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Profil de sécurité de BEYFORTUS : des données rassurantes et des signaux à évaluer

Les premières données de pharmacovigilance concernant BEYFORTUS confirment la balance bénéfice/risque positive de ce médicament dans le cadre de la prévention des infections à VRS chez le nouveau-né et le nourrisson. Trois signaux potentiels feront l'objet d'un suivi spécifique.

David Paitraud 03 octobre 2024 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Le VRS est bien connu en tant qu’agent étiologique majeur dans les bronchiolites de l’enfant.

Le VRS est bien connu en tant qu’agent étiologique majeur dans les bronchiolites de l’enfant.Gilnature / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié les données de pharmacovigilance [1, 2] relatives à BEYFORTUS 50 mg et 100 mg solution injectable en seringue préremplie (nirsévimab).

Ces données ont été recueillies en France au cours de la première campagne de prévention contre les infections à virus respiratoire syncytial (VRS) des nouveau-nés et nourrissons, qui a débuté en septembre 2023.

L'analyse prend en compte l'ensemble des données de pharmacovigilance recueillies dans la base nationale de pharmacovigilance (BNPV) et par le laboratoire commercialisant BEYFORTUS (Sanofi Pasteur).

Une majorité des déclarations porte sur l'efficacité

Entre le 11 septembre 2023 et le 30 avril 2024, 244 495 doses de BEYFORTUS ont été délivrées en maternité et en ville.

Le rapport de pharmacovigilance porte sur l'analyse de 198 cas de pharmacovigilance déclarés au cours de ces 8 mois.

La grande majorité (74,7 %) de ces cas déclarés en pharmacovigilance fait état d'une moindre efficacité ou d'une inefficacité de BEYFORTUS, avec pour conséquence l'apparition d’une bronchiolite à VRS malgré l'injection de l’anticorps monoclonal. Aucun facteur de risque particulier n’a été identifié chez ces enfants. Les bronchiolites développées malgré l'injection de BEYFORTUS ont été de gravité variable. Aucun décès lié à ces bronchiolites n'a été enregistré.

Trois signaux à évaluer et des événements indésirables à surveiller

Ce premier suivi des effets indésirables a permis de mettre en évidence trois signaux de pharmacovigilance avec un risque :

  • de trouble respiratoire hors contexte infectieux de type dyspnée, désaturation, pause respiratoire de chronologie évocatrice, pouvant être compatible avec de l’immunogénicité postinjection : signal de force modérée et de risque sévère ;   
  • d’effets systémiques de type syndrome grippal, baisse de prise alimentaire, hypotonie, qui peut également être assimilée à de l’immunogénicité postinjection : signal de force modérée et de risque faible ;
  • d’AVC : signal de force faible et de risque sévère (cas isolé et risque d’AVC décrit en périnatalité).

Trois cas de mort subite sont rapportés sans signal identifié à ce jour (il n’y a pas eu d’autre décès sur la période de suivi). Malgré l'absence de données dans la littérature, de signaux dans ce rapport, ou dans les données internationales, la survenue d’éventuels nouveaux cas de mort subite reste étroitement surveillée.

Les autres cas rapportent des effets attendus (réactions au point d’injection, réactions cutanées, fièvre).

Outre les signaux, des événements indésirables sont à surveiller :

  • les réactions immunoallergiques ;
  • l’éventuelle émergence de cas de résistances ;
  • les pétéchies (dans le cadre d’un risque théorique de thrombopénie).

A noter que plusieurs erreurs médicamenteuses (administration d’une dose plus élevée ou mésusage avec utilisation hors recommandations) ont été rapportées sans conséquence clinique identifiée à ce jour. Ces situations nécessitent une vigilance particulière.

Poursuite de l’enquête de pharmacovigilance 

Ce premier rapport de suivi des effets indésirables rapportés avec BEYFORTUS confirme la balance bénéfice/risque positive de ce médicament dans le cadre de son indication et dans la population ciblée par la campagne.

Un deuxième rapport portant sur la campagne d'immunisation en cours doit permettre de mieux identifier les effets indésirables graves ou inattendus, et de mieux évaluer les signaux identifiés dans le premier rapport. En outre, dans ce deuxième rapport à venir, il est proposé de limiter l’analyse des cas de bronchiolite à VRS associés à une inefficacité aux cas pertinents (cas marquants, pronostic vital engagé ou décès éventuels).

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