#Médicaments #Nouvelle spécialité

Eczéma chronique des mains : mise à disposition d'ANZUPGO via le dispositif d'accès direct

En dermatologie, la crème ANZUPGO 20 mg/g bénéficie d'une prise en charge dans le cadre du dispositif d'accès direct, pour le traitement de l'eczéma chronique des mains chez l'adulte. 

David Paitraud
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ECM : les lésions persistent plus de 3 mois et/ou récidivent au moins 2 fois par an.

ECM : les lésions persistent plus de 3 mois et/ou récidivent au moins 2 fois par an.WiroKlyngz / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Résumé

ANZUPGO 20 mg/g crème est une nouvelle spécialité indiquée pour traiter l'eczéma chronique des mains (ECM) modéré à sévère chez les adultes pour lesquels les dermocorticoïdes sont inadéquats ou inappropriés.

ANZUPGO contient un nouveau principe actif, le delgocitinib. Il s'agit d'un inhibiteur pan-Janus kinase (JAK) (JAK1, JAK2, JAK3 et TYK2). 

La crème ANZUPGO est prête à l'emploi ; elle doit être appliquée 2 fois par jour en fine couche sur les parties lésées, en respectant un intervalle de 12 heures entre les applications. 

Une fois le tube ouvert, la crème peut être utilisée jusqu'à 1 an maximum. 

Tous les patients doivent bénéficier d'un examen cutané régulier pendant le traitement. 

ANZUPGO doit être prescrit par un dermatologue ou un allergologue. 

Depuis le 23 mai 2025, ANZUPGO fait l'objet d'une prise en charge dérogatoire, dans le cadre du dispositif d'accès direct pour un an. 

La Commission de la transparence (CT) s'est prononcée en faveur d'une prise en charge d'ANZUPGO dans le droit commun (remboursement en ville et agrément aux collectivités). 

En dermatologie, ANZUPGO 20 mg/g crème (delgocitinib) est indiqué dans le traitement de l'eczéma chronique des mains (ECM) modéré à sévère chez les adultes pour lesquels les dermocorticoïdes sont inadéquats ou inappropriés. 

Dans l'attente d'une prise en charge dans le droit commun, cette nouvelle spécialité bénéficie d'une prise en charge anticipée (1 an depuis le 23 mai 2025) dans le cadre du dispositif d'accès direct (cf. Encadré) [1]. Dans ce contexte, la délivrance est effectuée en pharmacie hospitalière. 

Selon la Commission de la transparence (CT), la population cible d'ANZUPGO est estimée entre 100 000 et 170 000 patients en France [2].

ANZUPGO fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l'identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté.

Encadré - Le dispositif d'accès direct à des médicaments selon l'article 62 de la LFSS 2022

Le dispositif d'accès direct dont peuvent bénéficier certains médicaments est prévu par la loi de financement de la Sécurité sociale 2022 : 

« À titre expérimental, il est instauré un dispositif dit « d'accès direct », dans lequel les entreprises exploitant des spécialités pharmaceutiques ne faisant pas l'objet, dans une indication particulière, d'une autorisation d'accès précoce [...], mais disposant d'une AMM dans cette indication, sans être déjà inscrites, dans d'autres indications, sur la liste des spécialités remboursables et dispensées en pharmacie d'officine à ce titre, peuvent bénéficier d'une prise en charge par l'Assurance maladied'une durée maximale de 1 an, dans certains établissements de santé [...] ou dans certains hôpitaux des armées, dans les conditions et selon les modalités mentionnées au présent article ».

Les ordonnances doivent porter la mention : « Prescription au titre de l’accès direct ». 

Au bout de un an après la date de décision de la prise en charge au titre de l’accès direct :

  • soit la spécialité est inscrite sur la liste des spécialités remboursables ou agréées aux collectivités (prise en charge dans le droit commun) ;
  • soit elle n’est plus prise en charge.

La fin de l’accès direct peut intervenir plus tôt si la spécialité est inscrite sur la liste des spécialités remboursables (ou si cette inscription est refusée). 

Un nouveau principe actif inhibiteur des Janus kinases

Le principe actif d'ANZUPGO est le delgocitinib ; il s'agit d'un inhibiteur pan-Janus kinase (JAK) qui cible l'activité des quatre membres de la famille des enzymes JAK, à savoir JAK1, JAK2, JAK3 et la tyrosine kinase 2 (TYK2), en fonction de la concentration. En réduisant l'inflammation et les réponses immunitaires, le delgocitinib contribue à améliorer l'état de la peau et à réduire les manifestations de l'eczéma (démangeaisons, douleurs). 

