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Ordonnance sécurisée pour le tramadol et la codéine : entrée en vigueur reportée au 1er mars 2025

Initialement prévue pour une entrée en application le 1er décembre 2024, l'obligation de prescrire le tramadol et la codéine sur ordonnance sécurisée est reportée au 1er mars 2025. 

David Paitraud 28 novembre 2024 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Un délai pour favoriser la transition vers les nouvelles mesures.

Un délai pour favoriser la transition vers les nouvelles mesures. BrianAJackson / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Initialement prévues à partir du 1er décembre 2024 (cf. notre article du 26 septembre 2024), les mesures suivantes visant à sécuriser l'usage des médicaments à usage humain ou à usage vétérinaire contenant du tramadol, de la codéine ou de la dihydrocodéine sont reportées au 1er mars 2025 : 

  • obligation de prescription sur une ordonnance sécurisée (répondant aux spécifications techniques définies dans l'arrêté du 31 mars 1999) ; 
  • prescription des médicaments à base de codéine limitée à 3 mois (12 semaines). Au-delà de ce délai, la poursuite d’un traitement par codéine nécessitera une nouvelle ordonnance.

« Ce délai supplémentaire devrait permettre de faciliter la transition vers ces nouvelles mesures pour les professionnels de santé et assurer aux patients l'accès à leurs traitements », justifie l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) [1].

L'inscription de la codéine sous forme de sirop (EUPHON sirop, PADERYL 0,1 % sirop, POLERY sirop adultes et POLERY sirop sans sucre adultes) sur la liste I des substances vénéneuses reste applicable au 1er décembre 2024 [2].

Une mesure comprise, mais une application jugée trop hâtive par les médecins et les pharmaciens

Pour rappel, le renforcement des conditions de prescription et de délivrance du tramadol et de la codéine a pour objectif de limiter le risque de mésusage et de détournement à des fins récréatives associé à ces médicaments. 

L'obligation de prescrire sur une ordonnance sécurisée concernera tous les médicaments à usage humain ou à usage vétérinaire contenant du tramadol, de la codéine et de la dihydrocodéine seuls ou en association à d’autres substances (paracétamol, ibuprofène, etc.), et quelle que soit l'indication (traitement des douleurs modérées à sévères, ou pour la codéine, traitement des toux sèches gênantes).

Bien que favorables aux nouvelles conditions de prescription et de délivrance décidées par l'ANSM, plusieurs organisations syndicales et sociétés savantes de médecins et de pharmaciens [3, 4] ont dénoncé, dès le mois d'octobre, un manque de concertation et un délai d'application trop court de cette mesure, menaçant la prise en charge des patients. Lors de son congrès fin novembre, la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD) a demandé un moratoire à l'ANSM [5].

Des bonnes pratiques et une information sur les risques

Les prochaines mesures relatives à la prescription et à la délivrance du tramadol et de la codéine ne remettent pas en question les bonnes pratiques applicables à ces médicaments (cf. notre article du 27 janvier 2021), à savoir :

  • pour les professionnels de santé : 
    • prescrire les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine sur des durées les plus courtes possibles :
      • pour les douleurs aiguës, le traitement doit être prescrit pour 3 à 14 jours,
      • pour les douleurs chroniques, réévaluer le traitement tous les trois mois (lors du renouvellement de l’ordonnance) ;
    • diminuer progressivement la posologie jusqu’à l’arrêt,
    • prescrire les opioïdes avec précaution chez le patient épileptique, compte tenu de leur capacité à réduire le seuil de crise,
    • délivrer ces médicaments dans les plus petits conditionnements possibles, adaptés à la prescription ;
       
  • pour les patients :
    • respecter la posologie, la durée de traitement et l’intervalle entre les prises,
    • ne pas arrêter brusquement le traitement pour éviter des effets secondaires liés au sevrage,
    • ne jamais proposer un traitement de tramadol ou de codéine prescrit par un médecin à une personne de l'entourage,
    • pour les personnes à risque de surdosage : disposer d'un kit de naloxone.

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