Dans le CBNPC, des fusions du gène RET (REarranged during Transfection) chez 1 à 2 % des patients.Rudzhan Nagiev / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
RETSEVMO gélule est un anticancéreux oral indiqué en monothérapie
- cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) de l'adulte ;
- tumeurs solides avancées chez l'adulte ;
- cancer de la thyroïde, chez l'adulte et l'enfant à partir de 12 ans :
- cancer de la thyroïde avancé réfractaire à l'iode radioactif,
- cancer médullaire de la thyroïde.
Après avoir été mis à disposition en accès précoce post-AMM pendant plusieurs mois, RETSEVMO est pris en charge dans le droit commun avec un remboursement à 100 % en ville et un agrément aux collectivités à l'hôpital, dans le traitement du CBNPC et du cancer médullaire de la thyroïde, en première et deuxième lignes de traitement.
Le principe actif de RETSEVMO est le selpercatinib, un nouvel inhibiteur de protéine kinase qui cible la protéine RET.
Deux dosages de RETSEVMO sont proposés, à 40 mg et 80 mg.
La posologie est définie en fonction du poids du patient :
- 120 mg 2 fois par jour chez le sujet de moins de 50 kg ;
- 160 mg 2 fois par jour chez le sujet de 50 kg et plus.
RETSEVMO est soumis à prescription hospitalière, réservée aux oncologues et cancérologues.
Les patients recevant ce traitement doivent être étroitement surveillés.
L'anticancéreux oral RETSEVMO gélule (selpercatinib) est désormais :
- disponible à la dispensation en pharmacie d'officine, avec une prise en charge intégrale [1] ;
- agréé aux collectivités à l'hôpital [2].
RETSEVMO est indiqué :
- en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints
- d'un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé, présentant une fusion du gène
- de tumeurs solides avancées présentant une fusion du gène
- d'un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé, présentant une fusion du gène
- en monothérapie dans le traitement des patients adultes et des adolescents à partir de 12 ans atteints
- d'un cancer de la thyroïde avancé présentant une fusion du gène
- d'un cancer médullaire de la thyroïde (CMT) avancé présentant une mutation du gène
- d'un cancer de la thyroïde avancé présentant une fusion du gène
Avant de bénéficier de cette prise en charge dans le droit commun, RETSEVMO a été mis à disposition en France dans le cadre d'une autorisation d'accès précoce post-AMM, en 2022 pour le cancer de la thyroïde et au printemps 2024 pour le cancer du poumon.
RETSEVMO se décline en deux dosages :
RETSEVMO fait l'objet d'une surveillance supplémentaire qui permettra l'identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté.
Évaluation médico-économique du selpercatinib
Le selpercatinib est un nouvel inhibiteur de protéine kinase. Plus précisément, il s'agit d'un inhibiteur du récepteur à tyrosine kinase
Deux études principales ont démontré la supériorité de ce principe actif en termes de survie sans progression (SSP) dans le CBNPC et dans le cancer médullaire de la thyroïde :
- CBNPC avec fusion de RET [3] : selon les résultats de l'étude LIBRETTO-431, menée chez 261 patients non précédemment traités atteints de CBNPC ou métastatique avec fusion du gène RET, le selpercatinib a montré une efficacité supérieure à la chimiothérapie (cisplatine ou carboplatine plus pémétrexed) associée ou non à l'immunothérapie (pembrolizumab) : SSP de 24,8 mois dans le groupe selpercatinib contre 11,2 mois dans le groupe comparateur ;
- cancer médullaire de la thyroïde avec mutation de RET [4] : selon les résultats de l'étude LIBRETTO-531, le selpercatinib a montré une efficacité statistiquement significative par rapport aux traitements de référence (cabozantinib ou vandétanib) en termes de SSP évaluée par un comité de relecture indépendant (HR=0,280 ; IC95% [0,165-0,475], p<0,0001).
