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Myocardite postvaccination Covid-19 associée à un vaccin à ARNm : une évolution favorable à 18 mois

Selon une étude pharmacoépidémiologique française, les patients ayant développé une myocardite après l'injection d'un vaccin Covid-19 à ARNm présentent moins de complications cardiovasculaires à moyen terme (18 mois), par rapport à des myocardites dont l'origine est différente.

David Paitraud 03 septembre 2024 Image d'une montre2 minutes icon 2 commentaires
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La myocardite est dans la majorité des cas provoquée par des virus.

La myocardite est dans la majorité des cas provoquée par des virus. peshkov / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Publiée dans le Journal of the American Medical Association (Jama), une étude française [1, 2] du GIS Epi-Phare (groupement d’intérêt scientifique en épidémiologie des produits de santé ANSM-Cnam) évalue les conséquences à moyen terme des myocardites survenues après l'injection d'un vaccin à ARNm contre la Covid-19 (cf. Encadré).

L'évolution des myocardites était évaluée sur 18 mois en termes de complications cardiovasculaires, comprenant :

  • une réadmission à l'hôpital pour myopéricardite ;
  • une hospitalisation pour un autre événement cardiovasculaire dont insuffisance cardiaque/troubles du rythme/cardiomyopathie, etc.
Encadré - La myocardite, un effet indésirable connu des vaccins à ARN contre la Covid-19

Dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) des vaccins à ARNm contre la Covid-19, la myocardite est classée comme un effet indésirable très rare (au regard du nombre de personnes qui ont été vaccinées). 

Cet événement cardiaque a été identifié après la commercialisation de ces vaccins, dans le cadre du suivi international de pharmacovigilance mis en place dès les premières vaccinations (cf. nos articles du 29 juillet 2021.

Moins de complications cardiovasculaires en cas de myocardite postvaccination Covid-19

Selon le procédé habituel d'Epi-Phare, les auteurs ont utilisé des données du Système national des données de santé (SNDS). L'étude a porté sur 4 635 cas confirmés de myocardite identifiés chez des personnes âgées de 12 à 49 ans hospitalisées en France entre le 27 décembre 2020 et le 30 juin 2022, dont : 

  • 558 cas survenus après l’administration d’un vaccin à ARNm (dans les 7 jours après) ;
  • 298 cas survenus suite à une infection par le SARS-CoV-2 (dans les 30 jours après) ;
  • 3 779 cas ayant une autre cause.  

Selon les résultats, les patients ayant développé une myocardite après injection d'un vaccin Covid-19 à ARNm (Comirnaty ou Spikevax) présentent un meilleur pronostic à 18 mois en termes de complications cardiovasculaires, en comparaison aux myocardites d'autres origines, dont la myocardite postinfection Covid-19 : 

  • 5,7 % de complications cardiovasculaires après une myocardite postvaccination Covid ;
  • 12,1 % chez les patients atteints de myocardite attribuable au Covid-19 ;
  • 13,2 % pour les autres origines de myocardite.

Pas de différence en termes de prise en charge

Outre les complications cardiovasculaires, l'étude Epi-Phare apporte des informations sur le profil des patients ayant développé une myocardite postvaccination Covid-19 et sur la prise en charge médicale. Elle montre que : 

  • les myocardites postvaccinales concernaient principalement de jeunes hommes en bonne santé pouvant nécessiter une prise en charge médicale jusqu'à plusieurs mois après leur sortie d’hospitalisation ;
  • la fréquence de réalisation des actes diagnostics et de dispensation des médicaments dans les 18 mois suivant la sortie de l'hôpital n’était pas différente, quel que soit le type de myocardite.

Commentaires

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Ydratregor Il y a 2 mois 0 commentaire associé

Bonjour,

On peut faire quelques reproches à cette étude: 1/ les myocardites sont considérées post-vaccinales dans les 7 jours après la vaccination, ce qui signifie qu'une myocardite apparue 8 jours et plus après la vaccination va être classée en "autre cause", 2/ les auteurs mettent en évidence que "les myocardites postvaccinales concernaient principalement de jeunes hommes en bonne santé". Devant ce constat il aurait fallu étudier les complications post-myocardites par tranche d'âge: 12-19 ans, 20-29 ans, 30-39 ans, 40-49 ans.

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