Plus de 3 600 cas de méningites bactériennes colligés.Gilnature / iStock/Getty Images Plus / via Getty Images
Malgré les progrès réalisés dans leur prise en charge, les méningites bactériennes de l’enfant sont associées à un taux élevé de mortalité et de séquelles neurologiques et sensorielles à long terme. Une étude rétrospective menée à partir des registres de santé suédois, dont les résultats ont été publiés dans JAMA Network, a eu pour objectif d’examiner le risque à long terme (recul moyen de 23,7 ans) de 7 handicaps : troubles cognitifs, convulsions, perte auditive, troubles moteurs, visuels, émotionnels et comportementaux, et lésions structurelles intracrâniennes (hydrocéphalie, complications de shunt).
À un âge moyen de 18 mois
Entre les années 1987 et 2021, 3 623 cas de méningites bactériennes ont été colligés (55,8 % de garçons). Une fois sur quatre, il s’agissait d’une méningite à Haemophilus influenzae, le pneumocoque était en cause dans 15,8 % des cas et Neisseria meningitidis dans 13,7 % des cas. L’âge moyen était de 18 mois, et 40 % des méningites sont survenues au cours de la première année de vie.
Comparativement à la population témoin appariée pour l’âge, le sexe et le lieu de résidence (n = 32 607), les adultes qui avaient eu un diagnostic de méningite bactérienne dans l’enfance avaient un risque cumulé de ces 7 handicaps plus élevé. Près de 1 sur 3 (29 %) avait au moins un handicap, chiffre plus important que ce qui avait été jusqu’alors rapporté dans la littérature. Les troubles comportementaux et émotionnels, auditifs et visuels étaient les plus fréquents. Le risque relatif de chacun de ces 7 handicaps était augmenté, mais de façon encore plus marquée pour les atteintes intracrâniennes (odds ratio [OR] de 26,04), la perte d’audition (OR de 7,9) et les troubles moteurs (OR de 4,65).
En fonction du germe en cause
Plusieurs types de séquelles étaient plus fréquents en cas d’antécédent de méningite à S. pneumoniae : troubles cognitifs, épilepsie, troubles moteurs et perte auditive avec, par exemple, pour cette dernière, un odds ratio de 7,89 comparativement aux méningites à Haemophilus influenzae et de 1,38 versus les infections à Neisseria meningitidis.
Autre paramètre qui modulait le risque de séquelles à long terme (épilepsie, troubles comportementaux et émotionnels, lésions intracrâniennes) : un âge de moins de 18 mois au diagnostic.
Ce travail confirme donc le poids des séquelles à long terme des méningites bactériennes survenues dans l’enfance et permet ainsi de souligner l’importance des mesures préventives, de la vaccination en particulier, et du dépistage et de la prise en charge des handicaps sur le long terme.
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