La prise en charge de l’insuffisance rénale terminale repose en partie sur la transplantation rénale
Dans un contexte de fortes tensions d'approvisionnement de NULOJIX (bélatacept), l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié les indications prioritaires pour les initiations de cet immunosuppresseur après une transplantation rénale :
- switch précoce sur non-fonction primaire potentiellement relative aux inhibiteurs de la calcineurine (non-reprise de la fonction rénale en phase initiale post-transplantation) ;
- microangiopathies thrombotiques aux inhibiteurs de la calcineurine.
En outre, les initiations sont actuellement limitées aux quantités de produits rendues disponibles par les arrêts de traitement. Le laboratoire rappelle aux pharmaciens hospitaliers de déclarer tous les arrêts de traitement par NULOJIX, afin de mieux maîtriser les stocks disponibles sur le territoire national.
Concernant les patients pour lesquels un traitement par NULOJIX est déjà en cours, une priorisation des approvisionnements est mise en place afin d'assurer la poursuite de ces traitements. Lors de la commande, les pharmaciens hospitaliers doivent adresser au laboratoire Bristol Myers Squibb la liste actualisée des patients sous traitement au sein de l'établissement.
Le laboratoire prévoit une amélioration de la situation à partir de mars 2023, ce qui devrait permettre une légère augmentation du nombre d'initiation.
Depuis plusieurs mois, la spécialité NULOJIX 250 mg poudre pour solution à diluer pour perfusion (bélatacept) fait l'objet d'importantes tensions d'approvisionnement [1]. Dans ce contexte, un double contingentement, quantitatif et qualitatif, a été mis en place (cf. notre article du 22 décembre 2022) avec un double objectif :
- permettre aux patients qui sont en phase de suivi et de renouvellement de continuer à recevoir leur traitement ;
- maintenir des initiations par bélatacept dans les situations pour lesquelles un autre immunosuppresseur n'est pas satisfaisant.
Une des causes avancées pour expliquer cette situation est l'augmentation des initiations de traitement, dont une proportion non négligeable ne fait pas l'objet de déclaration auprès du laboratoire Bristol Myers Squibb. Dans un courrier adressé fin décembre aux professionnels de santé [2], le laboratoire rappelait l'importance de déclarer toute initiation de traitement.
Les perturbations sont par ailleurs accentuées par le passage récent à un nouveau procédé de fabrication (cf. notre article du 8 novembre 2022).
Dans le cadre du contingentement quantitatif, le laboratoire effectue un contrôle strict des commandes.
Contingentement qualitatif : un nombre contraint d'initiations
Le contingentement qualitatif repose sur :
- une priorisation des indications dans le cadre d'une initiation de traitement par bélatacept [3] ;
- une priorisation des approvisionnements pour l’ensemble des patients qui ont débuté leur traitement. Chaque pharmacie à usage intérieur (PUI) doit adresser sa commande au laboratoire pour l’ensemble des patients de son établissement déjà sous traitement. La liste actualisée des patients sous traitement est à joindre à la commande.
Des initiations limitées en nombre, et tributaires des arrêts déclarés
Dans un premier temps et jusqu’à ce que la situation s’améliore, les initiations sont limitées en nombre, aux quantités de produits rendues disponibles par les arrêts de traitement.
C'est pourquoi les PUI doivent déclarer tout arrêt de traitement ou changement de PUI au laboratoire. Les stocks détenus en PUI doivent être exclusivement réservés au suivi des patients déjà initiés ET déclarés auprès du laboratoire. Ils ne doivent pas être réattribués à un nouveau patient sans accord du laboratoire.
Indications prioritaires retenues pour les initiations de traitement
Pour utiliser au mieux les stocks disponibles pour les initiations de traitement par bélatacept, des indications prioritaires ont été définies par un groupe de travail initié par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et regroupant des sociétés savantes (Société francophone de transplantation, Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation) et des associations de patients (Renaloo, France Rein, France Assos Santé).
Ces indications prioritaires sont plus restreintes que l'indication de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) [cf. Encadré], et limitent l'initiation du traitement par bélatacept aux situations suivantes :
- switch précoce sur non-fonction primaire potentiellement relative aux inhibiteurs de la calcineurine (non-reprise de la fonction rénale en phase initiale post-transplantation) ;
- microangiopathies thrombotiques aux inhibiteurs de la calcineurine.
En dehors de ces indications prioritaires, le prescripteur doit envisager le recours à un autre traitement immunosuppresseur.
En association avec des corticoïdes et un acide mycophénolique, prévention du rejet du greffon chez les adultes recevant une transplantation rénale. |
Un desserrement du contingentement en mars ?
D’après les projections du laboratoire, le contingentement sur les initiations devrait être progressivement desserré en 2023 selon le calendrier suivant :
- à partir de mars 2023, en raison de la mobilisation de stock de bélatacept depuis d’autres pays ;
- à partir de la fin du troisième trimestre 2023, sous réserve de l’autorisation par l’Agence européenne du médicament (EMA) d’un nouveau site de production de substance active et de nouvelles lignes de conditionnement de NULOJIX.
[1] TENSION D'APPROVISIONNEMENT - Nulojix 250 mg, poudre pour solution à diluer pour perfusion (ANSM, mise à jour du 23 décembre 2022)
[2] Lettre du laboratoire aux professionnels de santé - NULOJIX (sur le site de l'ANSM, 17 décembre 2022)
[3] Nulojix (bélatacept) pour la greffe de rein : recommandations temporaires pour garantir la continuité des soins (ANSM, mise à jour du 3 janvier 2023)
Commentaires
Cliquez ici pour revenir à l'accueil.