Infection à VRS : des résultats en accord avec ceux rapportés dans la grippe et la Covid-19.Gilnature / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
La survenue d’événements cardiovasculaires n’est pas rare chez les patients hospitalisés pour une infection respiratoire aiguë comme la grippe ou la Covid-19. En revanche, peu de données existent concernant les infections à virus respiratoire syncytial (VRS). Des membres du réseau américain de surveillance des hospitalisations pour infections par le VRS (RSV-NET) se sont donc penchés sur la question en menant une étude transversale dédiée, à partir des données issues des dossiers de patients de plus de 50 ans recueillies au cours de 5 saisons.
Plus de 22 % de patients concernés
L’étude a porté sur 6 248 malades hospitalisés (d’âge médian 72,7 ans, 56,4 % avec une pathologie cardiovasculaire connue) ayant une infection à VRS confirmée par laboratoire.
La prévalence estimée de survenue d’un événement cardiaque a été particulièrement élevée dans ce groupe, puisqu’elle atteint 22,4 % (IC95% [21-23,7]). Il s’agissait le plus souvent :
- d’une insuffisance cardiaque aiguë (15,8 % ; IC95% [14,6-17]) ;
- d’une pathologie ischémique (7,5 % ; IC95% [6,8-8,3]) ;
moins fréquemment :
- d’une crise hypertensive (1,3 % ; IC95% [1-1,7]) ;
- d’une tachycardie ventriculaire (1,1 % ; IC95% [0,8-1,4]) ;
- ou d’un choc cardiogénique (0,6 % ; IC95% [0,4-0,8]).
Parmi tous ces patients, 18,6 % ont nécessité une hospitalisation en unité de soins intensifs et 4,9 % sont décédés. Mais les proportions étaient nettement plus élevées chez les malades ayant eu une complication cardiovasculaire, comparativement à ceux n’en n’ayant pas eu : respectivement 25,8 % versus 16,5 % et 8 % versus 4 %.
Un risque plus élevé en cas de pathologie cardiovasculaire préexistante
Sans surprise, les adultes déjà porteurs d’une maladie cardiovasculaire avaient un risque plus élevé d’événement cardiaque aigu (33 % versus 8,5 %). Mais, selon les auteurs, chez ceux n’ayant pas de tels antécédents, soit environ 1 patient sur 12, l’infection a pu révéler une pathologie jusque-là inconnue.
Au total, ces résultats apparaissent en phase avec ceux en rapport avec d’autres infections respiratoires comme la grippe ou la Covid-19.
Les mécanismes physiopathologiques sous-jacents sont encore mal connus, mais la réponse inflammatoire, une hypercoagulation, un stress métabolique, une atteinte myocardique directe pourraient, entre autres, être impliqués.
Le RSV-NET conclut ainsi que, au vu de ces résultats, les événements cardiaques aigus apparaissent contribuer fortement à la gravité des infections à VRS. Il ajoute qu’il demeure la question de savoir si la vaccination peut prévenir ces complications.
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