Le dosage, la posologie et la durée de traitement inscrits en toutes lettres.jacoblund / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
À partir du 1er décembre, les médicaments contenant du tramadol, de la codéine ou de la dihydrocodéine devront être prescrits sur une ordonnance sécurisée. Le prescripteur devra inscrire en toutes lettres le dosage, la posologie et la durée du traitement.
À partir de cette même date, la durée maximale de prescription de la codéine sera alignée sur celle du tramadol, à savoir 12 semaines (3 mois). Une nouvelle ordonnance sera nécessaire pour poursuivre le traitement.
Pour l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ces nouvelles conditions de prescription et de délivrance doivent permettre :
- de renforcer la sécurité d'utilisation de ces médicaments ;
- et de prévenir le risque de dépendance, de mésusage et de falsification d'ordonnance associé à ces médicaments.
Elles complètent un ensemble de mesures mises en place depuis 2017.
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pris deux décisions [1, 2, 3] modifiant les conditions de prescription et de délivrance des médicaments à usage humain ou à usage vétérinaire contenant du tramadol, de la codéine et de la dihydrocodéine (cf. Encadré), seuls ou en association à d’autres substances (paracétamol, ibuprofène, etc.).
À compter du 1er décembre 2024, les dispositions suivantes deviennent obligatoires :
- prescription de ces médicaments sur une ordonnance sécurisée (répondant aux spécifications techniques définies dans l'arrêté du 31 mars 1999) : le prescripteur devra inscrire en toutes lettres le dosage, la posologie et la durée de traitement ;
- prescription des médicaments à base de codéine limitée à 3 mois (12 semaines), comme c'est déjà le cas pour le tramadol. Au-delà de ce délai, la poursuite d’un traitement par codéine nécessitera une nouvelle ordonnance.
À compter de cette même date, la codéine sous forme de sirop (EUPHON sirop, PADERYL 0,1 % sirop, POLERY sirop adultes et POLERY sirop sans sucre adultes) est radiée de la liste II et classée sur la liste I des substances vénéneuses.
Ces dispositions s'appliquent à tous les médicaments contenant du tramadol, de la codéine ou de la dihydrocodéine, quelle que soit l'indication (traitement des douleurs modérées à sévères, ou pour la codéine, traitement des toux sèches gênantes).
Les prescriptions établies avant le 1er décembre demeureront valables jusqu’à leur terme.
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L'ordonnance sécurisée : une mesure qui a fait ses preuves
Ces nouvelles conditions ont été décidées afin de renforcer la sécurité d'utilisation de ces médicaments. Elles s'ajoutent à un ensemble de mesures prises depuis 2017 :
- 2017 : les médicaments contenant de la codéine ont été soumis à prescription médicale obligatoire (cf. notre article du 17 juillet 2017) ;
- avril 2020 : la durée maximale de prescription des médicaments contenant du tramadol a été limitée à 3 mois (12 semaines - cf. nos articles du 16 janvier 2020 et du 22 janvier 2020) ;
- avril 2024 : sur demande de l'ANSM, des boîtes de tramadol contenant moins de comprimés ont été commercialisées, pour mieux adapter la quantité délivrée aux traitements de courte durée (cf. notre article du 11 avril 2024).
Malgré ces mesures, « les enquêtes de pharmacodépendance-addictovigilance montrent la persistance des cas de mésusage (abus, surdosages), de dépendance et de présentation d’ordonnances falsifiées pour ces médicaments », indique l'ANSM pour justifier ses récentes décisions.
En 2022, la synthèse du programme OSIAP (ordonnances suspectes indicateurs d'abus possibles) indiquait que, dans le cadre de la surveillance des ordonnances suspectes, le tramadol et les spécialités antitussives à base de codéine étaient les médicaments les plus cités (avec le paracétamol). À l'inverse, la synthèse OSIAP 2022 montrait une diminution des ordonnances suspectes de prégabaline, suggérant l'efficacité d'avoir modifié les conditions de prescription de ce médicament en 2021 (obligation d'une ordonnance sécurisée - cf. notre article du 1er mars 2021).
