Quatre cas d'insuffisance rénale aiguë liés à des produits de « lissage brésilien »

La direction générale de la Santé (DGS) a relayé auprès des professionnels de santé une alerte de cosmétovigilance émise par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) [1, 2]. Elle concerne un risque d'insuffisance rénale aiguë associé à l'utilisation de produits de lissage des cheveux (« lissage brésilien ») contenant de l'acide glyoxylique. 

L'acide glyoxylique sous surveillance

Quatre cas d’insuffisance rénale aiguë (cf. VIDAL Reco « Insuffisance rénale aiguë de l'adulte ») en lien avec l’utilisation de ces produits ont été signalés en France depuis le début de l'année 2024, dont un en octobre.

Selon les informations communiquées par l'Anses, les personnes intoxiquées ont guéri après une prise en charge thérapeutique.

Les autorités de sécurité appellent les professionnels à la vigilance

L'Anses a initié une évaluation de la toxicité rénale de l’acide glyoxylique en application capillaire.

Dans l'attente des conclusions, l’Anses, la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) et la DGS appellent l'ensemble des professionnels concernés et les consommateurs à la vigilance. 

Conduite à tenir pour les professionnels de la coiffure et des commerces de produits cosmétiques 

Les produits de lissage des cheveux à base d'acide glyoxylique sont déconseillés.

Les utilisateurs doivent être informés des risques liés aux produits de lissage contenant de l’acide glyoxylique.

Conduite à tenir pour les utilisateurs

En cas de symptômes suspects après l'application de ces produits, les utilisateurs doivent consulter immédiatement un professionnel de santé ou appeler un centre antipoison (cf. notre article du 9 novembre 2023), en indiquant bien qu'ils ont eu recours à un produit de lissage.

Les signes d’insuffisance rénale apparaissent quelques heures après l’exposition à l’acide glyoxylique inclus dans le produit. Ils se manifestent par des :

• douleurs abdominales ou lombaires ;
• nausées et/ou des vomissements.

Conduite à tenir pour les professionnels de santé

Les professionnels de santé doivent déclarer les effets indésirables associés à un produit cosmétique sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables du ministère de la Santé (cf. notre podcast du 4 avril 2024 et la fiche Infos pratiques VIDAL cosmétovigilance, mise à jour en janvier 2024).

« La cosmétovigilance joue un rôle essentiel dans la surveillance et la sécurité des produits cosmétiques. Elle permet de signaler et de documenter les effets indésirables liés à l’utilisation de ces produits, contribuant ainsi à l’amélioration continue de la réglementation et à la protection des consommateurs », insiste la DGS.