Vaccins contre le VRS : sages-femmes, infirmiers et pharmaciens autorisés à les prescrire et les injecter

Les sages-femmes, les infirmiers et les pharmaciens sont désormais autorisés à prescrire et injecter les vaccins contre les infections à virus respiratoire syncytial (VRS) [1] : 

• le vaccin ABRYSVO chez la femme enceinte. Dans le cadre de la campagne définie par la direction générale de la Santé (DGS), ce vaccin est pris en charge à 100 % au titre de l'assurance maternité (cf. notre article du 3 septembre 2024) ; 
• les vaccins ABRYSVO et AREXVY chez le sujet âgé : à ce jour, il n'y a pas de prise en charge dans cette population. Les recommandations relatives à la vaccination dans cette population seront effectives dès lors que ces vaccins seront pris en charge par l’Assurance maladie dans le cadre du droit commun.

En effet, ces vaccins et les recommandations vaccinales idoines ont été ajoutés au calendrier des vaccinations 2024 [2] ; conformément à l’arrêté du 8 août 2023 (cf. Encadré), un vaccin doit être mentionné dans ce calendrier pour pouvoir être prescrit par une sage-femme, un infirmier ou un pharmacien.  

Recommandations relatives à la vaccination des femmes enceintes contre le VRS

Quel que soit le prescripteur, la prescription doit respecter les recommandations en vigueur. 

Le vaccin ABRYSVO est injecté pendant la grossesse dans le but de provoquer une protection passive du nouveau-né par transfert transplacentaire des anticorps maternels neutralisant le VRS. 

Il est administré chez la femme enceinte : 

• entre la 32^e et 36^e semaine d’aménorrhée, en amont de la période épidémique et jusqu’à la fin de cette période ;
• selon un schéma à 1 dose.

Le vaccin ABRYSVO n'est pas recommandé dans les situations suivantes : 

• chez les femmes enceintes immunodéprimées. Dans cette population, le recours à un anticorps monoclonal pour une immunisation passive du nouveau-né est recommandé ;
• en cas de nouvelle grossesse, chez une femme déjà vaccinée lors d'une grossesse antérieure : la nécessité d’une dose additionnelle d’ABRYSVO n'a pas été établie à ce jour. Dans cette situation, il est recommandé de privilégier l’administration d’anticorps monoclonal chez le nouveau-né dès la naissance ou le nourrisson.

Administration concomitante avec un vaccin contre la grippe et la Covid-19

Concernant l'administration avec d'autres vaccins : 

• ABRYSVO peut être administré avec un vaccin contre la grippe ou contre la Covid-19. Pour rappel, ces deux vaccinations sont recommandées chez la femme enceinte ;
• un intervalle minimum de 2 semaines est recommandé entre l’administration du vaccin diphtérie, tétanos, coqueluche acellulaire (dTCaP) et l’administration d’ABRYSVO.

En cas de naissance prématurée

Si la naissance intervient dans un délai de moins de 14 jours après la vaccination par ABRYSVO, ou en cas de naissance prématurée, l'efficacité d'ABRYSVO chez le nouveau-né n'est pas garantie. Un rattrapage par immunisation passive par anticorps monoclonal est recommandé. 

Pour rappel, seuls les sages-femmes et les médecins peuvent prescrire et administrer BEYFORTUS. Les infirmiers peuvent l’administrer sur prescription médicale.

Recommandations relatives à la vaccination contre le VRS chez le sujet âgé

Les vaccins ABRYSVO et AREXVY sont indiqués dans l'immunisation active des personnes âgées de 60 ans et plus pour la prévention de la maladie des voies respiratoires inférieures causée par le VRS. 
AREXVY est également indiqué chez les adultes de 50 à 59 ans à risque accru de maladie à VRS.

En France, selon les recommandations prévues dans le calendrier actualisé, la vaccination contre le VRS avec les vaccins ABRYSVO ou AREXVY est recommandée selon un schéma à 1 dose, en amont de la période épidémique chez les personnes :

• de 75 ans et plus ; 
• de 65 ans et plus présentant une pathologie respiratoire chronique (en particulier BPCO) ou cardiaque (en particulier insuffisance cardiaque) susceptibles de décompensation lors d’une infection à VRS.

Pour cette cible, la vaccination s’effectue lors de la campagne de vaccination contre la grippe et la Covid-19, selon les dates fixées par le ministère de la Santé. À ce jour, aucune consigne n'a été transmise par la DGS.

Les recommandations relatives à la vaccination dans cette population seront effectives dès lors que ces vaccins seront pris en charge par l’Assurance maladie dans le cadre du droit commun.