Les moins de 15 ans sont nettement plus touchés que les années précédentes.Antonio_Diaz / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
Selon le bulletin de Santé publique France (SPF) du 2 janvier 2025 qui s’appuie sur les données de la fin de l’année 2024 (du 23 au 29 décembre) [1], les infections respiratoires aiguës (IRA) sont en nette augmentation en ville et à l’hôpital dans toutes les classes d’âge. Le taux d’incidence des IRA vues en consultation de médecine générale est estimé à près de 500 cas pour 100 000 habitants [2]. Depuis début novembre 2024, ces chiffres continuent d'augmenter.
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en Bretagne (750), Provence-Alpes-Côte d’Azur (509), Nouvelle-Aquitaine (509) et Pays de la Loire (506).
Près de 10 % des passages aux urgences entre les fêtes étaient dus à une IRA avec hospitalisation à la clé dans près de 30 % des cas.
Les IRA sont dues à différents virus respiratoires dont les virus grippaux, le SARS-CoV-2 (Covid-19), le virus respiratoire syncytial (VRS), le rhinovirus, ou le métapneumovirus. Mais ce sont les virus grippaux qui sont principalement en cause : en cas de consultation aux urgences pour une IRA, un syndrome grippal était rapporté dans environ la moitié des cas et donnait lieu à une hospitalisation dans un peu plus de 15 % des cas.
Grippe : alerte rouge
L’épidémie de grippe a démarré en Île-de-France, mais toutes les régions de l’Hexagone sont désormais en phase épidémique ainsi que la Martinique (Guadeloupe et Guyane en préépidémie).
Quelles spécificités des virus grippaux 2024-2025 ?
Les virus grippaux qui circulent, à savoir le virus A (H1N1) pdm09 et le virus B/Victoria, n’ont pas de spécificité particulière, excepté qu’ils ciblent préférentiellement des personnes plus jeunes et notamment des enfants d’âge scolaire pour le virus B/Victoria. Ce qui explique que les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés en ville et à l'hôpital. «
Les formes graves restent relativement rares chez les jeunes, et la grande majorité des hospitalisations après passage aux urgences pour IRA ou pour grippe/syndrome grippal concerne ainsi (comme souvent) des personnes de 65 ans et plus (près de 65 % des cas). C’est également ce groupe de population le plus à risque de mortalité.
Près de 4 % des décès attribués à la grippe
Au cours de la dernière semaine de l’année 2024, parmi les 6 902 décès déclarés par certificat électronique*, 3,8 % l’ont été avec une mention de grippe comme affection morbide ayant directement provoqué ou contribué au décès. Parmi les 262 décès liés à la grippe, près de 9 sur 10 concernaient des personnes de 65 ans et plus (88 %) et 11 % des personnes de 15 à 64 ans (n = 31).
VRS : l’épidémie se poursuit, mais les indicateurs sont en baisse
Le taux d’incidence des cas d’infection à VRS vus en consultation de médecine générale pour une IRA a été estimé à 33 cas pour 100 000 habitants [2]. Ce taux est stable par rapport à celui des semaines précédentes. L’épidémie de bronchiolite se poursuit, mais la majorité des indicateurs diminue et le pic épidémique est passé. L’Île-de-France est en phase postépidémique.
Covid-19 : une activité stable à des niveaux bas
Le taux d’incidence des cas de Covid-19 vus en consultation de médecine générale pour une IRA est estimé à 9 cas pour 100 000 habitants [2]. Ce taux est en diminution par rapport à celui des semaines précédentes. L’activité de la Covid est ainsi globalement basse, mais cette infection est cependant mentionnée dans 1,7 % des décès rapportés par certificat électronique*.
Vaccination et gestes barrières
La vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la grippe et la Covid-19, en particulier des formes graves de ces maladies. Il n’est pas trop tard pour se faire vacciner. Mais sans attendre, car il faut compter une quinzaine de jours avant que le vaccin ne soit efficace. La campagne de vaccination 2024-2025 se poursuit jusqu’au 31 janvier 2025 en métropole (mais sera peut-être prolongée, comme en 2024). L’adoption des gestes barrières reste par ailleurs indispensable pour se protéger des « maladies de l’hiver ».
*En progression, le déploiement du dispositif de certification électronique recouvrait, fin 2023, 43 % de la mortalité nationale, variant de 15 % à 60 % selon les régions de l’Hexagone.
[1] Infections respiratoires aiguës (grippe, bronchiolite, COVID-19). Bulletin de Santé publique France du 2 janvier 2025.
[2] Sentiweb.fr, Réseau Sentinelles France
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