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Traitement de la coqueluche : clarithromycine en première intention chez l'enfant et l'adulte

La HAS a publié des recommandations précisant le choix, la durée et la dose de l'antibiothérapie en fonction de l'âge et de la situation (traitement curatif ou prophylactique). La clarithromycine est recommandée en première intention chez l'enfant et l'adulte.

David Paitraud 27 juin 2024 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Coqueluche : la résistance aux macrolides reste exceptionnelle en France, contrairement à l’Asie.

Coqueluche : la résistance aux macrolides reste exceptionnelle en France, contrairement à l’Asie.Manjurul / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

La Haute Autorité de santé (HAS) a mis en ligne, sous forme d'une fiche mémo à l'attention des prescripteurs [1, 2], les recommandations relatives à l'antibiothérapie pour prendre en charge une coqueluche suspectée ou confirmée, ou les cas contacts d'une coqueluche confirmée. 

Ces recommandations sont proposées dans un contexte de forte hausse des cas de coqueluche en France et en Europe (cf. notre article du 11 juin 2024). Elles ont été élaborées en partenariat  avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et relues par le Collège de la médecine générale et les sociétés savantes concernées.

En 4 pages, la fiche mémo consacrée à la prise en charge antibiotique de la coqueluche résume les éléments suivants : 

  • la définition de la coqueluche : infection bactérienne, majoritairement associée à l'agent Bordetella pertussis ;
  • le diagnostic : diagnostic biologique (PCR, culture sur milieux spécifiques) à partir d'un prélèvement nasopharyngé profond (cf. notre article du 11 juin 2024) ;
  • la conduite à tenir en cas de coqueluche suspectée ou confirmée (documentée) ;
  • le traitement antibiotique : 
    • en population pédiatrique,
    • en population adulte ;
  • l'antibioprophylaxie des cas contacts en cas de coqueluche confirmée ;
  • l'éviction des cas suspects en milieu scolaire ;
  • la prévention de la coqueluche : vaccination obligatoire chez les enfants nés depuis 2018, vaccination des femmes enceintes à chaque grossesse (cf. notre article du 11 juin 2024).

Antibiothérapie en cas de coqueluche : des macrolides en première intention

En cas de coqueluche suspectée ou confirmée (documentée), le traitement antibiotique est recommandé « pour réduire le portage et la contagiosité mais il n’a pas d’effet sur l’évolution de la maladie d’autant plus que le diagnostic est tardif », précise la HAS.

Le traitement antibiotique est à administrer dès que possible et dans les 3 premières semaines d’évolution et en suspension buvable chez les enfants de moins de 6 ans.

Il doit être associé à des gestes barrières : 

  • éviter le contact avec des nourrissons, en particulier âgés de moins de 6 mois ;
  • lavage des mains et port du masque.

Clarithromycine en première intention

L'antibiothérapie pour traiter une coqueluche repose principalement sur les macrolides. La clarithromycine est le traitement de première intention, chez l'enfant et l'adulte (gamme ZECLAR et génériques) : 

  • Nourrisson < 3 mois : à la posologie de « 1 dose poids » 2 fois par jour pendant 7 jours (soit 15 mg/kg/jour) ;
  • Nourrisson ≥ 3 mois et enfant : à la posologie de « 1 dose poids » 2 fois par jour pendant 7 jours (soit 15 mg/kg/jour), sans dépasser la posologie adulte de 500 mg 2 fois par jour ;
  • Adulte : 500 mg 2 fois par jour pendant 7 jours.

Azithromycine en seconde intention

L'azithromycine faisant partie des antibiotiques « critiques » à fort impact écologique, il n'est recommandé qu'en seconde intention (gamme ZITHROMAX et génériques, ORDIPHA) : 

  • Nourrisson < 3 mois : à la posologie de « 1 dose poids » 1 fois par jour pendant 3 jours (soit 20 mg/kg/jour) ;
  • Nourrisson ≥ 3 mois et enfant : à la posologie de « 1 dose poids » 1 fois par jour pendant 3 jours (soit 20 mg/kg/jour), sans dépasser la posologie adulte de 500 mg 1 fois par jour ;
  • Adulte : 500 mg par jour pendant 3 jours.

En cas de contre-indication aux macrolides ou de rupture de stock

En cas de contre-indication aux macrolides, le cotrimoxazole (sulfaméthoxazole-triméthoprime - gamme BACTRIM et COTRIMOXAZOLE TEVA) peut être envisagé comme alternative : 

  • chez le nourrisson ≥ 3 mois et l'enfant : 6 mg/kg/jour en 2 prises par jour (dose exprimée en triméthoprime) pendant 7 jours, sans dépasser la posologie adulte de 800/160 mg 2 fois par jour. Le cotrimoxazole ne doit pas être utilisé chez le nourrisson de moins de 6 semaines ;
  • chez l'adulte : 1 comprimé de 800/160 mg 2 fois par jour pendant 7 jours.

En cas de rupture de stock, l'érythromycine (qui appartient également à la classe des macrolides) peut être envisagée :

  • chez l’enfant à partir de 25 kg : 40 mg/kg/jour en 2 à 3 prises par jour pendant 14 jours sans dépasser la posologie adulte de 1 g 3 fois par jour (les formes galéniques adaptées aux nourrissons et enfants de moins de 25 kg ne sont plus commercialisées) ;
  • chez l'adulte (ERY 500 mg comprimé) : 1 g 2 fois par jour pendant 14 jours.

Antibioprophylaxie des cas contacts en cas de coqueluche confirmée : cible et traitement

L’antibioprophylaxie est indiquée en cas de contacts proches avec le cas index (confirmé) en période de contagiosité chez :

  • les enfants non ou mal vaccinés :
    • de 11 mois ou moins ayant reçu moins de 2 doses de vaccin coqueluche,
    • de plus de 11 mois ayant reçu moins de 3 doses de vaccin coqueluche ;
  • les enfants et les adultes dont la dernière vaccination contre la coqueluche date de plus de 5 ans : ces personnes sont considérées comme non protégées contre la coqueluche.

L’antibioprophylaxie est également indiquée en cas de contacts occasionnels chez les personnes non protégées contre la coqueluche et à risque de forme grave :

  • les nourrissons de moins de 1 an ;
  • les sujets fragiles comme :
    • les immunodéprimés,
    • ceux atteints de pathologies respiratoires chroniques (asthme, BPCO),
    • les femmes enceintes.

Le traitement antibioprophylactique est le même que le traitement curatif.

Il doit débuter le plus tôt possible et maximum 21 jours après le dernier contact avec le cas index.

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