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OZEMPIC, VICTOZA, TRULICITY : un nouveau dispositif de prescription à partir du 1er février 2025

Pour encadrer l'utilisation des analogues du GLP-1 dans le périmètre des indications thérapeutiques remboursables, un nouveau dispositif de prescription d'OZEMPIC, VICTOZA et TRULICITY entre en application le 1er février 2025. 

David Paitraud 16 janvier 2025 Image d'une montre6 minutes icon Ajouter un commentaire
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Remboursement : des précisions sur l’âge du patient et l’indication sont notamment nécessaires.

Remboursement : des précisions sur l’âge du patient et l’indication sont notamment nécessaires.Tippapatt / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Résumé

Pour garantir la conformité de la prescription des analogues du GLP-1 aux indications thérapeutiques remboursables (ITR), un nouveau dispositif entre en application le 1er février 2025. 

À partir de cette date, le remboursement d'OZEMPIC, VICTOZA et TRULICITY sera subordonné au renseignement par le prescripteur d'éléments relatifs aux circonstances et aux indications de la prescription. 

Trois arrêtés publiés au Journal officiel du 15 janvier 2025 précisent ces éléments pour chacune de ces spécialités à savoir : 

  • l'âge du patient ;
  • l'existence d'un diabète de type 2 ;
  • et la prescription en monothérapie ou en association avec d'autres médicaments.

À compter du 1er février 2025, le remboursement des spécialités OZEMPIC (sémaglutide), VICTOZA (liraglutide) et TRULICITY (dulaglutide) sera subordonné au renseignement par le prescripteur d'éléments relatifs aux circonstances et indications de la prescription. Les renseignements demandés sont précisés dans trois arrêtés publiés au Journal officiel du 15 janvier 2025 [1, 2, 3]. 

Ces dispositions sont également applicables à BYETTA (exénatide) concernés par un 4e arrêté [4] ; à noter que ces deux spécialités ne sont plus commercialisées en France depuis fin 2024 (cf. notre article du 10 septembre 2024). 

Ces médicaments sont des analogues du GLP-1 et sont indiqués dans le traitement du diabète de type 2. 

Renseignement d'un document pour garantir une prise en charge dans le périmètre de remboursement

Les trois arrêtés précisant les renseignements que le prescripteur doit fournir lors d'une prescription d'OZEMPIC, VICTOZA et TRULICITY s'inscrivent dans un processus réglementaire initié par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2024. 

L'article 73 de cette LFSS a instauré la possibilité de conditionner la prise en charge d'un produit de santé au renseignement par le prescripteur d'éléments relatifs aux circonstances et aux indications de la prescription, lorsque ce produit présente un intérêt particulier pour la santé publique, un impact financier pour les dépenses d'Assurance maladie ou un risque de mésusage.

Les modalités d'application ont été définies par un décret publié au Journal officiel du 31 octobre 2024 [5]. Ce texte précise que ces renseignements sont portés :

  • sur l'ordonnance ;
  • ou sur un document joint à l'ordonnance, accessible notamment via un téléservice dédié de l'Assurance maladie ;
  • ou, par exception, sur un questionnaire disponible sur le site de l’Assurance maladie que le prescripteur peut compléter et adresser par voie postale, ou tout système de communication sécurisé mis en place par l’Assurance maladie, au service du contrôle médical.

Le document mentionnant les renseignements est présenté au pharmacien ou éventuellement à un autre professionnel exécutant la prescription. Il est également transmis à la caisse d'assurance maladie dont relève le patient, étant précisé que seul le service du contrôle médical de la caisse peut avoir connaissance des informations couvertes par le secret médical.

La conformité des prescriptions médicales aux indications thérapeutiques remboursables (ITR) est également un engagement conventionnel mentionné dans la Convention signée le 30 mai 2024 entre l'Assurance maladie et les médecins libéraux (cf. notre article du 11 juin 2024). 

À la date du 15 janvier 2025, des précisions sont attendues concernant le téléservice et le questionnaire dédiés.

Les analogues du GLP-1 inaugurent ce nouveau dispositif

Pour rappel, les indications thérapeutiques remboursables (au 15 janvier 2025) sont résumées dans le tableau ci-après.