La demande de prise en charge de RETSEVMO a fait l'objet de plusieurs avis par la Commission de la transparence (CT), en fonction des indications thérapeutiques. Selon les récents avis publiés, les conclusions sont les suivantes :
- pour le CBNPC (avis du 27 mars 2024) [3] :
- service médical rendu (SMR) important et amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) dans l’indication « en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé présentant une fusion positive de RET non précédemment traités par un inhibiteur de RET et en 1re ligne de traitement »,
- SMR faible « en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un CBNPC avancé présentant une fusion du gène RET, non précédemment traité par un inhibiteur de RET et en 2e ligne de traitement et plus » ;
- pour le cancer médullaire de la thyroïde :
- avis du 24 avril 2024 [4] : SMR important et ASMR IV dans l’indication « en monothérapie dans le traitement de 1re ligne des patients adultes et des adolescents à partir de 12 ans atteints d’un cancer médullaire de la thyroïde (CMT) avancé présentant une mutation du gène RET »,
- avis du 12 juin 2024 [5] : SMR faible
RETSEVMO en pratique
Avant l'instauration du traitement par RETSEVMO, la présence d'une mutation (dans le CMT) ou d'une fusion (pour tous les autres types de tumeurs) du gène RET doit être confirmée par un test validé.
La dose recommandée de RETSEVMO tient compte du poids du patient :
- moins de 50
- 50
La posologie doit être adaptée :
- en cas d'effets indésirables : les tableaux 1 (en fonction du poids du patient) et 2 (selon l’effet indésirable et sa sévérité) dans la monographie VIDAL (RETSEVMO 40 mg gélule et RETSEVMO 80 mg gélule) décrivent les modalités d'ajustement. Dans certaines situations, le traitement doit être interrompu ;
- en cas d'utilisation concomitante d’un inhibiteur puissant du CYP3A.
Conseils de prise des gélules et risque d'interaction à signaler
Les prises de RETSEVMO doivent être programmées chaque jour approximativement à la même heure.
Les gélules doivent être avalées entières (ne pas ouvrir, écraser ou mâcher) et peuvent être prises avec ou sans nourriture, sauf exception :
- en cas d'utilisation concomitante avec un inhibiteur de la pompe à protons, prendre RETSEVMO au cours d'un repas.
RETSEVMO doit être administré 2
Une surveillance avant l'instauration et pendant le traitement
Les patients traités par RETSEVMO doivent bénéficier d'une surveillance étroite :
- des symptômes pulmonaires évocateurs d'une pneumopathie interstitielle diffuse (PID)/pneumopathie inflammatoire ;
- des taux d'ALAT et d'ASAT : avant initiation du traitement puis toutes les 2
- de la pression artérielle : avant de débuter le traitement puis pendant celui-ci. Une prise en charge adaptée par un antihypertenseur doit être mise en place si nécessaire ;
- sur le plan cardiaque :
- avant de débuter le traitement, les patients doivent présenter une valeur de l'intervalle
- un électrocardiogramme et un dosage des électrolytes sériques doivent être réalisés 1
- la surveillance de l'intervalle
- avant de débuter le traitement, les patients doivent présenter une valeur de l'intervalle
- de la fonction thyroïdienne : effectuer chez tous les patients des analyses biologiques pour évaluer la fonction thyroïdienne avant le début du traitement.
Contraception obligatoire chez les femmes et les hommes
Une contraception doit être prescrite chez les femmes en âge de procréer et chez les hommes ayant pour partenaires des femmes en âge de procréer, pendant et après le traitement :
- utiliser une méthode hautement efficace de contraception pendant toute la durée du traitement et la poursuivre pendant au moins 1 semaine après la dernière dose de selpercatinib.
Identité administrative
Liste I
Prescription hospitalière réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie
Surveillance particulière pendant le traitement
RETSEVMO 40 mg gélule, boîte de 56, CIP 3400930235362, prix public TTC = 862,84 euros [6]
RETSEVMO 80 mg gélule, boîte de 56, CIP 3400930235409, prix public TTC
Remboursable à 100 % (cf. Encadré) [1]
Agrément aux collectivités (cf. Encadré) [2]
Laboratoire Lilly
À la date du 12 décembre 2024, les indications suivantes ne sont pas remboursables :
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[1] Arrêté du 19 novembre 2024 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux – RETSEVMO (Journal officiel du 3 décembre 2024, texte 8)
[2] Arrêté du 19 novembre 2024 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics – RETSEVMO (Journal officiel du 3 décembre 2024, texte 9)
[3] Avis de la Commission de la transparence – RETSEVMO et cancer bronchique non à petites cellules (HAS, 27 mars 2024)
[4] Avis de la Commission de la transparence – RETSEVMO et première ligne de traitement du cancer de la thyroïde (HAS, 24 avril 2024)
[5] Avis de la Commission de la transparence – RETSEVMO et deuxième ligne de traitement du cancer de la thyroïde (HAS, 12 juin 2024)
[6] Avis relatif aux prix de RETSEVMO (Journal officiel du 3 décembre 2024, texte 73)
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