#Médicaments #Prise en charge

LORVIQUA, OZEMPIC, OPDIVO : extensions de prise en charge

Deux spécialités bénéficient d'une extension de prise en charge en ville et à l'hôpital : LORVIQUA et OZEMPIC. À l'hôpital, l'agrément aux collectivités d'OPDIVO est par ailleurs élargi aux traitements de l'adénocarcinome gastrique et du cancer urothélial.

David Paitraud 21 mars 2023 Image d'une montre7 minutes icon Ajouter un commentaire
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Plusieurs extensions de prise en charge.

Plusieurs extensions de prise en charge.

Résumé

Les spécialités suivantes bénéficient d'une extension de prise en charge : 

  • LORVIQUA (lorlatinib) : ce médicament est désormais remboursable et agréé aux collectivités dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) ALK (kinase du lymphome anaplasique) positif, avancé, non préalablement traité par un inhibiteur de l'ALK, c'est-à-dire en première ligne de traitement ;
  • OZEMPIC (sémaglutide) : ce médicament est désormais remboursable et agréé aux collectivités lorsqu'il est utilisé dans le cadre d'une trithérapie avec la metformine et l'insuline basale, chez un patient adulte diabétique de type 2 ; 
  • OPDIVO (nivolumab - médicament hospitalier) : l'agrément aux collectivités d'OPDIVO est élargi aux traitements de l'adénocarcinome gastrique et du cancer urothélial.

Les spécialités LORVIQUA (lorlatinib) et OZEMPIC (sémaglutide) bénéficient d'une extension de prise en charge en ville (remboursement) [1] et à l'hôpital (agrément aux collectivités) [2].
La spécialité hospitalière OPDIVO (nivolumab) bénéficie d'une extension d'agrément aux collectivités dans l'adénocarcinome gastrique [3] et dans le traitement du carcinome urothélial [4]. 

LORVIQUA et cancer du poumon : prise en charge étendue au traitement des patients non préalablement traités par un inhibiteur de l'ALK

Les spécialités à base de lorlatinib LORVIQUA 25 mg et LORVIQUA 100 mg comprimé pelliculé sont désormais remboursables (100 %) et agréées aux collectivités dans l'indication suivante : 

  • en monothérapie, traitement des patients adultes atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) ALK (kinase du lymphome anaplasique) positif, avancé, non préalablement traité par un inhibiteur de l'ALK.

Dans cette indication obtenue en janvier 2022, la Commission de la transparence (CT) a attribué à LORVIQUA un service médical rendu (SMR) important et une amélioration du service médical rendu (ASMR) mineure (niveau IV) [5]. La CT a notamment pris en compte les données de l'étude de phase III CROWN [6] de supériorité, randomisée, en groupes parallèles, multicentrique, réalisée en ouvert, ayant démontré la supériorité du lorlatinib par rapport au crizotinib en termes de survie sans progression (critère de jugement principal) : médiane non atteinte dans le groupe lorlatinib versus 9,3 mois dans le groupe crizotinib (HR =0,28 IC95% [0,19 ; 0,41], p <0,0001).

Avec cette extension de prise en charge en première ligne de traitement, LORVIQUA est désormais remboursable dans l'ensemble de ses indications (cf. Encadré). Les modalités de prescription sont inchangées : 

  • prescription hospitalière ;
  • prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie. 
Encadré - Indications thérapeutiques de LORVIQUA
  • en monothérapie, dans le traitement des patients adultes atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) ALK (kinase du lymphome anaplasique) positif, avancé, non préalablement traité par un inhibiteur de l'ALK ; 
  • en monothérapie, dans le traitement des patients adultes atteints d'un CPNPC ALK-positif avancé dont la maladie a progressé après :
    • alectinib ou céritinib comme premier traitement par un inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK) ALK ; ou
    • crizotinib et au moins un autre ITK ALK.

OZEMPIC : extension de prise en charge en association à la metformine et à l'insuline basale

En diabétologie, le médicament à base de sémaglutide OZEMPIC solution injectable en stylo prérempli bénéficie d'une extension de remboursement (30 %) et d'agrément aux collectivités lorsqu'il est utilisé dans le cadre d'une trithérapie incluant l'insuline basale : 

  • chez les adultes pour le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé en complément d'un régime alimentaire et d'une activité physique en trithérapie en association à la metformine et à l'insuline basale.

Cette extension de prise en charge s'applique aux trois dosages d'OZEMPIC : OZEMPIC 0,25 mg, OZEMPIC 0,5 mg, et OZEMPIC 1 mg.

Jusqu'à présent, le périmètre de remboursement et d'agrément aux collectivités d'OZEMPIC était limité au traitement en bithérapie en association à la metformine, et en trithérapie en association à la metformine et un sulfamide.

