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Cancer de l'endomètre : l'ANSM confirme la disponibilité de JEMPERLI en accès précoce

Depuis fin octobre 2023, l'anticorps monoclonal JEMPERLI (dostarlimab) est disponible en France dans le cadre d'un accès précoce, en combinaison avec une chimiothérapie à base de platine, dans le traitement du cancer de l'endomètre avancé nouvellement diagnostiqué ou récidivant.

David Paitraud 09 novembre 2023 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Le cancer de l'endomètre, 4e cancer de la femme en France, survient généralement après la ménopause.

Le cancer de l'endomètre, 4e cancer de la femme en France, survient généralement après la ménopause.

En oncologie, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a confirmé la disponibilité de JEMPERLI 500 mg solution à diluer pour perfusion (dostarlimab) depuis le 23 octobre 2023 [1]. 

Une autorisation d'accès précoce (AAP) a été octroyée à ce médicament le 27 septembre 2023 par la Haute Autorité de santé (HAS) [2]. 

L'AAP est accordée à JEMPERLI, en combinaison avec une chimiothérapie à base de sels de platine, pour le traitement des patientes adultes :

  • atteintes de cancer de l’endomètre avancé nouvellement diagnostiqué ou récidivant ;
  • et candidates à un traitement systémique.

Des arguments justifiant un accès précoce en France

JEMPERLI a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle européenne en avril 2021. Lors d'un premier examen en 2021, la Commission de la transparence (CT) a émis un avis défavorable à la prise en charge de JEMPERLI, dans une indication différente de celle de l'AAP : 

  • traitement des patientes adultes atteintes d’un cancer de l’endomètre, récidivant ou avancé, qui présente une déficience du système de réparation des mésappariements des bases (dMMR)/une instabilité microsatellitaire élevée (MSI-H), en progression après ou pendant une chimiothérapie à base de platine.

En 2023, la CT a réexaminé les données relatives à JEMPERLI dans le cancer de l'endomètre avancé nouvellement diagnostiqué ou récidivant. Elle a émis un avis en faveur d'une AAP, justifié par la gravité de la maladie et un besoin médical insuffisamment couvert :

  • l’indication retenue par l’ANSM constitue une maladie grave et invalidante, dès lors que le cancer de l’endomètre est une pathologie grave engageant le pronostic vital et altérant la qualité de vie des patientes ; 
  • il n’existe pas de traitement approprié puisqu’une supériorité en matière de survie sans progression a été démontrée avec JEMPERLI associé à la chimiothérapie à base de carboplatine/paclitaxel par rapport à la chimiothérapie carboplatine/paclitaxel et placebo, avec une tolérance jugée acceptable. L’hormonothérapie est recommandée uniquement chez un sous-groupe de patientes bien défini (maladie peu évolutive et carcinome endométrioïde RH +, TP53 non muté, bas grade) ;
  • la mise en œuvre du traitement ne peut pas être différée puisque la maladie est grave et invalidante, et qu’il n’existe pas de traitement approprié. 

À propos du dostarlimab

Le dostarlimab est un nouvel anticorps monoclonal, qui agit en se liant aux récepteurs de mort programmée PD-1 et en bloquant la liaison à ses ligands PD-L1 et PD-L2. L’inhibition de la réponse immunitaire médiée par la voie PD-1 entraîne l’inhibition de la fonction des cellules T telle que la prolifération, la production de cytokines et l’activité cytotoxique. Il potentialise la réponse des cellules T, dont les réponses immunitaires anti-tumorales [3]. 

JEMPERLI en pratique

Le schéma posologique recommandé est le suivant (cfTableau) :

  • 500 mg de dostarlimab toutes les 3 semaines en association avec une chimiothérapie à base de platine toutes les 3 semaines pendant 6 cycles ;
  • suivi de 1000 mg de dostarlimab en monothérapie toutes les 6 semaines pour tous les cycles suivants.

Tableau - Schéma posologique pour JEMPERLI en association avec la chimiothérapie [3]

a Administrer le dostarlimab avant la chimiothérapie le même jour

L’administration de dostarlimab doit se poursuivre selon le calendrier recommandé jusqu’à progression de la maladie ou toxicité inacceptable, ou pour une durée allant jusqu’à 3 ans. En présence d'effets indésirables et selon la sévérité, la suspension ou l'arrêt du traitement peuvent être envisagés.

JEMPERLI doit être utilisé exclusivement en perfusion intraveineuse à l’aide d’une pompe, pendant 30 minutes. 

Un protocole spécifique et une carte d'information pour les patients

JEMPERLI est réservé à l’usage hospitalier.

Sa prescription est réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Une surveillance particulière doit être mise en place au cours du traitement.

Le cadre d'utilisation de JEMPERLI dans le cas de l'AAP est détaillé dans un protocole d'utilisation thérapeutique et de recueil de données (PTU-RD) [4]. Un portail dédié à l'AAP de JEMPERLI est également ouvert pour accompagner les professionnels de santé. 

Une carte d'information à l'attention des patients [5] doit être remise par le prescripteur lors de l'instauration du traitement. Cette carte, à conserver pendant toute la durée du traitement, détaille la conduite à tenir en cas de symptôme évocateur d’un effet indésirable d’origine immunologique.

 

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