Protéger les nourrissons contre la coqueluche : recommandations complémentaires de la HAS

Dans le contexte actuel de recrudescence de la coqueluche (cf. notre article du 11 juin 2024), la Haute Autorité de santé (HAS) recommande une dose de rappel vaccinal si la dernière injection date de plus de 5 ans chez toutes les personnes pouvant être en contact rapproché avec un nouveau-né ou un nourrisson de moins de 6 mois [1, 2] :

• les parents, la fratrie, les grands-parents et autres personnes, sauf si la mère a été vaccinée pendant la grossesse au moins un mois avant l'accouchement ; 
• les professionnels : 
  • des services de maternité, néonatalogie, pédiatrie,
  • de santé en ville : médecins libéraux, kinésithérapeutes, agents de la protection maternelle et infantile [PMI], etc.,
  • de la petite enfance dont les assistants maternels ;
• les autres professionnels de santé qui le souhaitent : professionnels soignants, y compris dans les Ehpad) ; 
• les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting ;
• les étudiants des filières médicales et paramédicales. 

Cette recommandation est prise à titre provisoire, pour faire face à la circulation active de la coqueluche en France et en prévision de la période estivale et des grands rassemblements prévus cet été en lien avec les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. 

Elle n'est pas intégrée au calendrier vaccinal, mais permet de le compléter provisoirement, tel que décrit dans le tableau ci-après (signe + dans le tableau ci-dessous) : 

Tableau - Récapitulatif des recommandations complémentaires de la HAS dans le contexte épidémique actuel (extrait HAS)

Les recommandations générales du calendrier vaccinal restent en vigueur :

• chez l'enfant et l'adulte en population générale : rappel à 6 ans, entre 11 et 13 ans, et à 25 ans (et rattrapage à 39 ans si pas de rappel à 25 ans), 
• pour les professionnels de santé : rappel vaccinal avec la valence coqueluche à 25, 45 et 65 ans.

En revanche, pour la stratégie de cocooning en population générale, la récente recommandation de la HAS prévaut sur les recommandations vaccinales générales 2024 qui prévoient, pour les personnes de plus de 25 ans antérieurement vaccinées, un rappel vaccinal si la dernière vaccination coquelucheuse remonte à 10 ans ou plus. Ce délai doit être réduit à 5 ans dans le contexte épidémique actuel.

La vaccination pendant la grossesse reste le moyen le plus efficace

Pour réduire le risque de forme grave de coqueluche chez les nouveau-nés et nourrissons, « trop jeunes pour être protégés par leur propre vaccination », la HAS rappelle les principales mesures recommandées : 

• vaccination de la femme enceinte : c'est le moyen le plus efficace de protéger le nouveau-né et le nourrisson dès la naissance grâce au transfert transplacentaire des anticorps maternels. Elle est recommandée à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée et à chaque grossesse ;
• à défaut, stratégie de cocooning : vaccination de la mère en post-partum, avant la sortie de la maternité, et vaccination de l'entourage. La vaccination est compatible avec l'allaitement ; 
• vacciner le nourrisson conformément au calendrier vaccinal en vigueur, sans différer la primo-vaccination : 1 dose à 2 mois, 1 dose à 4 mois, un rappel à 11 mois. La HAS précise que les infections mineures (rhinopharyngite, otite, bronchite ou diarrhée modérée, par exemple) et/ou une fièvre de faible intensité ne doivent pas entraîner le report de cette vaccination.

Deux vaccins à utiliser chez l'adulte

Les deux vaccins indiqués chez l’adulte pour la vaccination de la mère, de l'entourage et des professionnels sont BOOSTRIXTETRA et REPEVAX (dTcaP). Ils sont bien tolérés et des données montrent une bonne tolérance lors d'administrations répétées tous les 5 ans, voire moins.

Si une personne a reçu récemment un rappel vaccinal dTPolio (sans la valence coqueluche), un délai minimal de 1 mois doit être respecté pour la réalisation du rappel vaccinal anticoquelucheux dTcaP.