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Traitement du VIH : arrêt de commercialisation programmé de FUZEON et conduite à tenir

L'arrêt de commercialisation de l'antirétroviral FUZEON (enfuvirtide) est programmé le 30 septembre 2025. Aucune initiation de traitement ne doit être entreprise. Une alternative doit être envisagée pour les quelques patients traités par ce médicament. 

David Paitraud 03 décembre 2024 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Moins de dix patients concernés.

Moins de dix patients concernés.Lemon_tm / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Un arrêt de commercialisation de FUZEON 90 mg/mL poudre et solvant pour solution injectable (enfuvirtide) est programmé le 30 septembre 2025 [1].

Cette décision a été prise par le laboratoire Roche en concertation avec l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et après consultation de la Société française de lutte contre le Sida (SFLS) et du collectif de patients TRT-5. Elle est justifiée par l'évolution de la stratégie thérapeutique dans le traitement de l'infection par le VIH en situation d'échec virologique (cf. Recommandations de la Haute Autorité de santé [HAS, août 2024]) incluant de nouveaux traitements présentant un meilleur profil d'efficacité et de sécurité d'emploi. « FUZEON n’est plus mentionné dans les recommandations de prise en charge des patients infectés par le VIH-1 », souligne le laboratoire dans ses courriers aux professionnels de santé [2, 3].

Cet arrêt de commercialisation n’est pas lié à une problématique de qualité, de sécurité ou d’efficacité.

Encadré - Indication thérapeutique de FUZEON

FUZEON 90 mg/mL poudre et solvant pour solution injectable est un antirétroviral de la classe des inhibiteurs de fusion (inhibiteur d'entrée). 

Il est indiqué en association avec d'autres antirétroviraux, chez des patients infectés par le VIH en échec à un traitement comprenant au moins un médicament de chacune des classes antirétrovirales suivantes : inhibiteurs de protéase, analogues non nucléosidiques de la transcriptase inverse et analogues nucléosidiques de la transcriptase inverse, ou présentant une intolérance à ces traitements.

Dix mois pour anticiper la disparition de FUZEON

En France, FUZEON est la seule spécialité d'enfuvirtide. Commercialisée au début des années 2000, elle n'est presque plus utilisée en 2024. Actuellement, moins de 10 patients sont en cours de traitement en France.

D'ores et déjà, il est demandé aux médecins de ne plus prescrire FUZEON en initiation de traitement.

Au cours des 10 prochains mois, les médecins doivent anticiper l'arrêt de commercialisation de FUZEON et organiser le changement de traitement selon les préconisations suivantes : 

  • modifier le traitement le plus tôt possible afin de laisser un temps suffisant pour l'ajustement des posologies et permettre au patient de s’habituer à son nouveau traitement ;
  • si besoin, le prescripteur peut se mettre en relation avec la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) nationale de conseil en antirétroviraux de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, qui pourra le conseiller pour la prise en charge des patients actuellement sous FUZEON (pour être mis en relation avec la RCP, contacter le service d'information médicale de Roche) ;
  • se référer aux recommandations de la HAS (août 2024).

Informer les patients sur la conduite à tenir

Lors du renouvellement de la délivrance à la pharmacie, les pharmaciens doivent :

  • informer les patients du prochain arrêt de commercialisation de FUZEON et les inviter à consulter leur médecin pour organiser le changement de traitement le plus tôt possible ;
  • rappeler aux patients de ne pas arrêter ou modifier leur traitement sans avis médical.

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