Borréliose de Lyme : la HAS actualise ses recommandations 

La Haute Autorité de santé (HAS) propose une version actualisée des recommandations [1, 2] relatives à la prise en charge de la borréliose de Lyme (BL) et autres maladies vectorielles à tiques (MVT). 

La publication initiale datait de 2018. Le nouveau document inclut les données scientifiques récentes sur ce groupe de maladies transmises par les tiques. Elle porte sur l'épidémiologie, le diagnostic et les manifestations cliniques, le traitement et la prise en compte du syndrome post-borréliose de Lyme traité. 

Des algorithmes décisionnels, des tableaux récapitulatifs et des fiches de bon usage des antibiotiques

Pour faciliter la compréhension et l'application de ces recommandations, la HAS a élaboré une synthèse de 44 pages reprenant les points majeurs [3] (cf. Encadré) : 

• détail des mesures de prévention des piqûres de tique lors d'une promenade en forêt, d'un séjour en zone boisée ou végétalisée (jardinage) ou d'une randonnée ;
• détail des mesures au retour d'une promenade en forêt, d'un séjour en zone boisée ou végétalisée (jardinage) ou d'une randonnée ;
• détail des principales mesures en cas de morsure de tique : 
  • retrait de la tique : tire-tique et désinfection, 
  • signalement sur l'application Signalement Tique !
  • surveillance ;
• recommandations pour le diagnostic :
  • présentation des principales manifestations cliniques de la borréliose de Lyme selon le système atteint (pages de 6 à 8),
  • algorithme décisionnel pour le diagnostic d'une paralysie faciale périphérique de Lyme (page 5),
  • algorithme de réflexion diagnostique à partir du trépied diagnostique de la borréliose de Lyme disséminée, chez un patient n'ayant jamais reçu d'antibiothérapie anti-Borrelia (page 9),
  • algorithme décisionnel concernant les tests diagnostiques utilisés dans le cas d'une neuroborréliose très précoce (inférieure à 6 semaines - page 10),
  • indication des tests diagnostiques selon les manifestations cliniques de borréliose de Lyme suspectées (pages 11 et 12) ;
• recommandations de prise en charge et d'utilisation des antibiotiques : 
  • tableau récapitulatif de l'antibiothérapie recommandée dans la borréliose de Lyme chez l'adulte et l'enfant, la femme enceinte ou allaitante (pages de 14 à 16),
  • algorithme décisionnel de prescription d'une antibiothérapie pour la borréliose de Lyme prouvée et dans les cas complexes où le trépied diagnostique de BL n'est pas vérifié (1 critère manquant - page 13),
  • guides d'usage pour chaque antibiotique recommandé (à partir de la page 38) ;
• focus sur le syndrome post-borréliose de Lyme traité (post-treatment lyme disease syndrome [PTLDS]) :
  • critères d'inclusion et d'exclusion permettant de retenir ce diagnostic (pages 17 et 18),
  • stratégie diagnostique et thérapeutique dans la BL prouvée ou possible et dans le PTLDS (page 19) ;
• récapitulatif des recommandations pour le diagnostic, le traitement, la démarche de déclaration et la prévention des autres MVT : rickettioses, tularémie, encéphalite à tique, borrélioses à fièvre récurrente, anaplasmose granulocytaire humaine, babésiose, Neoehrlichia mikurensis, fièvre hémorragique Crimée-Congo (pages de 25 à 37).

Encadré - Borréliose de Lyme : recommandations générales à destination des professionnels de santé (page 21 [3])

La doxycyline, traitement de première intention

Cette nouvelle version introduit le recours à la doxycycline chez l'enfant de moins de 8 ans, ainsi que chez la femme enceinte ou qui allaite. Jusqu'à présent, cet antibiotique était contre-indiqué chez l'enfant de moins de 8 ans en raison d'un risque de décoloration des dents définitives rapporté avec les tétracyclines (autres que la doxycycline). Des données récentes montrent que la doxycycline n'entraîne pas d'anomalies dentaires. 

Désormais, la doxycycline est le traitement de première intention chez l'adulte, l'enfant, la femme enceinte et la femme allaitante, pour traiter la plupart des tableaux cliniques (sauf l'atteinte ophtalmique, pour laquelle la ceftriaxone est recommandée - cf. tableau pages 14 et 15).

Le traitement est administré en 2 prises par jour (toutes les 12 heures environ), au milieu d'un repas. 

Chez la femme enceinte ou qui allaite, les traitements par doxycycline de plus de 21 jours ne sont pas recommandés. 

Les patients doivent être informés du risque de photosensibilisation associé à ce médicament, et de l'importance de se protéger du soleil et des UV. 

Les traitements de deuxième et troisième intention sont l'amoxicilline, la ceftriaxone puis l'azithromycine. 

Des recommandations étendues au syndrome post-borréliose de Lyme traitée

Cette version actualisée inclut le PTLDS, correspondant à un syndrome post-infectieux se manifestant par des symptômes prolongés après résolution de la phase aiguë de la maladie. 

Dans le cas de la borréliose de Lyme, le PTLDS se traduit par des symptômes non spécifiques comme une fatigue inhabituelle et invalidante, des douleurs musculosquelettiques ou encore des troubles cognitifs (mémoire, concentration) se prolongeant pendant plus de 6 mois après la fin du traitement.

En cas de suspicion de PTLDS, le patient est adressé de préférence à un centre de compétence des maladies vectorielles liées aux tiques (CCMVT) ou à un centre de référence des maladies vectorielles liées aux tiques (CRMVT). La prise en charge doit être personnalisée et pluridisciplinaire.