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ISOPTINE : extension de prise en charge dans l'algie vasculaire de la face

Les spécialités orales de vérapamil ISOPTINE et ISOPTINE à libération prolongée (LP) sont désormais remboursables et agréées aux collectivités dans le traitement prophylactique de l'algie vasculaire de la face. 

David Paitraud 19 octobre 2023 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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La douleur faciale est souvent unilatérale et paroxystique. 

La douleur faciale est souvent unilatérale et paroxystique. 

Les spécialités orales de vérapamil ISOPTINE et ISOPTINE LP à libération prolongée (cf. Encadré) bénéficient d'une extension de prise en charge (remboursement à 65 % et agrément aux collectivités) [1, 2] dans l'indication suivante : 

  • traitement prophylactique de l'algie vasculaire de la face.

Pour cette indication, la prise en charge est subordonnée au respect des contre-indications et des mises en garde cardiovasculaires spécifiques (contrôle de la pression artérielle et ECG notamment) associées à cette extension d'indication d'algie vasculaire de la face, qui sont détaillées dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP). Ces mesures doivent être instaurées avant le début du traitement, avant chaque augmentation de la dose, et tout au long du suivi (cf. dernier paragraphe de l'article).

Encadré - Spécialités orales d'ISOPTINE bénéficiant de l'extension de prise en charge dans l'algie vasculaire de la face

Un avis favorable au remboursement s'appuyant sur deux études principales

Cette indication a été accordée à ISOPTINE et ISOPTINE LP en 2022. Dans cette indication, le vérapamil a fait l'objet d'une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) en France dès 2015 (cf. notre article du 22 juin 2016).

En mai 2023, dans son avis d'évaluation médico-économique [3], la Commission de la transparence (CT) a attribué à ISOPTINE et ISOPTINE LP un service médical rendu (SMR) important tout en considérant que ces deux spécialités n'apportent pas d'amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans cette indication.

Pour définir sa position, la CT s'est appuyée sur les données issues de deux publications : 

  • une étude [4versus placebo ayant évalué l'efficacité du vérapamil à 360 mg/jour dans la prophylaxie de l'algie vasculaire de la face épisodique ;
  • une étude [5] versus lithium ayant évalué l'efficacité du vérapamil à 360 mg/jour dans la prophylaxie de l'algie vasculaire de la face chronique. 

Selon la première étude, la supériorité du vérapamil est démontrée par rapport au placebo en termes de réduction de la fréquence des crises (critère de jugement principal) à 2 semaines : 0,6 crise par jour versus 1,65 crise par jour (p = 0,001).

Dans la seconde étude, une diminution de l’indice des céphalées et de la consommation d’antalgiques a été rapportée dans les deux groupes (p < 0,01). 

Recommandations posologiques

Dans cette indication, ISOPTINE et ISOPTINE LP doivent être utilisés aux posologies suivantes : 

  • algie vasculaire de la face épisodique : initiation à 240 mg/jour en 2 ou 3 prises, puis augmentation si nécessaire par paliers de 120 mg tous les 2 à 7 jours selon la réponse du patient. Le traitement est poursuivi 2 semaines après l'arrêt des crises. Il n'est pas poursuivi pendant la période de rémission. L'arrêt se fait par paliers de 120 mg tous les 10-15 jours ; 
  • algie vasculaire de la face chronique : initiation à 240 mg/jour en 2 ou 3 prises, puis augmentation si nécessaire par paliers de 120 mg tous les 2 à 7 jours selon la réponse du patient. Une dose journalière pouvant aller jusqu'à 960 mg peut être administrée. Exceptionnellement, la dose maximale de 1 200 mg/jour peut être proposée.

Surveillance dans le cadre de l'algie vasculaire de la face

La surveillance porte sur les éléments suivants : 

  • contrôle de la pression artérielle (PA), de la fréquence cardiaque (Fc) et de l’électrocardiogramme (ECG) obligatoire chez tous les patients avant instauration du traitement par vérapamil et avant chaque augmentation de la dose ;
  • au-delà de 360 mg/jour, contrôle de la PA, de la Fc et de l’ECG entre 7 et 10 jours après l’augmentation de la dose ;
  • échographie cardiaque avant de démarrer le vérapamil chez tout patient suspect d’une cardiopathie (symptômes évocateurs, ECG anormal, facteurs de risque importants…), et pour tout patient de plus de 75 ans ;
  • en cas d’ajout ou d’arrêt d’un médicament susceptible de modifier les concentrations plasmatiques de vérapamil dans le cadre d’une interaction médicamenteuse, contrôle de la PA, de la Fc et de l’ECG. L’association du vérapamil avec le lithium nécessite une surveillance renforcée ;
  • contrôle annuel de l’ECG, même en absence de modification de la dose en cas d’utilisation chronique.

La surveillance doit être complétée par un avis par un cardiologue en cas d’apparition d’un ou de plusieurs signes cliniques suivants :

  • allongement de l’intervalle PR > 240 millisecondes ;
  • Fc < 50 bpm ;
  • hypotension (systolique) < 95 mm Hg ;
  • symptômes significatifs : aggravation d’une dyspnée, fatigue inexpliquée, malaise, lipothymie, perte de connaissance, syncope.

 

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