Une efficacité démontrée versus placebo et alitrétinoïne

Trois études principales de phase III ont démontré l'efficacité du delgocitinib [3] :

  • DELTA 1 et 2 : le delgocitinib 20 mg/g s'est montré plus efficace que le placebo chez des adultes atteints d’un ECM modéré à sévère ayant un antécédent de réponse inadéquate ou inappropriée aux dermocorticoïdes (DC) :
    • en termes de disparition ou quasi-disparition des lésions à 16 semaines (critère de jugement principal) évaluée par l’investigateur avec le score IGA-CHE (Investigator Global Assessment - Chronic Hand Eczema),
    • sur l’ensemble des critères de jugement secondaires hiérarchisés à la semaine 16, notamment sur l’amélioration d’au moins 90 % d’un indice de sévérité de l’ECM (HECSI-90 [Hand Eczema Symptom Index]), sur l’amélioration du prurit et de la douleur rapportés par le patient (score HESD [Hand Eczema Symptom Diary]) ;
  • DELTAFORCE : le delgocitinib 20 mg/g a été supérieur à l’alitrétinoïne chez des adultes atteints d’un ECM sévère ayant un antécédent de réponse inadéquate aux DC :
    • en termes de variation absolue du score HECSI (critère de jugement principal) à la semaine 12 par rapport à sa valeur initiale,
    • sur l’ensemble des critères de jugement secondaires hiérarchisés à la semaine 12 ou 24, notamment sur la réponse HECSI-90, l’amélioration du prurit et de la douleur rapportés par le patient (score HESD) ou sur la réponse IGA-CHE 0/1 avec une amélioration d’au moins 2 points.

La comparaison avec l’alitrétinoïne per os était pertinente, l'alitrétinoïne étant le seul médicament ayant une autorisation de mise sur le marché (AMM) chez l’adulte ayant un ECM (uniquement dans les formes sévères). 

Concernant le profil de tolérance, la CT note que celui du delgocitinib (marqué principalement par des réactions au site d’application) est plus favorable comparativement à l’alitrétinoïne (tératogène, risques psychiatriques rares).

Des conclusions en faveur d'une prise en charge collective

Sur la base de ces données d'efficacité et de tolérance, la CT a émis un avis favorable au remboursement en ville et à l'agrément aux collectivités d'ANZUPGO [2] :

  • service médical rendu (SMR) important ;
  • amélioration du service médical rendu (ASMR) mineure.

ANZUPGO constitue un traitement de 2e ligne chez les adultes atteints d’ECM modéré à sévère, après échec, intolérance ou contre-indication aux dermocorticoïdes.

ANZUPGO en pratique : 2 fois par jour

ANZUPGO se présente en crème prête à l'emploi qui se conserve 1 an après la première ouverture du tube.

Elle doit être appliquée en fine couche 2 fois par jour sur la peau affectée des mains et des poignets jusqu’à disparition totale ou quasi-disparition des lésions.
Un intervalle régulier de 12 heures doit être respecté entre chaque application.

En cas de réapparition des signes et symptômes de l'ECM (poussées), le traitement 2 fois par jour des zones affectées doit être repris selon les besoins.

ANZUPGO doit être interrompu si aucune amélioration n'est constatée après 12 semaines continues.

Si une autre personne applique la crème au patient, elle doit se laver les mains après l'application.

Respecter un délai avant et après l'application d'autres produits topiques

Il est recommandé d'éviter l'utilisation d'autres produits topiques immédiatement avant et après ANZUPGO.

L'emploi concomitant d'émollients dans les 2 heures précédant et suivant l'application du delgocitinib n'a pas été étudiée.

Une surveillance cutanée s'impose

Un examen régulier de la peau est recommandé au site d'application chez tous les patients, particulièrement chez ceux présentant des facteurs de risque de cancer cutané.
Des cas de cancer cutané non-mélanome (CCNM), essentiellement des carcinomes basocellulaires, ont été rapportés chez des patients traités par des inhibiteurs de JAK en application topique. 

Identité administrative

Liste I
Prescription réservée aux spécialistes en dermatologie ou en allergologie
Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement
Tube de 60 g, CIP 3400930303092, UCD 3400890043144
Prise en charge au titre du dispositif d’accès direct prévu par l’article 62 de la loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2022, pour une durée maximale de un an [1]
Dans le cadre de l’accès direct, délivrance en pharmacie hospitalière uniquement
Inscrit sur la liste de rétrocession avec prise en charge à 100 %
Laboratoire Leo Pharma

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