Rappel des bonnes pratiques de prescription et de délivrance
En parallèle de ces nouvelles conditions de prescription et de délivrance, l'ANSM souligne « la nécessité de prévenir et traiter les troubles liés à l'usage des antalgiques opioïdes ». Elle rappelle les bonnes pratiques de prescription et de délivrance applicables au tramadol et à la codéine (cf. notre article du 27 janvier 2021) :
- pour limiter le risque de dépendance, prescrire les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine sur des durées les plus courtes possibles :
- pour les douleurs aiguës, le traitement doit être prescrit pour 3 à 14 jours.
- pour les douleurs chroniques, réévaluer le traitement tous les trois mois (lors du renouvellement de l’ordonnance).
- pour éviter un syndrome de sevrage, quelle que soit la durée du traitement, diminuer progressivement la posologie jusqu’à l’arrêt.
- prescrire les opioïdes avec précaution chez le patient épileptique, compte tenu de leur capacité à réduire le seuil de crise.
- délivrer ces médicaments dans les plus petits conditionnements possibles, adaptés à la prescription.
Mieux informer les patients sur les risques associés à la codéine et au tramadol
L'ANSM souhaite mettre en place « des mesures supplémentaires pour mieux informer les patients sur les risques de dépendance et de surdosage liés à ces médicaments ». Elle envisage notamment de faire apposer des mentions d’alerte sur les boîtes de médicaments contenant du tramadol ou de la codéine.
En attendant la finalisation de ces mesures, elle rappelle les consignes de bon usage des médicaments contenant du tramadol ou de la codéine :
- respecter la posologie, la durée de traitement et l’intervalle entre les prises ;
- ne pas arrêter brusquement le traitement pour éviter des effets secondaires liés au sevrage ;
- ne jamais proposer un traitement de tramadol ou de codéine prescrit par un médecin à une personne de l'entourage ;
- pour les personnes à risque de surdosage : disposer d'un kit de naloxone.
[1] Tramadol et codéine devront être prescrits sur une ordonnance sécurisée dès le 1er décembre (ANSM, 26 septembre 2024)
[2] Décision du 24/09/2024 portant application d’une partie de la réglementation des stupéfiants et fixant des durées de prescription (tramadol/codéine) (ANSM, 26 septembre 2024)
[3] Décision du 24/09/2024 portant inscription sur les listes I et II des substances vénéneuses définies à l’article L.5132-6 du code de la santé publique (ANSM, 26 septembre 2024)
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A cause des racailles droguées on ne pourra plus avoir son traitement en Tramadol ou en Efferalgan codéiné, or moi avec un grave problème de dos dont aucun chirurgien ni rhumatologue ne trouvent de solution efficace (c'est dire leur compétence...) je suis obligé de prendre l'un de ces médicaments si je veux tenir un peu debout, je vais donc subir de ne plus pouvoir obtenir mes médicaments pour me soulager à cause de racailles droguées !! c'est çà la france d'aujourd'hui...
Bonjour,
Ces médicaments resteront accessibles, il faudra juste que votre médecin rédige sa prescription sur une ordonnance sécurisée. Du fait du ton inutilement injurieux de votre message, il sera bientôt dépublié.
Bonjour, oui tout à fait c'est juste pour lutter effectivement contre la fraude envers ces deux médicaments qui a fortement augmenté. C'est surement embêtant pour les professionnels de santé mais c'est quand meêm un moyen qui rend plus compliquée la falsification. L'inconvénient c'est que les imprimeurs fabricants d'ordonnances ne sont pas nombreux (certification AFNOR) et qu'ils doivent gérer la hausse des demandes ce qui pourrait impacter il est vrai la prescription si le prescripteur n'est pas livré à tant (1er décembre 2024) ou s'il n'a pas anticipé. Pour les intéressés ce fabricant propose des délais courts pour la fabrication d'ordonnances sécurisées : luquet-duranton.fr