Dans son avis de mars 2022 [7], la CT a attribué à OZEMPIC un SMR modéré dans cette indication. Sa position repose sur les résultats des études SUSTAIN, en particulier l'étude de phase III en ouvert SUSTAIN 11 ayant évalué la non-infériorité du sémaglutide versus l'insuline asparte, en association à la metformine et à l'insuline glargine. Cette étude était basée uniquement sur un critère de jugement biologique intermédiaire, la variation d’HbA1c à 52 semaines.

Elle rappelle qu'en cas d’absence de contrôle du diabète de type 2 par une bithérapie associant insuline basale et metformine, si l’écart à l’objectif est > 1% d’HbA1c et si l’IMC ≥ 30 kg/m² ou si la prise de poids sous insuline ou la survenue d’hypoglycémies sont préoccupants, les possibilités thérapeutiques sont :

  •  l’ajout d’un analogue du GLP-1 (glucagon-like peptide 1, ou incrétinomimétique), de préférence le liraglutide (VICTOZA, en une injection par jour) ou le dulaglutide (TRULICITY en une injection hebdomadaire), à défaut l’exénatide (BYETTA) ; 
  • ou l’intensification de l’insulinothérapie.

Dans la stratégie thérapeutique, lorsqu’une trithérapie en association à la metformine et une insuline basale est envisagée, la CT indique qu'OZEMPIC est une alternative thérapeutique supplémentaire. Néanmoins, au sein de la classe des GLP-1, le sémaglutide n'est pas à privilégier, compte tenu du moins bon niveau de preuve apporté sur la sécurité cardiovasculaire par l’étude SUSTAIN 6 versus placebo et de l’absence de bénéfice cardiovasculaire démontré.

Lorsqu'OZEMPIC est ajouté à un traitement existant tel que l'insuline, une diminution de la dose d'insuline devra être envisagée afin de réduire le risque d'hypoglycémie.

Oncologie : extension d'agrément aux collectivités pour OPDIVO

L'agrément aux collectivités d'OPDIVO 10 mg/mL solution à diluer pour perfusion (nivolumab) est étendu à deux nouvelles indications en oncologie : 

  • dans l'adénocarcinome gastrique : en association à une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et de sels de platine, en première ligne de traitement, dans le traitement des patients adultes atteints d'un adénocarcinome gastrique, de la jonction œso-gastrique ou de l'œsophage avancé ou métastatique, HER-2 négatif, dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un score positif combiné (Combined Positive Score : CPS) ≥ 5 ; 
  • dans le cancer urothélial : en monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints de carcinome urothélial infiltrant le muscle (CUIM) à haut risque de récidive après exérèse complète, dont les cellules tumorales expriment PD-L1 au seuil ≥ 1 % :
    • ayant reçu une chimiothérapie néoadjuvante ;
    • ou n'ayant pas reçu de chimiothérapie néoadjuvante et non éligibles/ou ayant refusé une chimiothérapie adjuvante à base de cisplatine.

Toutes les présentations d'OPDIVO sont concernées, en flacon de 4 mL, 10 mL, 12 mL et  24 mL.

La CT a émis des avis séparés pour chacune de ces indications : 

  • concernant l'adénocarcinome gastrique (indication obtenue en octobre 2021), la CT a attribué un SMR important et une ASMR modérée (niveau III) [8] sur la base d'une étude de phase III, randomisée, en ouvert [9] ayant démontré la supériorité du nivolumab en association à la chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et sels de platine par rapport à la chimiothérapie seule chez les patients dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 5 : 
    • en termes :
      • de survie globale : HR=0,71, IC98,4% [0,59 ; 0,86] ; p < 0,0001),
      • de survie sans progression : HR=0,68, IC98% [0,56 ; 0,81] ; p < 0,0001,
    • et malgré un profil de tolérance d’OPDIVO en association à la chimiothérapie moins favorable qu’avec la chimiothérapie seule, marqué par un surcroît de toxicité avec, notamment, plus d'effets indésirables ayant conduit à l’arrêt de traitement dans le groupe nivolumab + chimiothérapie (47,4 % versus 32,7 %) ;
  • concernant le carcinome urothélial (indication obtenue en avril 2022), la demande portait sur une indication plus restreinte que celle prévue par l'autorisation de mise sur le marché (AMM). Sur la base des résultats d'une étude ayant évalué l'efficacité et la tolérance du nivolumab en monothérapie versus placebo [10], la CT a attribué un SMR important et une ASMR mineure uniquement dans ce cadre restreint [11].

OPDIVO est un médicament réservé à l'usage hospitalier. Sa prescription est réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie, ou aux médecins compétents en cancérologie ou en maladies du sang. 

 

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