Tableau - Récapitulatif des indications thérapeutiques remboursables (15 janvier 2025)
  Indications thérapeutiques remboursables (ITR) Indications non remboursables
(au 15 janvier 2025)
OZEMPIC

« Chez les adultes pour le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé en complément d'un régime alimentaire et d'une activité physique :

  • en bithérapie en association à la metformine ;
  • en trithérapie en association à la metformine et un sulfamide ;
  • en trithérapie en association à la metformine et à l'insuline basale ».
  • en monothérapie
  • chez l'adolescent et l'enfant de 10 ans et plus

VICTOZA

  • « En association avec la metformine et/ou un sulfamide hypoglycémiant, chez les patients avec un diabète de type 2 incontrôlé sous ces traitements de première intention, avec un écart à l'objectif glycémique supérieur à 1 %, et un IMC ≥ 30 ou assorti d'un risque de prise de poids sous insuline ou d'hypoglycémies préoccupant ».
     
  • « En trithérapie en association à l'insuline basale et la metformine, chez les patients diabétiques de type 2 insuffisamment contrôlés par ces traitements et intolérants ou possédant une contre-indication à l'utilisation de sulfamide hypoglycémiant, ou en échec d'une trithérapie insuline/metformine/sulfamide hypoglycémiant ».

 

  • en monothérapie
TRULICITY
Traitement de l'adulte atteint de diabète de type 2 pour améliorer le contrôle de la glycémie, en association avec d'autres hypoglycémiants, y compris l'insuline, lorsque ces derniers, associés à un régime alimentaire et à une activité physique, ne permettent pas d'obtenir un contrôle adéquat de la glycémie, uniquement :
  • en bithérapie avec la metformine ;
  • en trithérapie avec la metformine et l'insuline ;
  • en trithérapie avec la metformine et un sulfamide hypoglycémiant.
  • en monothérapie
  • chez l'adolescent et l'enfant de 10 ans et plus

Le fait de soumettre la prescription des analogues du GLP-1 indiqués dans le diabète de type 2 à ce nouveau dispositif de renseignement est justifié par : 

  • les effets indésirables sérieux (troubles gastro-intestinaux, pancréatites, hypoglycémies) auxquels ces médicaments exposent ;
  • le mésusage potentiel et constaté pour ces spécialités, en dehors des indications remboursables : « on estime qu'un tiers des remboursements actuels de médicament de la classe des AGLP-1 est hors ITR » (extrait de la Convention médicale signée en mai 2024) (cf. notre article du 2 mars 2023), 
  • le risque de tensions d'approvisionnement causées par un détournement de ces médicaments, au détriment des patients diabétiques éligibles à la prise en charge et pour lesquels ces médicaments constituent un élément important de leur traitement (cf. nos articles du 7 décembre 2023 et 12 septembre 2024).

Ces nouvelles dispositions de prescription ne s'appliquent pas aux analogues du GLP-1 indiqués dans le traitement de l'obésité (WEGOVY [sémaglutide], SAXENDA  [liraglutide]) : non remboursables), ni à l'association liraglutide et insuline (XULTOPHY).

En pratique 

À partir du 1er février 2025, les médecins qui prescrivent OZEMPIC, VICTOZA et TRULICITY devront fournir les renseignements suivants pour autoriser la prise en charge de ces médicaments : 

  • pour OZEMPIC 0,25 mg, 0,5 mg et 1 mg solution injectable : 
    • le patient est-il âgé de 18 ans ou plus ?
    • le patient est-il atteint d'un diabète de type 2 insuffisamment contrôlé par un régime alimentaire et l'activité physique ?
    • OZEMPIC est-il prescrit dans l'une des situations suivantes ?
      • en association avec d'autres médicaments destinés au traitement du diabète,
      • en monothérapie, quand l'utilisation de la metformine est considérée comme inappropriée en raison d'une intolérance ou de contre-indications ;
         
  • pour VICTOZA 6 mg/mL solution injectable et TRULICITY 0,75 mg, 1,5 mg, 3 mg et 4,5 mg solution injectable :
    • le patient est-il âgé de 10 ans ou plus ?
    • le patient est-il atteint d'un diabète de type 2 insuffisamment contrôlé par un régime alimentaire et l'activité physique ?
    • le liraglutide (VICTOZA) ou le dulaglutide (TRULICITY) est-il prescrit dans l'une des situations suivantes ?
      • en association avec d'autres médicaments destinés au traitement du diabète ;
      • en monothérapie, quand l'utilisation de la metformine est considérée comme inappropriée en raison d'une intolérance ou de contre-indications.

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