.
Dans ce contexte, le ministère chargé de la Santé a saisi la Haute autorité de santé (HAS) afin d’évaluer la pertinence d’actualiser les recommandations relatives à la stratégie de vaccination contre les méningocoques des sérogroupes A, C, W, Y et B. En mars 2024, au terme de son évaluation, la HAS a formulé plusieurs recommandations : 

  • concernant la vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Y : la HAS préconise de la rendre obligatoire chez tous les nourrissons de moins de 1 an, en remplacement de la vaccination dirigée contre le seul sérogroupe C, selon un schéma vaccinal à 2 doses. Pour les adolescents, elle recommande la vaccination selon un schéma à 1 dose administrée entre 11 et 14 ans et ce, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non, ainsi qu’un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans ;
  • concernant la vaccination contre le sérogroupe B : la HAS préconise de rendre obligatoire la vaccination chez les nourrissons de moins de 1 an. En effet, le sérogroupe B étant majoritaire parmi les cas de méningite à méningocoque chez les jeunes enfants, la HAS recommande de renforcer la stratégie en vigueur afin d’augmenter rapidement la couverture vaccinale, qui était de seulement 48,8 % en 2022. En revanche, elle ne recommande pas, à ce stade, d’élargir cette vaccination à tous les adolescents et jeunes adultes. L‘incidence des infections invasives à méningocoques B, plus faible chez les 11-24 ans que chez les nourrissons et l’absence d’efficacité du vaccin à conférer une protection indirecte aux populations non vaccinées, ont été les arguments principaux qui ont conduit à cette conclusion.

Les streptocoques du groupe B (en particulier Streptococcus agalactiae) sont la cause d’environ 10 % des cas de méningite en France. Mais, chez les nouveau-nés de moins de deux mois, cette bactérie est responsable de près de 80 % des méningites. Les femmes hébergent fréquemment cette bactérie sur les parois du vagin (sans aucun symptôme) et il arrive que les nouveau-nés soient contaminés lors de l’accouchement. Pour cette raison, il est recommandé aux femmes enceintes de réaliser un prélèvement vaginal en fin de grossesse (au cours du neuvième mois), afin de rechercher la présence de streptocoques B et de mettre en œuvre, si nécessaire, un traitement antibiotique adapté pendant l’accouchement.

D’autres bactéries peuvent également être à l’origine de méningites : la listeria (Listeria monocytogenes) qui représente 5 à 6 % des cas avec une mortalité de 20 à 30 %, Hæmophilus influenzae B (mais la vaccination anti-Hæmophilus a permis une réduction de 98 % des méningites dues à ce germe), ou encore Mycobacterium tuberculosis (la bactérie responsable de la tuberculose).

Qu'appelle-t-on sérogroupe ?
Au sein d’une même espèce, certaines bactéries et certains virus présentent de petites différences. Ces sous-espèces sont appelées « sérogroupes ». Par exemple, il existe 91 sérogroupes de pneumocoques et douze sérogroupes de méningocoques. Un vaccin peut n’être efficace que sur certains de ces sérogroupes, ce qui complique la prévention des méningites.

Les méningites dues à d'autres micro-organismes

Les méningites dites « fongiques » sont causées par des champignons microscopiques (Cryptococcus neoformans, Candida albicans, par exemple) : elles sont rares mais sévères, car elles surviennent chez des personnes ayant un système immunitaire affaibli.

Enfin, les méningites peuvent être dues à un parasite microscopique (par exemple, ceux à l'origine de la toxoplasmose ou du paludisme) ou à un ver (ascaris, oxyures, etc.).

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