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Arrêt de la vaccination contre le chikungunya chez les plus de 65 ans à la suite d'un décès 

Trois effets indésirables graves dont un décès. Saisie en urgence par la DGS, la HAS a recommandé de suspendre la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq* chez les sujets de 65 ans et plus dans l'attente de données complémentaires de pharmacovigilance. 

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La vaccination reste ouverte pour les personnes de 18 à 64 ans présentant des comorbidités.

La vaccination reste ouverte pour les personnes de 18 à 64 ans présentant des comorbidités.Ake Ngiamsanguan / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Le ministère de la santé et de l'accès aux soins a annoncé samedi dans un communiqué le retrait des personnes âgées de 65 ans et plus de la campagne de vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq* (Valneva) à La Réunion et à Mayotte à la suite de la survenue de trois effets indésirables graves (EIG) dont un décès.

La campagne de vaccination avait commencé au début du mois dans un contexte épidémique, visant trois publics cibles, les personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles avec comorbidités, les personnes âgées de 18 à 64 ans avec comorbidités et les professionnels impliqués dans la lutte antivectorielle, conformément aux recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).

La priorité avait été donnée dans un premier temps aux personnes âgées de plus de 65 ans présentant une comorbidité mais en raison du démarrage poussif de la campagne de vaccination, elle a été étendue à l'ensemble des personnes prioritaires la semaine dernière.

Dans son communiqué diffusé samedi, le ministère de la santé et de l'accès aux soins indique qu'il a été informé mercredi par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) "de la survenue de deux événements indésirables graves à la suite de la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq* à La Réunion, dont un décès, puis d'un troisième [vendredi]".

Ces trois EIG ont touché "des personnes de plus de 80 ans présentant des comorbidités", indique le ministère.

En outre, des investigations sont en cours pour deux autres cas à La Réunion, sortis d'hospitalisation et dont l'imputabilité de la vaccination doit encore être évaluée, et un cas en métropole dans le cadre d'une vaccination du voyageur, avec une imputabilité plausible, poursuit-il.

La direction générale de la santé (DGS) a saisi en urgence la HAS pour "réévaluer les indications de vaccination contre le chikungunya par Ixchiq*".

Dans un avis rendu vendredi, l'autorité sanitaire a recommandé de "suspendre la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq*, chez les sujets de 65 ans et plus et ce sur l'ensemble du territoire français dans l'attente de données complémentaires de pharmacovigilance, nationales ou internationales".

Le ministère de la santé et de l'accès aux soins s'est conformé à cet avis. Il précise que "la vaccination reste ouverte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités".

Dans son avis, la HAS relève notamment que le lien de causalité avec le vaccin "semble très vraisemblable pour deux cas d'EIG neurologiques d'après l'ANSM, compte tenu du délai d'apparition des symptômes après la vaccination, des symptômes présentés par les patients et de la mise en évidence du virus vaccinal par PCR dans les prélèvements biologiques des patients".

Elle indique que les données de pharmacovigilance transmises par l'ANSM [vendredi] à 16h30 comportaient 15 cas d'effets indésirables identifiés dans la base nationale de pharmacovigilance dont trois EIG. "Parmi eux, deux EIG avaient des tableaux neurologiques sévères ayant amené dans un cas à un décès". Ces cas sont à rapprocher des tableaux neurologiques rapportés par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, ajoute l'agence sanitaire.

Il ressort en effet d'une réunion de l'Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP), un des comités des CDC, du 16 avril l'observation de six cas d'effets indésirables graves (EIG) dont cinq hospitalisations pour des manifestations cardiaques (n=2) ou neurologiques (n=4) survenus à la suite de la vaccination par Ixchiq* en vue d'un voyage chez des personnes âgées de 65 ans et plus. Ces cas sont toujours en cours d'investigation.

La HAS rappelle également que les données de tolérance dont elle disposait au 5 mars, au moment de sa première recommandation, faisaient ressortir comme principaux effets indésirables "des signes généraux de courte durée (fièvre, céphalées, asthénie, myalgies), pouvant parfois mimer une infection à chikungunya (syndrome dit "CHIK-like")".

Dans son communiqué, le ministère rappelle qu'en cas d'effets indésirables "particulièrement intenses, il est conseillé de contacter rapidement un médecin" ou le Samu Centre 15.

Ixchiq* a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en juin 2024. Il est indiqué dans l'immunisation active pour la prévention de la maladie causée par le virus du chikungunya chez les personnes âgées de 12 ans ou plus.

D'après une dépêche publiée dans APMnews le 26 avril 2025.

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