Une étude italienne sur 100 patients ayant eu une Covid-19 légère.Dr_Microbe / iStock/Getty Images Plus / via Getty Images
Il est désormais bien établi que l’infection par le SARS-CoV-2 est associée, chez certains patients, à des troubles des fonctions olfactives et gustatives qui peuvent persister depuis l’infection initiale, réapparaître, voire se déclarer à distance de l'épisode de Covid-19.
Les résultats d’une étude publiée dans une lettre de recherche du JAMA Otolaryngology sont toutefois très rassurants, puisqu’ils montrent que ces symptômes évoluent favorablement avec le temps. Moins fréquentes que celles de l'odorat, les altérations du goût se sont aussi amendées plus rapidement, mais, après trois ans de suivi, la prévalence de ces deux types de troubles a été similaire à celle observée chez des témoins.
À l’issue de la première vague épidémique en Italie
Les auteurs ont tiré au sort 100 patients de la région de Trieste, en Italie, qui avaient présenté une Covid-19 d’intensité légère (absence d’atteinte respiratoire basse cliniquement ou à l’imagerie, saturation en oxygène ≥ 94 %), confirmée par test PCR, au cours de la première vague épidémique, en mars et avril 2020.
Ces patients ont été comparés à 100 témoins recrutés parmi les personnels des hôpitaux de Trieste et Trévise, appariés pour l’âge et le sexe (âge médian de 49 ans, 51 % de femmes), et qui n’avaient pas été infectés par le SARS-CoV-2 (tests PCR bihebdomadaires négatifs).
Étaient exclues de cette étude, les personnes avec antécédents de chirurgie, radiothérapie ou traumatisme des cavités orales et nasales, de rhinosinusite chronique, de maladie neurologique ou psychiatrique et, bien sûr, de troubles olfactifs et/ou gustatifs.
Autoévaluation et batterie de tests
La présence et l’intensité des manifestations, ainsi que leur retentissement sur la vie quotidienne, ont été autoévaluées au moyen de l’échelle SNOT-22 (SinoNasal Outcome Test 22). Cette cotation a été faite à un, deux et trois ans après l’infection initiale chez les patients, tandis que les témoins ont bénéficié de ces mêmes tests uniquement à l’inclusion.
Une évaluation plus objective des fonctions olfactives et gustatives a été réalisée avec la batterie de tests Sniffin’Sticks et le test Taste Strips sticks (TSS).
Une baisse régulière sur trois ans
L’analyse des résultats porte sur les 88 patients ayant été suivis tout au long de l’étude de trois ans.
La prévalence des troubles de l’odorat et du goût autoévalués par les patients était de 64,8 % à la phase aiguë de l’infection, de 31,8 % à un an, de 20,5 % à deux ans et de 15,9 % à trois ans.
La prévalence du déficit olfactif lors des tests objectifs a progressivement décliné au cours du suivi, passant de 40,9 % à un an, à 27,3 % à deux ans et 13,6 % à trois ans.
Au terme du suivi, il n’y avait pas de différence significative de prévalence de la baisse de l'odorat entre le groupe patient et le groupe témoin, 13,6 % versus 10,2 %.
Les auteurs de ce travail précisent de plus qu'un retour à la normale de l’odorat a été observé à trois ans chez la moitié des personnes qui en souffraient encore deux ans après l’infection. Par ailleurs, les troubles ont débuté après un an de suivi chez deux patients, et un seul cas de fluctuations des symptômes dans le temps a été rapporté.
La prévalence de la perte de la fonction gustative était respectivement de 26,1 %, 13,6 % et 11,4 % à un, deux et trois ans, sans différence statistiquement significative entre le bras patient et le bras témoin à deux et trois ans.
Avec un recul de trois ans, ces résultats apparaissent donc rassurants : les troubles du goût et de l’odorat s’amendent petit à petit et finissent, dans la grande majorité des cas, par disparaître.
Bonjour. Peut on avoir la COVID sans perte de goût et d'odorat? Merci
Bonjour
Bien sûr, ce n'est pas du tout "automatique", comme d'autres symptômes d'ailleurs. On peut même faire une COVID sans aucun symptôme.