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Grippe d’origine zoonotique : la DGS appelle à une vigilance renforcée

La DGS appelle à une vigilance accrue vis-à-vis des virus influenza d’origine animale. Si aucune transmission interhumaine n’a été observée à ce jour, le virus influenza aviaire hautement pathogène H5N1 impose un renforcement des mesures de surveillance et de prévention.

Laurence Houdouin 06 février 2025 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Virus influenza aviaire : un niveau de risque évalué comme « faible » pour la population générale.

Virus influenza aviaire : un niveau de risque évalué comme « faible » pour la population générale. Rafmaster / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

La direction générale de la Santé (DGS) a émis un DGS-Urgent à l’attention des professionnels de santé pour les appeler à une vigilance renforcée vis-à-vis du risque de transmission à l’homme des virus influenza d’origine zoonotique (virus influenza aviaire ou influenza porcin) [1].

Une circulation qui s’intensifie

Le virus influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H5N1 circule à l’échelle mondiale, intensément depuis plusieurs années, principalement chez les oiseaux sauvages et les volailles domestiques. Il peut également infecter de nombreuses espèces de mammifères sauvages et domestiques, ainsi que des bovins. Aucune transmission interhumaine n’a été notifiée à ce jour et, actuellement, le niveau de risque est considéré comme « faible » pour la santé humaine, et « faible à modéré » pour les personnes les plus exposées, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Cependant, au cours des derniers mois une augmentation des cas de transmission à l’être humain a été observée au niveau international. À noter qu’aucun cas humain n’a été rapporté en France.

Trois critères pour le diagnostic

Compte tenu de l'augmentation du risque de circulation d’un virus de ce type adapté à l’homme, la DGS insiste sur l’importance d’interroger tout patient avec syndrome grippal sur la notion d’exposition à des animaux et elle renvoie sur la conduite à tenir récemment actualisée par Santé publique France : « Surveillance et investigation des cas de grippe humaine due à un virus influenza d’origine aviaire ou porcine » [2]. Par rapport à la précédente version du 25 octobre 2022, des changements ont été introduits, notamment concernant la définition des cas de grippe zoonotique qui repose sur trois types de critères (cf. Figure) :

  • clinique : signes cliniques d’infection respiratoire aiguë et/ou d’infection oculaire (notamment conjonctivite) ;
  • épidémiologique : exposition à risque (contact direct ou indirect avec un animal infecté ou susceptible de l’être ou avec son environnement) dans les 10 jours précédant l’apparition des signes cliniques ;
  • virologique : résultat de RT-PCR grippe positif pour un virus influenza de type A et négatif, ou non conclusif, pour les sous-types d’influenza saisonniers H1 et H3.

Figure - Logigramme décisionnel de classement des cas [1]

Des cas possibles…

Toute personne présentant un critère clinique et un critère épidémiologique est considérée comme un cas possible. Un prélèvement nasopharyngé et conjonctival (si signes oculaires) doit alors être prescrit sans délai.

La recherche de grippe par RT-PCR doit cibler le type (A et B) et le sous-type grippal saisonnier (H1 et H3). La prise en charge de cette analyse sur prélèvement respiratoire a été étendue chez les personnes symptomatiques exposées à un virus influenza zoonotique, et cela toute l’année [3].

Dans l’attente du résultat, des consignes de mesures d’hygiène et de prévention sont données au patient (limitation au strict minimum des contacts, port du masque et gestes barrières). Un dépliant d’information sur les bons réflexes à adopter en cas de grippes aviaire et porcine est disponible sur le site de Santé publique France.

Si le patient requiert une prise en charge hospitalière, il doit être orienté vers le SAMU/Centre 15.

En cas de résultat du test positif pour un virus influenza de type A et négatif, ou non conclusif, pour un sous-type H1 ou H3, le patient correspond à la définition d'un cas probable de grippe zoonotique. Il doit être signalé sans délai au point focal de l’Agence régionale de santé (ARS) par le médecin prenant en charge le patient, ou le biologiste en lien avec le clinicien.

... aux cas confirmés

Le cas est confirmé lorsque le Centre national de référence des virus des infections respiratoires (CNR) a objectivé la présence d’un virus influenza d’origine aviaire/porcine. Une concertation entre la DGS, l’ARS, Santé publique France, un infectiologue référent et le CNR sera alors réalisée afin de définir précisément les modalités les plus adaptées pour la prise en charge du patient et de ses contacts.

Au total, la situation actuelle souligne l'importance d'une surveillance rigoureuse et d’une étroite collaboration entre les secteurs de la santé humaine et animale. Identifier rapidement les cas potentiels et appliquer les mesures de précaution restent les meilleurs moyens de prévenir tout risque d’évolution de ces virus vers une transmission plus large.

Sources

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