L'objectif du traitement chirurgical des cancers du foie est de retirer la totalité (ou la plus grosse partie) de la tumeur, souvent en enlevant une partie du foie. Dans les cas les plus graves, une greffe de foie peut être envisagée.
L'ablation partielle du foie lors de cancer
Lorsque la ou les tumeurs du foie sont localisées et que la cirrhose ne perturbe pas trop le fonctionnement du foie, il est possible d’envisager d’enlever la partie du foie où se trouvent les tumeurs. C’est le cas chez environ 10 % des patients atteints de cancer du foie.
Comment se passe l'ablation partielle du foie ?
L’ablation partielle du foie se fait sous anesthésie générale, soit en incisant le ventre (laparotomie), soit en y pratiquant trois orifices et en y insérant des tubes fins munis d’outils chirurgicaux et d’une caméra (cœlioscopie). Le foie est un organe divisé en lobes et en segments bien délimités et le chirurgien peut choisir d’enlever juste la tumeur, un ou deux segments, voire un lobe. Il fonde sa décision sur la localisation et la taille des tumeurs, ainsi que sur l’état général du foie.
À condition que le reste du foie soit en suffisamment bonne santé et que le patient s’abstienne de boissons alcoolisées, le foie laissé en place régénérera en quelques semaines (jamais jusqu’à sa taille initiale, mais suffisamment pour vivre normalement).
Quelles sont les suites de l'ablation partielle du foie ?
Après l’opération, le patient est muni d’une sonde naso-œsophagienne (pour éviter les vomissements) et d’une sonde urinaire qui sont retirées après quelques jours. Des drains (des tubes destinées à éviter l’accumulation de liquides) sont posés au niveau du ventre (laissés en place quelques jours) et de la vésicule biliaire. Ce dernier drain est laissé en place un à deux mois jusqu’à ce que le chirurgien soit certain que la bile produite par le foie est bien éliminée dans l’intestin (sans fuite dans l’abdomen). Pour éviter les problèmes de phlébite ou d’embolie pulmonaire, le patient prend des médicaments anticoagulants et porte des bas de contention.
L'ablation partielle du foie nécessite en général cinq à dix jours d'hospitalisation.
Les suites et les complications de l'ablation partielle du foie
Les suites d’une ablation partielle du foie sont généralement des sensations douloureuses au niveau de la zone opérée et de la cicatrice, éventuellement pendant plusieurs mois. Des antalgiques adaptés sont systématiquement prescrits. Dans de rares cas, l’ablation partielle du foie peut se compliquer : fuites de bile dans l’abdomen (qui provoquent de la fièvre et des douleurs), hématome du foie, hémorragie, insuffisance hépatique (jaunisse, ascite, fatigue, etc.).
La greffe du foie lors de cancer
La greffe du foie est systématiquement envisagée lors de cirrhose terminale ou de cancer du foie. Malheureusement, seulement 5 % des patients atteints de cancer du foie peuvent être greffés. Le nombre de greffons disponibles est limité et les contre-indications de la greffe sont nombreuses :
- tumeurs ayant envahi les parois des vaisseaux sanguins ou des canaux biliaires ;
- tumeur de plus de 5 cm de diamètre ou présence de plus de trois tumeurs ;
- mauvais état général du patient (qui aurait du mal à supporter la chirurgie et les traitements anti-rejet qui doivent être pris à vie) ;
- alcoolisme non pris en charge médicalement ;
- patient âgé de plus de 65 ans (des exceptions sont possibles chez les personnes en bonne santé par ailleurs).
Chez les personnes éligibles pour une greffe du foie, des traitements sont souvent mis en place en attendant la disponibilité d’un greffon (destruction des tumeurs à travers la peau, chimioembolisation, etc.).
La destruction des tumeurs du foie à travers la peau (destruction percutanée)
Lorsqu’un traitement chirurgical n’est pas envisageable, l’équipe soignante peut décider d’avoir recours à un traitement qui vise à détruire la ou les tumeurs du foie sans ouvrir l’abdomen. Cette technique utilise la chaleur produite par des ondes électriques (radiofréquence) au bout d’une fine aiguille, la sonde.
Sous anesthésie générale, et guidé par divers appareils d’imagerie médicale, le radiologue spécialisé introduit la sonde à travers la peau et la paroi abdominale jusqu’à positionner son extrémité au centre de la tumeur. La chaleur dégagée par l’extrémité de la sonde brûle progressivement la tumeur, du centre vers la périphérie, sur quelques centimètres. La sonde est retirée lorsque l’imagerie médicale montre que la tumeur a été complètement détruite.
Cette intervention dure de 20 à 30 minutes et nécessite une journée d’hospitalisation. Ces effets indésirables sont essentiellement des douleurs au réveil qui sont soulagées par des médicaments antalgiques. Dans de rares cas, des hémorragies et des lésions de l’estomac ou du côlon peuvent survenir.
La destruction percutanée des tumeurs du foie peut être répétée, par exemple lors de récidive ou pour permettre à un patient d’attendre un greffon.
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