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« Pète ton crâne » et vapotage : des risques graves pour la santé des ados

L’ANSM lance un appel à la vigilance sur les dangers du vapotage de substances psychoactives sous forme d’e-liquide (hors nicotine). Ces pratiques, qui ont tendance à se banaliser chez les jeunes, représentent un cocktail explosif avec des risques graves pour la santé.

Laurence Houdouin
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Les adolescents sont plus particulièrement concernés par ces pratiques.

Les adolescents sont plus particulièrement concernés par ces pratiques.Daisy-Daisy / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

L’ANSM appelle à la vigilance les professionnels de santé sur les dangers d’une consommation par vapotage (« e-cigarette », ou cigarette électronique) de substances psychoactives sous forme d’e-liquide, et notamment des cannabinoïdes de synthèse (hors nicotine) [1]. Des pratiques qui sont « plus risquées qu'on ne le pense ».

L’enquête menée par les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A), complétée par les données recueillies par drogues-info-service.fr, et les centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV), suggère que cette consommation a tendance à progresser chez les adolescents. Les produits vapotés sont principalement des cannabinoïdes de synthèse dont « Pète ton crâne » ou Buddha Blue (cf. Encadré) et peuvent être associés à d’autres substances qui augmentent les risques d’intoxication et de complications. 

En s’appuyant sur les résultats des collectes de son Système d'identification national des toxiques et des substances (SINTES) [2], l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) insistait déjà en décembre dernier sur le fait que « l'analyse des e-liquides révèle une grande variété de cannabinoïdes de synthèse, consommés par des utilisateurs très jeunes » [3].

Dans cet appel à la vigilance, l’ANSM insiste sur « de nouveaux cas d’intoxications au PTC signalés chez des adolescents qui ont dû être hospitalisés après avoir vapé du PTC ».

Ces substances, interdites et classées comme stupéfiants, peuvent entraîner différents types de complications : neurologiques (malaises, amnésies, pertes de connaissance, voire convulsions), psychiatriques (épisodes délirants, hallucinations, idées suicidaires, attaque de panique), addictologiques (avec syndrome de sevrage), cardiovasculaires (tachycardie, douleur thoracique), digestives (nausées, vomissements, douleurs abdominales) et rénales.

Quelles orientations et prises en charge ?

En cas d’intoxication aiguë aux substances psychoactives, le patient doit être orienté sans délai vers une structure durgence.

En cas de suspicion d’intoxication ou de dépendance, les professionnels de santé peuvent diriger leurs patients vers :

Les urgentistes peuvent également contacter ces structures s'ils suspectent une intoxication aiguë aux substances psychoactives. En effet, la détection des cannabinoïdes de synthèse est complexe et nécessite des analyses spécifiques réalisées par les laboratoires spécialisés.

Rappelons qu’il existe aussi des consultations jeunes consommateurs (CJC) accueillant gratuitement les 12 à 25 ans ou leurs parents pour leur permettre de faire le point sur diverses consommations : alcool, cannabis, tabac, etc. Adresses et informations sur drogues-info-service.fr.

Encadré - Cannabinoïdes de synthèse et PTC [3]

Les cannabinoïdes de synthèse sont des molécules synthétiques (aux structures chimiques diverses) qui se lient aux mêmes récepteurs que le delta-9-tétrahydrocannabinol (∆-9-THC). Ils miment les effets psychoactifs du THC, mais leurs effets, durée et puissance d’action varient fortement d'une molécule à l'autre. L'absence de THC dans les cannabinoïdes de synthèse rend leur utilisation non repérable par les tests classiquement utilisés pour le cannabis. Ces substances sont le plus souvent fabriquées en Chine et vendues initialement sur internet.

Parmi les cannabinoïdes de synthèse, PTC ou « Pète ton crâne » (ou Buddha Blue) est un stupéfiant plus particulièrement populaire auprès des jeunes, qui est plus puissant et plus addictif que le cannabis. Ce produit, qui ne coûte qu’une dizaine d’euros et se présente le plus souvent sous forme liquide, est consommé notamment à l'aide de cigarettes électroniques.

 

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